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Livre collectif sur Jean Rolin, dernier appel

Livre collectif sur Jean Rolin, dernier appel

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Guillaume Thouroude)

Un numéro de la série « Voyages contemporains » (Lettres modernes Minard – Éditions Garnier) va être consacré à Jean Rolin et tout particulièrement à ses écrits de voyage. Il s’agit d’un ouvrage collectif qui a déjà sélectionné plus d'une demie douzaine de contributions de très bonne facture, venues d'universités internationales, et qui est à la recherche de quatre articles pour compléter le livre. 

Au tournant du XXIe siècle, parmi les auteurs de littérature viatique, Jean Rolin se distingue à plus d’un titre. De Chemins d’eau (1980) à Peleliu (2016), ses récits semblent faire la synthèse d’un certain nombre d’éléments constitutifs du récit de voyage tel qu’il s’est développé en France depuis la seconde guerre mondiale. Les décennies d’après-guerre avaient vu les auteurs français pratiquer le récit de voyage de manière pour ainsi dire clandestine. On le trouve enchâssé dans d’autres genres tels que les mémoires (Simone de Beauvoir), le reportage (« Les villes américaines » de Jean-Paul Sartre), l’autobiographie intellectuelle (Claude Lévi-Strauss), l’expérimentation littéraire (Mobile, de Michel Butor), l’essai sémiologique (L’Empire des signes, de Roland Barthes), et bien sûr la fiction (depuis les Hussards jusqu’à Le Clézio). Or, le travail littéraire de Jean Rolin se trouve à la croisée de ces différentes formes d’écriture. À mi-chemin de l’ethnologie, du reportage, de l’expérimentation littéraire et de l’autobiographie, son œuvre demeure hybride, tout en insufflant un sentiment d’unité due aux aspects esthétiques de son projet narratif. 

L’ouvrage que nous préparons comportera une douzaine d’articles de 30 000 signes. Il accueille aujourd'hui six ou sept articles sur le style et le genre littéraire, sur la question des femmes et de la masculinité, sur l'Afrique, sur le paysage, sur les problématiques du moi et sur les moyens de transports. 

Nous cherchons aujourd'hui (pour cause de défections qui ont entravé le projet), des articles concernant :

  • le rapport du voyageur avec les animaux. L'animalité comme invariant du récit de voyage. L'importance des oiseaux dans toute l'oeuvre de Jean Rolin, sans oublier des recherches plus ponctuelles, telles que les chiens errants, etc. 
  • la question ouvrière. Les voyages en France sur les traces de la métallurgie ou des zones portuaires. L'aventure syndicale. Les voyages induits par l'activisme dans le monde ouvrier, etc.
  • la dimension religieuse de la prose viatique de Jean Rolin, la présence du sacré chrétien, la méfiance vis-à-vis de l'islam, etc. 
  • la danse, ou le chorégraphique : présence de la danse dans les récits, mais aussi les postures de corps et les ballets de figurants.

Nous restons ouverts à tout travail de qualité concernant d'autres thèmes. Plus généralement, le livre se situera dans l’optique des pistes de travail suivantes :

  • Littérature géographique. Le récit de voyage en tant que genre.
  • Littérature ambulatoire et land art.
  • L’écriture de Rolin aux confins du cinéma.
  • Postures du corps, performance du narrateur.
  • La question des territoires voyagés : Afrique, Paris, Amériques, réseaux de transports.
  • Le monde maritime, l’épopée des conteneurs, grandeur et déclin de la poésie des cargos.
  • La psychogéographie : les rapports entre les récits de Rolin et les dérives situationnistes, ainsi que les flâneurs londoniens (Iain Sinclair, Will Self).

Ces sujets ne sont en aucun cas exclusifs, cependant ils obéissent tous à une même contrainte principale : notre livre prend place dans une collection critique sur la littérature de voyage contemporaine. Toutes les optiques et approches sont les bienvenues, tant qu'elles s'inscrivent dans ce champs de recherche. 

Veuillez adresser une proposition d’article de 300 mots / 1500 signes à Guillaume Thouroude, g.thouroude@unizwa.edu.om, avant le 15 juin 2017.