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Lutte anticoloniale, entre discours, représentation et réception

Lutte anticoloniale, entre discours, représentation et réception

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Hanane El Bachir)

Lutte anticoloniale, entre discours, représentation et réception

VIIème Colloque international

Les 12 et 13 mai 2015 à l’Université d’Oran

 

Le colloque « Théories postcoloniales au XXI siècle : pour une nouvelle lecture des représentations de l’Autre » organisé les 3 et 4 mai 2014 à l’Université d’Oran par le laboratoire de Langues, Littérature, Civilisation/Histoire en Afrique en collaboration avec le SARI (Société d’Activités et de Recherches sur les Mondes Indiens – France) relance sa seconde édition les 12 et 13 mai 2015 à la faculté des Lettres, Langues et Arts d’Oran sous la thématique : « Lutte anticoloniale, entre discours, représentation et réception ».

La  première rencontre a permis à des chercheurs venus d’horizons divers de partager des idées et d’apporter des regards croisés sur un  sujet qui  demeure de nos jours actuel et récurrent à travers l’Histoire, la littérature, le cinéma et les différents débats médiatiques relatifs au regard de l’Autre, aux divers clichés et stéréotypes, dérapages et manipulations  qui engendrent   tout un imaginaire sous l’effet d’une idéologie stigmatisant l’Autre.

Ce colloque se veut une réflexion sur les différentes stratégies discursives adoptées pour représenter l’Autre. Au-delà donc des interrogations sur l’Autre, l’identité, la colonisation, le multiculturalisme, cette deuxième rencontre sera une continuité des travaux et des nouvelles approches proposées dans l’interprétation du discours anticolonial et ce afin de mieux cerner les multiples positions idéologiques, les sens implicites et d’ouvrir des voies à d’autres mécanismes de signification et de réception.

Des intellectuels engagés, tels Frantz Fanon, Aimé Césaire, Edouard Saïd et d’autres, ont contribué par l’ampleur de leur discours à une remise en cause du système colonial, un réveil collectif et une prise de conscience. Citons à cet effet un extrait des « damnés de la terre » de Frantz Fanon, dont les mots sont chargés de sens, tels des forces qui agissent sur le lecteur :

 

« La bourgeoisie colonialiste, quand elle enregistre l'impossibilité pour elle de maintenir sa domination sur les pays coloniaux, décide de mener un combat d'arrière-garde sur le terrain de la culture, des valeurs, des techniques, etc. Or, ce qu'il ne faut jamais perdre de vue c'est que l'immense majorité des peuples colonisés est imperméable à ces problèmes. Pour le peuple colonisé la valeur la plus essentielle, parce que la plus concrète, c'est d’abord la terre : la terre qui doit assurer le pain et, bien sûr, la dignité. Mais cette dignité n'a rien à voir avec la dignité de la « personne humaine ». Cette personne humaine idéale, il n'en a jamais entendu parler. Ce que le colonisé a vu sur son sol, c'est qu'on pouvait impunément l'arrêter, le frapper, l'affamer, et aucun professeur de morale jamais, aucun curé jamais, n’est venu recevoir les coups à sa place ni partager son pain avec lui. Pour le colonisé, être moraliste c'est, très concrètement, faire taire la morgue du colon, briser sa violence étalée, en un mot l'expulser carrément du panorama.  »

 

Par le biais de ce discours révolutionnaire et cette lutte anticoloniale, nous assistons à une mise en relief des différentes représentations que se fait le colonisateur du colonisé :

L’un se considère comme un être, normal, civilisé, ayant un cadre de référence unique ; l’autre est un être inférieur, sans valeurs, n’ayant aucune civilisation, acculturé, imperméable à l’éthique, incarnant le mal absolu, détruisant tout ce qui l’approche. Autrement dit, les colonisés sont des êtres différents, des barbares qu’il faille assimiler en vue de les transformer en esclaves.

A cet effet, le discours esclavagiste puis colonialiste dont l’orientalisme est un éloquent exemple renferme ces différentes images et idéologies sur « l’orient » ou « l’arabe ».

A la lumière des évènements en Palestine, les   écrits de Stéphane HESSEL, « indignez-vous » entre-autres de ses écrits, qui  fut un grand militant de la cause palestinienne,   et des différents débats médiatiques antiracistes, contre les différents crimes contre l’humanité, un autre monde immerge sur la scène internationale, mettant fin à toute formes de clichés et de stéréotypes relatifs à l’arabe comme étant un élément perturbateur, constituant un obstacle pour les israéliens en particulier et les occidentaux au sens large.

L’ère de la mondialisation a contribué à éveiller les consciences des peuples, à lutter contre ce discours sur l’Autre comme étant un homme sanguinaire, essentiellement sadique, marchand d’esclaves, conducteur de chameaux et ce afin de mettre fin à la présence coloniale, à ces soi-disant missions civilisatrices.

 

Ce colloque tournera autour de cinq axes :

 

- Rapport colonisé/colonisateur, Regard croisé et enjeux du discours anticolonial

 

- Stéréotypes culturels, préjugés religieux, de l’amalgame au dérapage

 

- Le discours anticolonial, entre Histoire, Mémoire et Imaginaire

 

- Théories et représentations anticoloniales dans le manuel scolaire et universitaire : quelle lecture interprétative ?

 

-Stratégies discursives dans la représentation anticoloniale, de la production à la réception 

 

 

Ce colloque interdisciplinaire sera l’occasion de réfléchir sur la position et la lutte anticoloniales, décortiquer et déconstruire le discours de différents chercheurs, historiens et intellectuels engagés et ce, par le biais de nouvelles théories et lectures universitaires.  

Les propositions de communication sont à envoyer avant le 31 janvier 2015 à l’adresse suivante :

Labo3lcha@aol.fr

 

Toute proposition de communication doit contenir impérativement les éléments suivants :

  • Titre de la communication

Information sur l’intervenant (nom, prénom, bref CV, adresse mail…)

  • Un résumé de 2000 caractères maximum