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Littérature et médecine(XIXe-XXe siècles)

Littérature et médecine(XIXe-XXe siècles)

Publié le par Camille Esmein (Source : Chantal Massol)

Dans le cadre de son programme de recherches :
Sciences, techniques, pouvoirs, fictions: discours et représentations, XIXème-XXème siècles,
l'équipe Traverses 19-21 (Grenoble 3) organise un séminaire de recherche, ouvert à toute personne intéressée, sur :
Littérature et médecine (XIXème-XXème siècles).

La conférence de
Madame Suvilay BOUNTHAVY :
"L'influence des théories de la dégénérescence sur l'image des handicapés mentaux dans le roman français de la fin du XIXe siècle"

aura lieu le mercredi 25 avril 2007 de 17h30 à 19h00
en salle C008 (prés de la bibliothèque de l'UFR des Lettres et Arts, entrée par le C006)




Il s'agirait de voir dans quelle mesure le roman anticipe ou fait perdurer des savoirs considérés comme scientifiques à une époque donnée. L'article s'attacherait à montrer que les théories de la dégénérescence de Morel et Magnan, qui ont largement influencé la médecine au XIXesiècle, ont puisé dans le roman des images afin de représenter la déficience mentale et que les romanciers ont contribué à la diffusion de ces théories en mettant en récit les notions médicales. Il s'agira de voir dans quelle mesure le roman est à la fois un moyen de diffusion des représentations d'un savoir, un indicateur permettant de connaître les savoirs d'une époque et un prisme déformant ces savoirs. Il me semble que le roman témoigne du passage de ce que Michel Foucault, dans La Volonté de Savoir, désigne comme une «symbolique du sang» à une «analytique de la sexualité». J'analyserai plus précisément de quelle manière Flaubert se sert des théories de Morel sur l'hérédité pour critiquer la possibilité d'une amélioration de l'état des handicapés dans le chapitreX de Bouvard et Pécuchet. Puis je montrerai de quelle manière ces mêmes théories médicales inspirent Zola et modifie profondément la représentation du déficient mental. Entre les premiers romans et la fin des Rougon-Macquart on est passé d'une image pittoresque à une représentation infamante de l'idiot. Celui-ci n'est plus la manifestation d'un élan vital dont la vigueur sexuelle serait un attribut parmi d'autres. Il devient l'incarnation d'un mal héréditaire qui menace de contaminer le monde. Ainsi la fiction médicale est devenue une fiction romanesque avant d'être un topos social.