Essai
Nouvelle parution
M. Hersant, Le Discours de vérité dans les mémoires du duc de Saint-Simon

M. Hersant, Le Discours de vérité dans les mémoires du duc de Saint-Simon

Publié le par Florian Pennanech

Compte rendu publié dans Acta fabula dans le dossier critique "Mémoires et littérature" : "L'histoire absolument : Saint-Simon" par Jean-François Perrin. 

On peut lire dans l'atelier de théorie littéraire l'introduction de cet ouvrage.

Marc Hersant

Le Discours de vérité dans les mémoires du duc de Saint-Simon

Paris : Honoré Champion, coll. "Les dix-huitièmes siècles", 2009.

944 p.

  • ISBN-13 : 978-2-7453-1784-1
  • Prix : 145 €

Présentation de l'éditeur :

L'indifférence affichée par de nombreux mémorialistes et historiensd'Ancien Régime à l'égard de l'élaboration « artistique » de leursoeuvres au nom de la vérité, qui peut être trop rapidement réduite à untopos, a ici été prise au sérieux dans le cas particulier des Mémoiresdu duc de Saint-Simon qui passent pourtant pour le sommet de ce qu'onconsidère parfois à tort comme un « genre littéraire ». La véritéaffirmée dans l'oeuvre ne saurait en effet dans ce cas particulier êtreréduite à une rhétorique superficielle et conventionnelle que lecommentaire pourrait reléguer au second plan de ses préoccupations.Désignée banalement par l'auteur comme l'âme de ses Mémoires,la vérité apparaît de fait comme le principe et la clef d'une oeuvreimmense qui ne se laisse plus absorber par la notion déplacée etanachronique de « littérature » mais exhibe fièrement son ambitiond'écrire l'histoire. Obsession du fils légitime hanté par le spectre del'illégitimité, valeur fondamentale de l'homme d'honneur, centre etprincipe de la foi du croyant, la vérité s'exprime avec une intensité,un excès qui amènent l'oeuvre aux confins de la folie et pourtant toutaussi bien avec une obstination qui explique ses régularités les plusapparemment méthodiques et rationnelles. C'est à travers son filtre quela diversité et la négligence formelle des Mémoires peuvent secomprendre et que le conflit amoureux entre le langage et le monde quiest au coeur de l'oeuvre prend tout son sens. L'écriture historiqueapparaît dès lors dans son irréductible spécificité d'acte humain totalet original dont le texte conserve de nombreuses traces. La confusionentretenue par la théorie « postmoderne » entre le discours del'histoire et celui de la fiction est résolument écartée à partir del'examen attentif d'une oeuvre particulière violemment hostile auxbouleversements de son époque et profondément inquiétée par le triomphede nouvelles conceptions de la vérité.