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Appels à contributions
Manifestes. Journée d'études de la revue Marges

Manifestes. Journée d'études de la revue Marges

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Revue Marges)

Journée d’études « Manifestes »

 

Les artistes de la modernité ont longtemps été associés à deux images antagonistes : celle du créateur isolé, uniquement attaché à sa « nécessité intérieure », et celle de l’artiste œuvrant collectivement à produire des modèles de réforme sociale. Ces deux images renvoyaient simultanément à des manifestes, c’est-à-dire à des prises de position visant à affirmer des revendications d’artistes au sein de la société. Il y en a eu de toutes sortes et dans tous les domaines : manifestes d’écrivains, d’architectes, de musiciens, de peintres, voire de personnes qui renonçaient à occuper une quelconque position artistique trop aisément identifiable. Les artistes du 20e siècle se sont ainsi retrouvés associés, parfois à leur corps défendant, à des mouvances qui parfois ne représentaient que des prétextes publicitaires, lorsqu’elles ne servaient pas les intérêts de tel ou tel critique ou galeriste.

Ces dernières années, les choses semblent avoir fortement changé et il est difficile de repérer des mouvances bien identifiables, les artistes redoutant visiblement plus que tout d’être embrigadés dans des actions où leur indépendance d’esprit serait mise en cause, les critiques ou les curateurs exprimant quant à eux des réticences vis-à-vis d’une forme considérée comme historiquement datée. De ce point de vue, le temps des avant-gardes historiques semble bien loin. Qu’en est-il des manifestes ? Est-il encore possible de produire des manifestes à un moment où une grande partie des artistes semble résignée à suivre les fluctuations du marché ou de la politique culturelle ? D’autres acteurs du champ de l’art ont-ils repris cette forme (critiques, curateurs) ? Y a-t-il, au contraire, un déplacement des manifestes dans des formes plus contemporaines : blogs, buzz, réseaux en tout genre ? Entre la dénonciation de l’opportunisme supposé de certains artistes et la revendication surannée de l’isolement au sein de la sphère artistique, d’autres points de vue sont-ils possibles ? Que peut être un manifeste aujourd’hui ? Qu’il soit esthétique, politique, social…, à partir de quelles motivations se construit-il ?

 

Axes de réflexion possibles :

— Le devenir des manifestes historiques, leur réinvestissement sous d’autres formes ou par d’autres mouvances d’artistes ;

— La survivance des manifestes dans différentes pratiques (pratiques artistiques, pratiques curatoriales ou pratiques d’écriture) ;

— Le manifeste comme œuvre ou comme événement (manifestation, action micropolitique, exposition, festival, occupation, laboratoire…) ;

— La relation entre œuvres et manifestes : le manifeste fait-il œuvre ? Prolonge-t-il l’œuvre ? Fait-il partie de l’œuvre ?

— Le caractère manifeste du discours (discursivité) et sa performativité (action conventionnelle ou contextuelle) ;

— Le manifeste : quelles formes, quels genres, quels styles, quels lieux, quelles fonctions ?

— Ce que peut être un manifeste à notre époque ;

 

Démarches critiques, curatoriales ou artistiques pouvant être prises en compte :

Joseph Kosuth, Art and Language, Thomas Hirschhorn, Walid Raad, Société réaliste, AND, AND, AND, Daniel Foucard, Critical Art Ensemble, Occupy Wall Street, Los Indignados, Nicolas Bourriaud, Emilie Renard, Cuauhtemoc Medina, Okwui Enwezor, Maria Lind, Charles Esche, Carolyn Christov-Bakargiev, exposition « Manifeste », biennale Manifesta…

 

Cet appel à contribution a pour finalité une journée d’étude et une publication au sein d’un numéro thématique de Marges. Les propositions devront nous parvenir sous forme d’une problématique résumée (5000 signes maximum, espaces compris) avant le 30 juin 2014, par courriel à jerome.glicenstein@club-internet.fr.

Pour ceux qui auront été retenus, le texte des interventions sera à transmettre avant le 1er octobre 2014 (40 000 signes espaces compris). Les textes sélectionnés (en double aveugle) seront susceptibles d’être publiés dans le numéro 21 de Marges.

La revue Marges (Presses Universitaires de Vincennes) fait prioritairement appel aux jeunes chercheurs des disciplines susceptibles d'être concernées par les domaines suivants : esthétique, arts plastiques, études théâtrales ou cinématographiques, musicologie, sociologie, histoire de l'art…

La journée d’études aura lieu le 11 octobre 2014 à Paris, à l’INHA. Le numéro 21 de Marges paraîtra en novembre 2015.