Littérature orale africaine: décryptage, reconstruction et canonisation. Mélanges Gabriel Kuitche Fonkou
Littérature orale africaine : décryptage, reconstruction et canonisation
Mélanges offerts au professeur Gabriel Kuitche Fonkou
Dans le contexte colonial d’invention ou de production de la littérature orale, des transcriptions en langues africaines « codifiées » avaient été envisagées par l’entremise des agents de l’entreprise de conversion culturelle, des traductions en langues européennes. Ces derniers cherchaient à savoir comment aborder ces textes transcrits ou traduits.
En contexte postcolonial, une nouvelle donne se signale. Plusieurs chercheurs, africains notamment, découvrent dans une approche dé-constructrice, la nécessité d’une ré-écriture ou d’une re-traduction de ces textes afin d’y inscrire l’hétérogénéité mise sous le boisseau par l’essentialisme du discours colonial.
Pour donc sortir les contes, les proverbes, les mythes, les légendes, les épopées et autres formes orales d’expression littéraire de l’herméneutique monotopique fondée sur la seule tradition occidentale et les inscrire dans une herméneutique pluritopique (Kasereka Kavwahirehi, 2004), il a fallu adapter l’objet de la recherche qui, avec l’avènement des nouveaux médias, devient le lieu de négociation ou de conflit entre plusieurs traditions…
Il s’agit dans ce projet, non seulement de faire le bilan d’un parcours d’oraliste, de romancier, de metteur en scène et de critique littéraire bien rempli par Gabriel Kuitche Fonkou, mais aussi d’aider à jeter un regard neuf sur l’objet du discours africaniste diversement appelé « littérature orale », « littérature africaine non écrite » (Finnegan 1970), « parole-patrimoine » (Ntabona 1995), « oraliture » (Bernabé 1997 et Ernst Mirville), ou encore « orature » (Claude Hagège, Ngugi Wa’ Thiongo 1998). Ces appellations témoignent, somme toute, de la dynamique scientifique de l’art oral qui se tisse aujourd’hui non sans susciter des malaises théoriques et méthodologiques, à travers des canaux de diffusion tels que la littérature écrite contemporaine, les arts du spectacle, le cinéma, la radio, la télévision, l’internet, etc.
Il s’agit pour les contributeurs à ces mélanges de faire valoir ces phénomènes de (re)conversion qui se signalent désormais comme un lieu de reconfiguration d’un monde multi- et interculturel, mais aussi une manière de mettre fin à l’exclusion qui frappe les sociétés dont il est tiré pour être traité dans les laboratoires scientifiques enracinés dans la tradition occidentale (Paulin Hountondji, 2001). On pourra accorder une attention particulière aux jeux de langage et à la performance, aux tissages et aux métissages, dans ce que nous proposons d’appeler ici une « oralité inter-médiaire ».
Quelques pistes d’analyse possibles
La création littéraire chez Gabriel Kuitche Fonkou (conteur, metteur en scène, romancier, poète, nouvelliste) ; L’itinéraire scientifique d’un oraliste africain ; Les approches littéraires, linguistiques, stylistiques de la littérature orale africaine ; La littérature orale et le féminisme (Gender Issues) ; Transcrire, traduire, classer et canoniser à l’ère du numérique : la littérature orale africaine à l’épreuve des nouveaux médias ; La néo-oralité ; Les perspectives actuelles de la littérature orale camerounaise ; La littérature orale et l’inter-artialité (l’oralité liée à l’art) ; La redéfinition du genre en littérature orale ; La réexploration de la notion d’auteur en littérature orale ; La littérature orale et les instances (politique culturelle ; l’état des recherches et la distribution des aires culturelles) ; La littérature orale et la didactique ; L’intérêt philosophique de la littérature orale ; Oralité et histoire en Afrique ; Les enjeux de la sauvegarde de l’oralité africaine ; L’influence de la littérature orale dans les plaidoiries en cour juridictionnelle ;Les propositions, c’est-à-dire un résumé de 200 mots environ, et une brève notice bio-bibliographique de l’auteur, sont à faire parvenir en français ou en anglais à pangopalain@yahoo.fr et à cdilipalai@yahoo.fr, en même temps, avant le 29 février 2012.
Autres dates importantes :
Date limite de soumission des articles : le 1er mai 2012
Extension des articles : 15 à 20 pages maximum, en format Word interlignes 1,5
Publication de l’ouvrage : Juillet 2012.
Comité scientifique
Abomo-Maurin Marie Rose, Université de Yaoundé I
Derive Jean, Université de Savoie, France
Dimi Charles Robert, Université de Dschang
Dong Aroga Joseph, Université de Yaoundé I
Fandio Pierre, Université de Buea
Fergombé Amos, Université d’Artois, France
Fonkoua Romuald, Université de Strasbourg, France
Kasereka Kavwahirehi, Université d’Otawa, Canada
Kashim Ibrahim Tala, Université de Buea
Matateyou Emmanuel, Université de Yaoundé I
Nol Alembong, Université de Yaoundé I
Sidibé Valy, Université de Cocody, Côte d’ivoire
Sissao Alain, CNRST, Burkina Faso
Suzanne Gerhmann, Université de Berlin, Allemagne
Tcheuyap Alexie, Université de Toronto, Canada
Tchumkam Hervé, South Methodist University, Dallas, USA
Ute Fendler, Université de Bayreuth, Allemagne
Comité de lecture
Elisabeth Yaoudam Université de Maroua
Flaubert Yanta, Université de Yaoundé I
Ladislas Nzesse, Université de Dschang
Marie Kakeu, Université de Dschang
Mirabeau Enonguene, University of Swaziland
Noël Fotio, Université de Dschang