Questions de société
M. Leroy, Universités : enquête sur le grand chambardement

M. Leroy, Universités : enquête sur le grand chambardement

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Poolp)

Michel Leroy, Universités : enquête sur le grand chambardement

Editions Autrement, avril 2011, coll. "Frontières", 192 p. 19 €.
 

Présentation de l'éditeur

Incontestablement, le paysage universitaire français est en train de muter. Le mythe égalitaire qui le caractérisait a cédé sous les coups de boutoirs de « l’économie de la connaissance » : la  professionnalisation des études ; l’avènement du concept d’université d’excellence, l’arrivée en force des pratiques d’évaluation quantitative des enseignants-chercheurs... Avec la loi sur leurs « libertés et responsabilités », les 80 universités françaises seront toutes autonomes au 1er janvier 2012 et six sur dix le sont déjà depuis 2010. Chacune d’entre elles a désormais la maîtrise de sa stratégie d’enseignement, de recherche et d’insertion professionnelle de ses diplômés. Et chacune s’adapte à sa manière. La compétition est érigée en modèle et les facs rentrent brutalement dans l’ère de la concurrence : pour le partage des deniers publics, pour la course aux fonds privés ou pour le recrutement d’étudiants français et étrangers…
Certaines s’y étaient préparées, d’autres moins. Et les coups de théâtre n’ont pas manqué ! Dans le même temps, des regroupements s’opèrent et des fusions s’envisagent. Un immense redécoupage a commencé, qui concerne aussi bien les sites que les disciplines. Et le grand emprunt national accélère encore le processus, en dégageant des sommes d’une ampleur inédite, après des années de déshérence. Comment et pourquoi les lignes bougent-elles ? Où les sismographes risquent-ils bientôt de s’affoler ? La France, comme toute l’Europe, se dirige vers un système à plusieurs vitesses : dix à quinze pôles d’élite d’un côté (sur lesquels la manne se déverse) et des dizaines de sites secondaires de l’autre, livrés à eux-mêmes. Cette enquête de terrain, riche en chiffres et en révélations, présente la nouvelle carte universitaire qui se dessine peu à peu et les nouvelles fractures qu’elle implique. Pédagogiques, sociales, économiques, elles forment la grande fracture du savoir, qui sera à n’en pas douter au cœur des échéances électorales à venir.