Collectif
Nouvelle parution
M. Dufour-Maître (dir.), Pratiques de Corneille

M. Dufour-Maître (dir.), Pratiques de Corneille

Publié le par Nicolas Geneix

Myriam Dufour-Maître (dir.), Pratiques de Corneille

 

Presses universitaires de Rouen et du Havre, coll. "Les Corneille", 2012.

812 p.

EAN 9782877755375

32,00 EUR

Présentation de l'éditeur :

« Corneille » n'existe pas. Telle est la bonne nouvelle de ce livre conçu lors du quatrième centenaire de la naissance de Pierre Corneille (juin 1606). Du moins n'existe plus guère, et on peut s'en réjouir, un Corneille statufié, monolithique, on serait tenté de dire de pierre...
Mais si la statue de Corneille s'efface ici, c’est pour laisser place à un portrait diffracté, complexifié, résolument ancré surtout dans l’étude des pratiques concrètes dont l’œuvre de Pierre Corneille est à la fois le résultat et le point de départ : que fait Corneille, et que fait-on de lui, en son temps et après ? Telle est la question qui guide les analyses de cet ouvrage.
« Il est facile aux spéculatifs d’être sévères », ironisait Corneille, invitant les doctes à mettre les règles « en pratique aussi heureusement » que lui-même l’avait fait (Discours des trois unités, 1660). Corneille, s’il est penseur ou poéticien, ne l’est en effet qu’au regard de pratiques, codifiées par des « arts » ou s’inventant à mesure, qui influent les uns sur les autres : comment s’articulent les pratiques de Corneille dramaturge, poéticien, mais aussi editor, paraphraste, académicien ou sujet du royaume de France ? Tissu d’actions d’autant moins séparées que le « champ littéraire » et l’expérience esthétique n’ont nullement acquis encore l’indépendance qu’ils revendiquent déjà. Comment retentissent sur l’œuvre le travail de la scène, les réactions du public, les jugements critiques, les réécritures et appropriations ? Tout en distinguant le temps de la réception de celui de la création, les six sections de l’ouvrage examinent de façon croisée les pratiques de Corneille et celles de son interprétation (théâtrale, critique) dans le temps, avec pour enjeu de restituer à l’œuvre de Corneille, dans sa diversité, sa dimension d’expérience.

Ont contribué à ce volume :
Christophe Angebault, Carine Barbafieri, Sandrine Berrégard, Christian Biet, Déborah Blocker, Sandrine Blondet, Florence de Caigny, Sybile Chevallier Micki, Daniela Dalla Valle, Nina Ekstein, Georges Forestier, Emma Gilby, Julia Gros de Gasquet, Suzanne Guellouz, Catherine Guillot, Sylvaine Guyot, Sarah Hurlburt, Romain Jobez, Gaël Le Chevalier, Alexandra Licha, Véronique Lochert, Bénédicte Louvat, John D. Lyons, Anne Mantero, Charles Mazouer, Hélène Merlin-Kajman, Lise Michel, Laura Naudeix, Liliane Picciola, Martial Poirson, Brigitte Prost, Alain Riffaud, Jean Rohou, Ève-Marie Rollinat-Levasseur, Alexander Roose, Ana Clara Santos, Franziska Sick, Anne-Élisabeth Spica, Charles-Olivier Stiker-Métral, Anne Teulade, Clotilde Thouret, Alain Viala.

Sommaire :

 

Remerciements

Présentation

Ire partie — PRATIQUES ET USAGES DE L'OEUVRE DE PIERRE CORNEILLE

Pratiques sociales et éditoriales

Alain Viala – Corneille, premier auteur moderne ?
Sybile Chevallier Micki – Panorama de l'édition théâtrale et de la composition dramatique à Rouen (fin XVIe siècle – début XVIIe siècle) ;
Alain Riffaud – Corneille et l'impression de ses livres : de l'indifférence à l'innovation ;
Catherine Guillot – Les éditions illustrées du théâtre de Corneille publiées dans la première moitié du XVIIe siècle.

Pratiques théâtrales

Christian Biet – Corneille, ou la résistance ;
Sandrine Blondet – « Admirez avec moi ce merveilleux spectacle » – Sur Andromède, La Toison d'or et Psyché ;
Julia Gros de Gasquet – Dire Corneille, un art du naturel ?
Ève-Marie Rollinat-Levasseur – Didascalies, entre « petit secours » et grand embarras : étude des variantes ;
Brigitte Prost – Mettre en scène l'œuvre de Corneille au XXe siècle : célébrer, éduquer, explorer ;
Ana Clara Santos – Pratiques de « réécriture » et échanges franco-portugais autour du théâtre de Corneille.

Pratiques de réception, critique et de réécriture

Liliane Picciola – Corneille et le temps créateur : souci de l'originalité, souci de la postérité ;
Daniela Dalla Valle – Les trois suites du Cid de Corneille : Chevreau, Desfontaines, Chillac ;
Carine Barbafieri – Corneille pédagogue : Alexandre le Grand revu et corrigé par Agésilas ;
Gaël Le Chevalier – Thomas et Pierre Corneille ou l’art de l’esquive ;
Anne Teulade – Dryden et Corneille : pratique et critique de la tragédie héroïque ;
Suzanne Guellouz – Corneille en Espagne au XVIIIe siècle ;
Romain Jobez – Le Trauerspiel contre la tragédie religieuse : Andreas Gryphius, lecteur critique de Corneille ;
Sylvaine Guyot – « À partir d’Œdipe » : pratiques du silence cornélien ;
Bénédicte Louvat-Molozay – La vieillesse de Corneille face à la critique ;
Sarah Hurlburt – « Le théâtre de l’admiration » et les éloges de Corneille en 1808.

IIe partie — CORNEILLE PRATICIEN

Pratiques d’écriture

Georges Forestier – Corneille et la pratique des genres ;
Anne-Élisabeth Spica – Corneille et les poétiques jésuites : une dramaturgie comparée ;
Déborah Blocker – Corneille et l’« art poétique » : appropriations, déplacements, reconfigurations ;
Nina Ekstein – La pratique ironique de l’appel à l’autorité dans les péritextesdu théâtre de Corneille ;
Sandrine Berregard – L’argument du Clitandre : les enjeux d’une polygraphie ;
Florence de Caigny – « Divertir les yeux » ou « importuner les oreilles » ? – Le traitement de la narration d’exposition dans les tragédies de Corneille de 1634 à 1660 ;
Clotilde Thouret – Le secret d’une chambre – La pratique cornélienne du monologue à la lumière de la théorie dramatique ;
Véronique Lochert – « Faire que la tragédie soit aussi belle à la lecture qu’à la représentation » : pratiques paratextuelles de Corneille ;
Laura Naudeix – Éléments d’une dramaturgie du merveilleux ;
Emma Gilby – La théorie et la pratique du sublime chez Corneille par
Anne Mantero – Corneille paraphraste dans L’Office de la Vierge.

Pratiques politiques

Hélène Merlin-Kajman – Corneille et le/la politique : le double enjeu de la question ;
Franziska Sick – Pouvoir politique et politique du pouvoir dans le théâtre de Corneille ;
Jean Rohou – Dramaturgie, morale et politique chez Corneille ;
Lise Michel – Machiavélisme et genres rhétoriques : l’invention des raisons d’État dans la tragédie de Corneille, de Médée à Pertharite ;
Charles-Olivier Stiker-Metral – Othon ou l’homme de cour malgré lui : tragédie tacitéenne et pratiques politiques.

Pratiques morales et sociales

John D. Lyons – « Cette bonté des mœurs... » : problématiques de la représentation morale ;
Christophe Angebault – L’éclat de la vertu dans Cinna et Nicomède, ou le dépassement de la censure dans les pratiques de l’exemplarité ;
Alexandra Licha – Au-delà de la dévotion et de la galanterie : l’héroïne cornélienne ou l’avènement d’une vertu dramatique ;
Alexander Roose – Au-delà de la vertu – Le néo-stoïcisme d’Horace ;
Charles Mazouer – Nicole et les adversaires du théâtre lecteurs de Corneille ;
Martial Poirson – Le jeu du change et de l’échange : L’économie dans le théâtre comique de Corneille.

Bibliographie générale
Résumés
Ont collaboré à ce volume
Index des noms de personnes
Index des œuvres de Corneille
Index des notions
Index des pratiques