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Machiner le monde, machiner la littérature, machiner les arts. Les avant- gardes et la ville au XX° s. (Univ. Paris Est)

Machiner le monde, machiner la littérature, machiner les arts. Les avant- gardes et la ville au XX° s. (Univ. Paris Est)

Publié le par Marc Escola (Source : Pascale Alexandre)

Machiner le monde, machiner la littérature, machiner les arts.

Les avant-gardes et la ville au XX° siècle.

Journée d’étude organisée le vendredi 2 octobre 2015

Université Paris- Est Marne- la- Vallée

 

Organisation : Pascale Alexandre, Professeur de littérature française, LISAA EA 4120

Claudie Terrasson, Professeur de littérature hispanique, LISAA, EA 4120

 

Le XX° siècle s’ouvre sur un élan vers le nouveau, qui constitue à la fois le mot d’ordre et le point commun des avant-gardes dites historiques, ensemble de mouvements européens et internationaux qui se font et se défont entre les années 1910 et les années 1930. Par delà leur diversité, ils se caractérisent par une posture d’innovation, plus ou moins radicale, qui touche tous les arts : littérature, musique, peinture, architecture. On y a affirme qu’il faut rompre avec le passé et avec les savoirs académiques, que l’art est à réinventer et que, pour reprendre le mot célèbre d’Apollinaire dans la conférence sur l’Esprit nouveau, il faut « machiner la poésie comme on a machiné le monde ».

Habités par la conviction d’une nécessaire transformation conjointe du monde et des arts, écrivains, peintres et musiciens multiplient les collaborations et les projets communs, nourrissant leurs créations de la révolution technologique qui transforme la société à la fin du XIX° siècle et au début du XX° siècle : première liaison par T.S.F en 1899, première représentation cinématographique en 1895, premier vol au- dessus de la Méditerranée réalisé en 1913 par Roland Garros…Les frontières géographiques et artistiques s’abolissent  au profit d’un décloisonnement qui semble gagner tous les domaines. Les avancées technologiques s’accompagnent d’une révolution urbaine commencée au siècle précédent, avec des villes devenues, déjà, selon le mot de Verhaeren, « tentaculaires ». Les arts dialoguent entre eux et avec la technologie moderne dans un esprit d’échange et de stimulation réciproques. Inspiré par les constructions et inventions récentes - tour Eiffel, cinéma ou aéroplane-, le cubisme pictural reçoit le soutien des poètes et influe sur les formes poétiques. Lorca collabore avec le compositeur Manuel de Falla autour du cante jondo, en 1918 Robert Delaunay illustre Tour Eiffel de Vicente Huidobro, lequel s’inspire du cubisme de Juan Gris.  On multiplie les revues et, bien que souvent éphémères, elles font se croiser les sensibilités artistiques venues de divers horizons. Isaac del Vando Villar et Adriano del Valle publient dans la revue ultraïste, Grecia, à côté des poèmes du jeune Jorge Luis Borges, des gravures de sa sœur Norah tandis que, dans cette même revue, J.L. Borges se fait le traducteur des textes de Pierre-Albert Birot, et Guillermo de Torre compose un poème élégiaque pour Apollinaire. On voit un jeune architecte, Charles- Edouard Jeanneret, plus connu sous le nom de Le Corbusier, s’associer à un peintre post- cubiste pour créer une revue, L’Esprit nouveau, qui rassemble critiques d’art (Maurice Raynal, Waldemar George…), critiques littéraires (Paul Dermée, Fernard Divoire, Yvan Goll…) et accueille parmi ses collaborateurs Aragon, Cendrars, Cocteau, Marinetti ou Reverdy. Aux Canaries, la revue Gaceta de arte s’en fera le relai, de même qu’à Madrid, Barcelone ou dans le triangle andalou (Cadix, Séville, Grenade), d’autres revues assurent un rôle de passeur similaire, défaisant les frontières tant géographiques que disciplinaires.

À la suite du séminaire transversal qui s’est tenu en 2014, cette journée d’étude souhaite approfondir la réflexion pluridisciplinaire amorcée sur les avant-gardes et les savoirs  dans la première moitié du XX° siècle. Ces mouvements se constituent dans une rupture épistémologique et dans un rapport complexe à des savoirs de différente nature. Le questionnement s’organisera autour de la représentation de la ville, imaginée, métamorphosée, théorisée, réinventée. La ville destitue la nature du piédestal qu’elle semblait occuper définitivement depuis Horace ; aux arts poétiques qui prescrivaient son imitation, succèdent les manifestes qui exaltent les réalités nouvelles de l’espace urbain. On s’interrogera plus particulièrement sur les modalités de sa représentation, sur le type de rapport aux savoirs qu’elle engage et sur les phénomènes d’interaction ou de transfert de savoirs auxquels elle donne éventuellement lieu.

 

Les propositions de communication sont à adresser à Pascale Alexandre et à Claudie Terrasson pour le 30 mai 2015 au plus tard.

 

Contact : pascale.alexandre@u-pem.fr

                Claudie.terrasson@u-pem.fr