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Littérature(s) : passages de paroles, paroles de passagesExpériences et perspectives en didactique des langues 

Littérature(s) : passages de paroles, paroles de passagesExpériences et perspectives en didactique des langues

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Serge Martin)

Journée d’études des doctorants (ED 268 et ED 120, Sorbonne nouvelle Paris 3-SPC )

organisée par le groupe « Littératures sans frontières : approches poétiques, anthropologiques et didactiques (LAPAD) » du DILTEC (EA 2288)

 

Date : mercredi 7 octobre 2015

Lieu : Université Sorbonne nouvelle Paris 3

 

La journée d’études « Paroles possibles Pratiques des littératures en didactique des langues et des cultures » a eu lieu le 15 octobre 2014. Les enseignants-chercheurs littéraires engagés dans les formations et la recherche en didactique des langues au département DFLE de l’Université Sorbonne nouvelle Paris 3 SPC, y ont échangé leurs expériences en regard des problématiques en didactique de la littérature et en didactique des langues. Cet échange faisait suite ou plutôt venait préfigurer l’ouvrage dorénavant publié par l’équipe sous la direction d’Anne Godard, La Littérature dans l’enseignement du FLE (Didier, 2015). Un grand témoin, Dominique Rabaté (Université Paris 7 SPC) a situé ces recherches en regard des problématiques littéraires d’aujourd’hui.

Nous aimerions organiser une journée rassemblant des doctorants en leur proposant une reprise à nouveaux frais des débats issus de cette première journée (voir les captations à cette adresse : http://epresence.univ-paris3.fr/7/Watch/56344.aspx.) et des attendus de l’ouvrage sus-mentionné. Cette journée pourrait s’organiser autour des axes suivants qui tentent d’approcher la pluralité contextuelle des situations d’enseignement-apprentissage et des travaux de recherche en didactique comme en critique avec les arts du langage dont les œuvres littéraires constituent le cœur le plus vivant entre inventions et transmissions d’expériences langagières (Fraisse, Houdart-Mérot, 2004 ; Fraisse, 2012) :

Les littératures comme paroles de passages

Les situations d’enseignement-apprentissage des langues dans le monde contemporain demandent d’augmenter l’écoute : contextualiser et actualiser aussi bien les lexiques que les thématiques constituent des opérations consubstantielles à toute didactique des langues sous peine d’anachronismes voire de rejets (Martinez, Moore, Spaëth, 2008). Les œuvres littéraires par leur force discursive d’adresse aussi bien énonciative qu’émotive (Martin, 2015), mais également par leur potentiel de construction cognitive aussi bien expérientielle que documentaire (Lumbroso, 2013), permettraient d’engager les apprentissages et les enseignements dans des paroles accueillant le maximum de passages (Benjamin, 1935-1939) : transferts d’affects et de savoirs. Cette force des œuvres permettrait de comprendre, entre autres, pourquoi le plurilinguisme, comme conception d’une coprésence des langues dans la vie comme dans les arts du langage, est au fondement de toute didactique des langues (Aguilar, Brudermann, Leclère, 2014). Par ailleurs, elle offrirait des conditions favorables à la qualité relationnelle des échanges linguistiques et culturels.

Les littératures comme passages de paroles

Les arts du langage et les œuvres littéraires poussent à dire et donc à se dire plus qu’à répéter des modèles, voire des schémas réducteurs, de l’altérité-identité. Contrairement aux opérations habituelles de la communication, arts et œuvres de langage engagent des réénonciations vives où s’essaient des expériences nouvelles et se répondent des voix qu’on ne se connaît pas (Roger, 2005) : manières de voir, de lire, d’écrire (Houdart-Mérot et Mongenot, 2013), d’entendre, de vivre et de se parler que les œuvres demandent à continuer et à partager (Macé, 2011). Dans une époque où les replis identitaires et les illusions du marché culturel réduisent souvent les contacts des langues et des cultures aux essentialisations réductrices ou aux rapports individualistes de strict intérêt (Citton, 2010), les expériences littéraires en apprentissage et en enseignement peuvent ouvrir des passages de paroles plurielles (Naturel, 2014) qui libèrent des énergies et des compétences pour une didactique des langues accueillante et efficace proposant des atlas ou constellations problématiques d’expériences, des tables d’orientation aux topologies multiples et aux montages dynamiques (Didi-Huberman, 2011).

La journée devrait permettre aux doctorants d’exposer le meilleur de leur recherche dans le cadre de ces deux problématiques complémentaires et de leurs potentialités réflexives pour soulever des questions neuves ou reformuler des questions anciennes, proposer des expériences innovantes ou réaménager des dispositifs contemporains.

Un grand témoin (Jérôme Roger, professeur à l’Université Bordeaux 3) viendra in fine situer ces recherches en cours dans le champ de la didactique des littératures et de la didactique des langues, et un écrivain (Gérard Noiret, poète, romancier et critique à La Quinzaine littéraire) en cours de journée ponctuera les réflexions avec quelques prises de voix.

 

Les propositions de communication (titre et argument sur une demi page avec une courte biobibliographie) devront être faites aux organisateurs avant le 30 juin 2015 (serge.martin@univ-paris3.fr). Les communications ne devront pas dépasser 15 mn pour permettre une véritable discussion en table ronde thématique.

 

Comité d’organisation : Olivier Lumbroso (lumbroso.olivier@wanadoo.fr), Serge Martin (serge.martin@univ-paris3.fr)

 

Comité scientifique : Emmanuel Fraisse, Jérôme Roger, Olivier Lumbroso, Serge Martin, Valérie Spaëth.

Bibliographie indicative :

 

Aguilar José, Brudermann Cédric, Leclère Malory, Langues, cultures et pratiques en contexte : interrogations didactiques, Paris, Riveneuve, 2014.

Benjamin Walter, Le Raconteur : à propos de l’œuvre de Nicolas Leskov (1936-1939), traduction de Sibylle Muller, suivi d'un commentaire de Daniel Payot, Paris, Circé, 2014.

Citton Yves, l’Avenir des humanités, Paris, La Découverte, 2010.

Didi-Huberman Georges, Atlas ou le gai savoir inquiet, Paris, Minuit, 2011.

Houdart-Mérot Violaine Mongenot Christine (dir.), Pratiques d'écriture littéraire à l'université, paris, Éditions Honoré Champion, 2013.

Lumbroso Olivier, Zola autodidacte. Genèse des œuvres et apprentissages de l'écrivain, Genève, Editions Droz, 2013.

Macé Marielle, Façons de lire, manières d’être, Paris, Gallimard, 2011.

Martin Serge, Poétique de la voix en littérature pour la jeunesse. Le racontage de la maternelle à l’université, Paris, L’Harmattan, 2014.

Martinez Pierre-Alain, Moore Danièle & Spaëth Valerie (dir.). Plurilinguismes et enseignement : Identités en construction. Paris, Riveneuve, 2008.

Naturel Mireille (éd.), Proust Pluriel, Le Centre de Recherches Proustiennes de la Sorbonne nouvelle : état des lieux, Paris, Presses de la Sorbonne nouvelle, 2014.

Roger Jérôme, « Péguy : la voix hors-programme », Le français aujourd'hui 3/2005 (n° 150) , p. 19 -28.