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Littérature pour la jeunesse et dictature au XXe siècle : entre Histoire et fiction

Littérature pour la jeunesse et dictature au XXe siècle : entre Histoire et fiction

Littérature pour la jeunesse et dictature au XXe siècle : entre Histoire et fiction

Colloque organisé les 17, 18 et 19 octobre 2012 à Louvain-la-Neuve (Belgique)

La question de la présence des adultes et de l’autorité qu’ils exercent en matière de littérature de jeunesse a déjà intéressé plusieurs spécialistes au cours du XXe siècle[1], mais elle suscite davantage encore le débat lorsqu’elle est étudiée en contexte dictatorial. Comment la dictature politique s’est-elle servie de la littérature de jeunesse pour endoctriner l’enfant ? Existe-t-il une esthétique spécifique à une dictature déterminée (esthétique fasciste, franquiste, communiste, etc.) ou aux dictatures en général ? Quels modèles[2] de l’enfant ou du livre le pouvoir dictatorial a-t-il proposés ? Ces modèles diffèrent-ils d’une dictature à l’autre ? Voici quelques questions auxquelles le colloque Littérature pour la jeunesse et dictature au XXe siècle : entre Histoire et fiction permettra de répondre. Les discussions s’articuleront principalement autour de deux axes :

Les représentations, dans la littérature pour la jeunesse,
  • de la dictature politique historique, mais aussi de la dictature politique fictionnelle, imaginée.
  • du pouvoir excessif exercé par des adultes (parents, professeurs, etc.) sur les enfants au sein de la fiction (par exemple dans l’oeuvre de  Roald Dahl, Matilda) ou bien de l’immixtion de la dictature au sein des sociétés d’enfants.
  • de la dictature au sens figuré, celle d’un modèle (de livre, d’enfant ou de comportement) ; celle d’un certain langage utilisé pour s’adresser aux jeunes lecteurs ou pour imiter celui des enfants.
La place de la littérature pour la jeunesse sous les régimes dictatoriaux. Les participants sont invités à étudier
  • les concepts de propagande et de censure (autocensure) concernant la littérature pour la jeunesse écrite en contexte dictatorial, soit dans une perspective large visant à donner une vue d’ensemble pour un pays et une époque donnés, soit en dressant le portrait d’une oeuvre en particulier ;
  • les comportements individuels d’auteurs, de pédagogues ou d’éditeurs en termes de collaboration, d’opposition ou de résistance au pouvoir en place ;
  • les définitions de « bonne » et de « mauvaise » littérature dans un contexte donné, ainsi que les moyens mis en place par le pouvoir, les auteurs ou les éditeurs pour condamner une oeuvre ou pour convaincre les jeunes lecteurs d’un ensemble de valeurs ou d’une idéologie, notamment en termes d’efficacité.

 

 

Les intervenants pourront également analyser et questionner les discours, parfois très autoritaires, tenus sur la littérature pour la jeunesse. Plusieurs types d’approches seront les bienvenus, notamment celles proposées par les études culturelles (Cultural Studies) et les études de genre, mais aussi les approches sémiotiques et narratologiques, ou encore les recherches d’orientation philologiques.

Pour ce colloque international, le comité scientifique choisira en priorité les communications touchant aux dictatures européennes et du XXe siècle, mais des propositions concernant les littératures provenant d’autres continents ou d’autres époques seront également prises en considération. Ce colloque est ouvert aux chercheurs issus de toutes les disciplines, désireux d’apporter leur éclairage sur cette question.

 

Les communications pourront se faire en français ou en anglais. Les actes, quant à eux, seront publiés en français.

 

Calendrier :

  • Envoi des propositions (maximum 500 mots) en anglais ou en français et d’une brève présentation bio-bibliographique pour le mercredi 15 février 2012 à Aline Geuze (aline.geuze@uclouvain.be).
  • Sélection des propositions anonymisées par le comité scientifique et notification des décisions pour le samedi 15 mars 2012.
  • Envoi des articles en français pour publication des actes pour le vendredi 1er février 2013.
  • Évaluation des articles par les pairs et notification des décisions pour le lundi 1er avril 2013.

 

Pour tout renseignement : Stéphanie Delcroix (stephanie.delcroix@uclouvain.be)

Responsables scientifiques : Costantino Maeder (Université catholique de Louvain) et Luciano Curreri (Université de Liège).

 

Comité scientifique :

Stéphanie Delcroix (FNRS - Université catholique de Louvain) ;

Gian Paolo Giudicetti (Université catholique de Louvain) ;

Costantino Maeder (Université catholique de Louvain) ;

Luciano Curreri (Université de Liège) ;

Myriam Tsimbidy (Instituts Universitaires de Formation des Maîtres de Haute-Normandie) ;

Sabrina Fava (Università cattolica del Sacro Cuore).


[1] Notamment Renata Lollo, Sulla letteratura per l’infanzia, chapitre 1 « La letteratura per l’infanzia tra il bambino e l’adulto », Brescia, Editrice La Scuola, 2003, pp. 7-17 et Sabrina Fava, Percorsi critici di letteratura per l’infanzia tra le due guerre, Milan, Vita e Pensiero, 2004 (Strumenti - Pedagogia e scienze dell’educazione), 335 p.

[2] Par exemple, les membres de l’International Bureau of Education, dans une perspective pacifiste, ont défini les « bons » livres comme ceux qui, de manière efficace, stimulent la sympathie des jeunes lecteurs pour les autres peuples, en particulier les romans « dont le héros est un enfant, vivant dans un pays déterminé et pouvant en quelque sorte être considéré comme le type d’un enfant de ce pays » (International Bureau of Education, Children’s Books and International Goodwill. Book list and Report of an Inquiry, 2e édition, Genève, Bureau International d’Éducation, 1932, p. 10). Quelques années plus tard, G. Giovanazzi a exclu les oeuvres étrangères de sa définition du bon livre. De son côté, F.T. Marinetti a souhaité que la littérature pour la jeunesse soit tournée vers les nouvelles technologies et qu’elle stimule l’orgueil patriotique et le sens du sacrifice des jeunes lecteurs (Aa.vv., Convegno nazionale per la letteratura infantile e giovanile: Bologna 1938-XVII. Relazioni, Roma, Ente nazionale per le biblioteche popolari e scolastiche et Sindacato nazionale fascista autori e scrittori, 1939-XVII, 220 p.).