Essai
Nouvelle parution
M.-Gr. Bajoni, Les grammairiens lascifs - La grammaire à la fin de l'Empire romain

M.-Gr. Bajoni, Les grammairiens lascifs - La grammaire à la fin de l'Empire romain

Publié le par Matthieu Vernet

Les grammairiens lascifs - La grammaire à la fin de l'Empire romain

Maria Grazia Bajoni

Paris : Les Belles lettres, coll. "Histoire", 2008.

25€

EAN 9782251380957

Présentation de l'éditeur :

"Il se laissait appeler le Lascif, et ce surnom, si contraire à lapureté de sa vie, il ne le repoussa jamais, parce qu'il plaisait auxoreilles de ses amis.
"Pourquoi Ausone, dans sa Commémoration des professeurs de Bordeaux,a-t-il centré sur ce surnom à connotation érotique, Lascivus,l'évocation funèbre du grammairien Leontius, son ami et homme de grandedignité morale? Tel est le point de départ de l'étude sociologique queMaria Grazia Bajoni consacre aux différents acteurs de la professionenseignante à Rome, depuis le grammaticus qui donnait la formationélémentaire, jusqu'au professeur de rhétorique qui prenait la suite, lemême terme de grammaticus désignant aussi les grammairiens érudits,ancêtres de nos linguistes modernes.
L'immoralité des grammairiensest presqu'un lieu commun de la civilisation romaine. Pervers,libidineux ou seulement incultes, les chasseurs de barbarismes passentpour avoir des moeurs dissolues. À qui la faute? Le type du "maîtrecorrompu" se trouve un peu partout dans les textes anciens. Suétone(70-122) présente un Remmius Palaemon méprisable qui se consacre à despratiques infamantes envers les femmes.
Ausone (310-395) dit demême dans les épigrammes consacrées au grammairien Eunus, plaisantantsur la perversion du personnage qui n'a d'égale que son ignorance. Sexeet grammaire: pourquoi et comment s'est constituée cette relation?Comment expliquer ce rapport entre l'écriture, l'écrit et lecomportement de celui qui maîtrise la grammaire? Loin d'être un essaisur l'éducation dans l'Antiquité classique, ce livre est une enquêtesur une profession et des hommes qui, en Grèce et à Rome, se trouvaientà la fois au sommet et à la marge de la culture imposée par latradition et les institutions politiques.

Aprèsdes études de littérature latine et de philologie classique àl'Université Catholique de Milan, Maria Grazia Bajoni s'y est vuconfier depuis 1980 un enseignement de langue latine.
Sespublications ont porté en particulier sur l'oeuvre philosophiqued'Apulée et sur Ausone. Elle prépare actuellement une étude à la foisinstitutionnelle et linguistique de la diplomatie romaine tardive.