Marine Molins
Charles Fontaine traducteur. Le poète et ses mécènes à la Renaissance
Genève, Droz, coll. "Travaux d'Humanisme et Renaissance", n°491 2011, 368 p.
EAN13 : 9782600015097.
Titre distribué en France par Erudist.net
Présentation de l'éditeur:
Depuis l'ouvrage de Richmond L. Hawkins paru il y a près d’un siècle, aucun travail d’ensemble ne s’est intéressé à l’oeuvre du poète et polygraphe parisien Charles Fontaine. Marine Molins rouvre le dossier, l’enrichit des manuscrits et imprimés inconnus de Hawkins, et reprend la totalité des nombreuses traductions de Fontaine, depuis trois des Epîtres de saint Paul jusqu’aux Héroïdes d’Ovide. L’influence déterminante de Marot, le contexte de l’humanisme parisien des années 1535-1545, la sollicitation de la cour de François Ier et plus particulièrement du roi lui-même, de Marguerite de Navarre et de Charles de Valois, relayée par celle de personnages majeurs comme Jean Brinon, Claude d’Annebault et la famille des Genouillac-Crussol, ont incité Fontaine à élaborer ses propres principes de traduction. Il les a formulés avec précision à mesure qu’il en acquérait l’expérience, en poète véritable, soucieux par ailleurs de servir des textes latins qu’il aimait par un travail humaniste de commentateur érudit et d’éditeur avisé. Cette étude sert l’intérêt récent pour la traduction versifiée, dont Fontaine est l’un des maîtres incontestés au milieu du XVIe siècle et souligne le rôle des mécènes, particulièrement sensible en matière de traduction, lequel fut déterminant dans les choix de Charles Fontaine. Un index de la totalité des dédicataires du poète vient donc très utilement compléter l’étude, avec l’édition de ses traductions les plus rares.
Travaux d'Humanisme et Renaissance, n°491, Genève, Droz, octobre 2011, 82 euros
Table des matières
Introduction p.3
I. L’itinéraire de Charles Fontaine. Les voies de la traduction p.7
1. La traduction au Moyen Âge et à la Renaissance p.8
Traduction, translation et version p.10
Traduction littérale et paraphrase p.11
Imitation et création, la «querelle de la langue» au xvie siècle p.14
2. Les amitiés influentes et fidèles de l’entourage poétique et humaniste parisien des années 1530-1540 p.18
Valets de chambre de François ier et de Marguerite de Navarre p.18
Précepteurs de grande maison et gouverneurs des princes: Nicolas Bérauld, Guillaume du Maine, Nicolas Bourbon, et surtout Pierre Saliat p.20
II. Premiers destinataires et premières traductions (c. 1536-1554) p.29
1. Traductions de textes sacrés destinées à la cour p.30
L’apprentissage de la traduction en vers: les Epistres de saint Paul dédiées à Marguerite de Navarre et à Charles de Valois, duc d’Orléans (Ms Vatican. Reg. lat. 1630) p.30
L’apprentissage de la traduction en prose: la Predestination des sainctz de saint Augustin, offerte à François ier (Ms BnF fr. 13201), et autres traductions perdues p.41
2. Le rôle majeur de Jean Brinon (c. 1538-1555) p.43
L’«amy aymant et bien aymé» p.44
La traduction de fragments des Amours d’Ovide et de Catulle (c. 1539-1540?) publiée en 1588 p.48
La traduction des Remèdes d’Amour (c. 1546-1547?), publiée en 1555 p.50
Un éloge significatif de la Déiphire de L. B. Alberti p.55
3. Les traductions en prose des années 1541-1554 p.57
Les oeuvres offertes à Claude d’Annebault: le Translat de duel (d’Alciat?), le traité Des Songes d’Artémidore (1546 et 1555), et peut-être une Chiromance? p.57
Les Nouvelles et antiques merveilles de 1554 p.65
III. Les Héroïdes (c. 1546-1556) et la fidélité à Ovide p.68
1. Des Héroïdes offertes à la famille de Crussol p.69
Présentation des deux éditions successives de 1552 et 1556 p.70
Présent ou oeuvre de commande? p.72
2. Les Héroïdes au Moyen Âge et le succès des manuscrits dans les cours p.74
3. L’essor de l’épître à la Renaissance. Imitateurs, traducteurs et inventeurs d’épîtres amoureuses p.77
Imitations d’héroïdes à la manière d’Ovide p.78
Invention prolongée ou création continuée derrière Ovide p.79
Traduction de textes sentis ou présentés comme des héroïdes p.82
Le développement du genre de l’élégie p.84
4. Fontaine à l’écoute de ses devanciers. Lectures et leçons des traductions antérieures; recherche de modèles et d’inventions p.86
L’Italie p.86
La version intégrale d’Octovien de Saint-Gelais p.86
Les fragments de traductions: Saint-Romard, Jacques Colin et Du Bellay p.87
5. Pourquoi traduire les Héroïdes? p.92
Entrer dans la compétition sur le terrain des traductions d’Ovide p.92
L’insatisfaction des traductions préexistantes et l’hommage à la langue française p.94
Les sentiments et les traits d’esprit p.95
Les Héroïdes préférées aux Métamorphoses: le choix de la brièveté et de la discontinuité narrative p.95
L’histoire plutôt que la fable p.97
6. La double utilité des Héroïdes pour les lecteurs p.101
Un modèle rhétorique p.101
L’utilité morale p.102
IV. Les Héroïdes d’Ovide. Le savant et le poète p.106
1. Dans la continuité des humanistes p.107
La recherche du texte d’origine et son établissement savant (confrontation des éditions, référence aux variantes, etc.) p.107
Fontaine éditeur: relectures et corrections d’Octovien et de Michel d’Amboise p.110
2. Charles Fontaine, commentateur de ses propres traductions: un dispositif lisible p.111
Les «préfaces» inspirées de l’édition Trechsel 1533: imitation et invention p.113
Les marginales p.116
Les «annotations» en fin d’épître p.117
3. La bibliothèque de Charles Fontaine p.122
4. Les principes de la traduction: un dispositif très élaboré p.124
Des principes affirmés: la fidélité à l’original et le rejet du mot-à-mot p.125
Un autre principe: la concision p.127
Le traitement du matériau antique: de la mythologie à la graphie. Actualisation de l’Antiquité?p.130
5. La conscience des pratiques et des limites de l’exercice de traduction p.133
De belles équivalences p.137
6. Un chapitre particulier de la tradition des Héroïdes. L'invention de Didon et son traitement dans les genres lyriques p.139
V. Mimes, sentences et énigmes à l’usage des enfants royaux. Nouvelles traductions des dernières années (1557-1558) p.151
1. Mimes et sentences p.152
Des livres scolaires qui ont traversé le Moyen Âge p.154
Le rôle d’Erasme dans le regroupement et l’établissement de ces textes. Ses additions p.155
Finalités de ces traductions au xvie siècle p.156
Sa plus grande originalité: traduction fidèle en prose et nouveaux commentaires p.159
2. Enigmes p.164
L’énigme à la Renaissance p.164
Charles Fontaine et les Enigmes de Symposius p.166
Conclusion p.171
Annexes. Sélection de traductions et de dédicaces p.178
Annexe 1. Charles Fontaine, Traductions inédites contenues dans le Ms Vatican Regius lat. 1630 p.179
Epistre de saint Paul aux Colossiens dédiée à Marguerite de Navarre p.179
Epistre de sainct Paul aux Philippiens dédiée à Charles de Valois p.189
Epistre de sainct Paul à Philemon dédiée à Charles de Valois p.199
Annexe 2. Charles Fontaine, Le premier livre de la predestination des sainctz de saint Augustin p.202
Dédicace au roi p.202
A tres hault, tresinvaincu, et treschrestien Roy de France Francois, premier de ce nom, Charles Fontaine, son tres humble subject, foelicité perpetuelle (fol. 1r°-10r°) p.202
Annexe 3. Charles Fontaine, Le jardin d’amour, avec la fontaine d’amour, contenant Elegies, tant inventées que traduictes, Epistres, Epigrammes, et autres choses fort plaisantes, et recreatives. Le tout nouvellement imprimé, Lyon, Benoist Rigaud, 1588 p.206
[Dédicace à Jean Brinon] p.206
Ovide, Amores, I, 5 p.207
Ovide, Amores, II, 3 p.208
Ovide, Amores, II, 4 p.208
Ovide, Amores, II, 10 p.210
Catulle, Carmina, III p.212
Catulle, Carmina, V p.212
Annexe 4. Charles Fontaine, Epitomé des trois premiers livres de Artemidorus ancien autheur, traictant des Songes, Lyon, Jean de Tournes, 1546 p.214
Dédicace «à quelque personnage d’authorité» p.214
Annexe 5. Traduction du premier livre du Remede d’Amour d’Ovide dans Les Ruisseaux de Fontaine, Lyon, Th. Payan, 1555 p.220
Le translateur aux Lecteurs p.220
Index des dédicataires de Charles Fontaine p.222
Bibliographie p.234
Index des noms cités p.259