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Littérature et philosophie, enjeux et limites d’un rapport de force

Littérature et philosophie, enjeux et limites d’un rapport de force

Publié le par Alexandre Gefen

Littérature et philosophie, enjeux et limites d’un rapport de force

Vendredi 3 juin 2016 – 9h-17h

Maison de la Recherche, salle D35, 28 rue Serpente, Paris 6e

Laboratoire junior « Horizons comparatistes » / Centre de Recherche en Littérature Comparée (EA4510) Université Paris Sorbonne

Contacts : ouriachi.katia@gmail.com ; florence.schnebelen@gmail.com

9h : accueil des participants

9h15 : ouverture

 

Session 1 – Modérateur : François Vassogne (Paris-Sorbonne)

Le romantisme à l’œuvre : un philosopher littéraire ?

9h30 : « Le divorce entre littérature et philosophie chez Novalis : une invention critique » - Florence Schnebelen (Paris-Sorbonne)

10h00 : « Sartor Resartus (1836) de Thomas Carlyle : empirisme anglais contre idéalisme allemand, une expérimentation littéraire » - Louis Watier (Paris-Sorbonne)

10h30 : discussion

 

10h45-11h15 : pause

Session 2 – Modérateur : Rémi Furlanetto (Paris-Sorbonne)

Traversée  poétique, travers philosophique

11h15 : « Gérard de Nerval, du concept poétique à l’œuvre » - Martin Mees (Université Saint-Louis, Bruxelles)

11h45 : « L’odyssée renversée de l’écriture chez Philippe Lacoue-Labarthe » - Nicolas Murena (ENS Lyon)

12h15 : « La pensée poétique de Marcel Moreau, entre misosophie et lingua impetuosa » - Corentin Lahouste (Université catholique de Louvain)

12h45 : discussion

 

13h00-14h00 : repas

 

Session 3 – Modératrice : Marion Labourey (Paris-Sorbonne)

Fictions de l’expérience : une contre philosophie ?

14h00 : « René Daumal, “désapprendre à philosopher” » - Simon Stawski (Université Bourgogne – Franche Comté)

14h30 : «Vivre d'abord : la figure du philosophe comme contre modèle dans l'œuvre de Blaise Cendrars » - Jessica Arrufat (Paris X Nanterre)

15h00 : discussion

15h15-15h45 : pause

Session 4 – Modératrice : Camille Riquier (ENS Lyon)

Reconfigurations littéraires du philosophe dans l’extrême contemporain

15h45 : « Théâtre contemporain, sagesse et philosophie : vers un nouvel esprit de sérieux » - Elisabeth Viain (Paris-Sorbonne)

16h15 : « La figure de Nietzsche chez Carlos Fuentes » ­- Katia Ouriachi (Paris-Sorbonne)

16h45 : discussion

17h00 : clôture

 

***

« Les relations entre littérature et philosophie sont, pour une bonne part, des rapports de force qui fonctionnent selon l’ordre de la hiérarchie des disciplines » (Pascale Casanova, dans Eveline Pinto (dir.), L’écrivain, le savant et le philosophe : La littérature entre philosophie et sciences sociales)

 

La hiérarchie des disciplines héritée du xixe siècle prend la forme d’une domination du discours philosophique, qui de plus en plus annexe la littérature pour l’assujettir à la production d’un savoir. Les spécificités  du discours littéraire s’avèrent occultées  dès lors que la valeur et la légitimité de la littérature se trouvent fondées sur ses seules prétentions heuristiques. On se proposera d’objectiver le rapport de force entre littérature et philosophie en interrogeant les présupposés idéologiques et culturels qui le soutiennent.

Etudier les enjeux et les limites de la rivalité entre littérature et philosophie, c’est mettre en question cette hiérarchie affirmée par la critique pour en dégager les implications esthétiques dans l’espace du texte littéraire. La littérature accuse-t-elle ce rapport de force ? Le remet-elle en question pour renouer le dialogue avec la philosophie ? Le renverse-t-elle à son profit pour affirmer son autorité ? Le texte littéraire entretient avec le discours philosophique un rapport ambigu placé sous le signe d’une mise en concurrence : il lui emprunte son vocabulaire, ses images, ses références, jusqu’à définir sa propre sagesse sur le mode de l’analogie avec la philosophie, convoquant la notion de « philosophie littéraire », selon l’expression de Pierre Macherey. Mais par les moyens qui lui sont propres (dialogisme, recours à l’imaginaire, multiplication des registres), le texte littéraire revendique son altérité par rapport au discours philosophique, et cette originalité radicale peut prendre la forme d’une opposition catégorique. En privilégiant une pensée oblique (par l’ironie, ou le symbole par exemple), le texte littéraire se propose d’explorer les marges de la démonstration des sciences humaines, et devient un exercice de l’écart chargé de révéler un impensé de la philosophie. La convocation de la philosophie dans et par la littérature : mise en débat d’un modèle théorique ou mise en scène critique ?