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Littérature et esclavage (XVIIIe-XIXe siècles)

Littérature et esclavage (XVIIIe-XIXe siècles)

Publié le par Marielle Macé (Source : Sarga Moussa)

Littérature et esclavage (XVIIIe-XIXe siècles)

Les historiens ont déjà consacré de nombreux travaux à l'esclavage. Les littéraires, en tout cas en France, n'ont guère tiré parti de ce thème, alors même qu'il traverse les littératures occidentales, en particulier aux XVIIIe et XIXe siècles, époque où se développe la traite négrière, mais où, simultanément, les philosophes engagent le débat qui conduira à l'abolition de l'esclavage dans les colonies françaises.

Il s'agit de montrer toute la richesse littéraire d'une figure comme celle de l'esclave, du personnage fondateur d'Oronoko, à celle du révolté romantique, comme dans Bug-Jargal de Victor Hugo (1826), en passant par le « bon nègre » qu'on trouve par exemple dans Adonis (1798) de Jean-Baptiste Picquenard.

S'il est évident que les philosophes (Rousseau, Raynal, Condorcet…), sans jamais avoir été des anti-esclavagistes au sens propre, ont préparé la voie aux mouvements abolitionnistes, on peut aussi se demander dans quelle mesure l'Angleterre, qui a aboli l'esclavage en 1833, n'a pas joué en retour un rôle de stimulateur auprès de la France, malgré (ou à cause de) la situation de rivalité coloniale entre les deux pays. Une perspective comparatiste s'impose donc si l'on veut comprendre le phénomène dans toute sa diversité.

D'autre part, il faut aussi poser la question du « genre » (gender) : le fait qu'un certain nombre de récits relatifs à l'esclavage soient écrits par des femmes (Aphra Behn, Olympe de Gouges, Germaine de Staël, la duchesse de Duras, Marceline Desbordes-Valmore…) et parfois aussi, plus spécifiquement, pour un lectorat féminin (La Case de l'oncle Tom de Harrriet Beecher-Stowe) doit faire réfléchir sur la parenté structurelle entre différentes formes de discrimination, et sur l'extension possible d'un discours portant sur les différentes relations entre « maître » et « esclave », y compris sur un plan métaphorique, comme lorsqu'il est question de la condition des ouvriers à l'époque de la révolution industrielle.

Dans une approche pluridisciplinaire, ce colloque mettra l'accent sur l'usage littéraire de la question de l'esclavage, sur un imaginaire de la soumission, du dialogue ou de la révolte, sur des peurs ou des désirs secrets d'hybridation, dans la période allant des Lumières au Romantisme.



Jeudi 18 juin

9h Accueil

9h45 Ouverture du colloque
Nathalie Fournier, vice-présidente à la recherche, université Lyon 2

 

Fictions et philosophie des Lumières
président de séance : Jean Ehrard

10h Carminella Biondi (univ. de Bologne, Italie)
« D'Oroonoko d'Aphra Behn à Zoflora ou la bonne négresse de Picquenard : métamorphose de l'héroïne noire dans le roman français du XVIIIe siècle »

10h40 Rachel Danon (doctorante, univ. Stendhal-Grenoble 3, LIRE)
« Les tensions de Ziméo de Saint-Lambert : apologie du droit de résistance ou d'un esclavage à visage humain »

11h40 Sarga Moussa (CNRS, LIRE)
« Esclaves et esclavage dans les Lettres persanes »

12h20 Michael O'Dea (univ. Lyon 2, LIRE)
« Le mot esclave chez Rousseau, Diderot et Voltaire »

 

L'esclavage entre en scène
présidente de séance : Carminella Biondi

14h30 Martial Poirson (univ. Grenoble 3, LIRE)
« Paroles subalternes sur les planches : quand le théâtre se saisit des figures de l'esclavage »

15h10 Barbara T. Cooper (univ. de New Hampshire, États-Unis)
« La représentation du commerce triangulaire dans La Traite des Noirs, drame de 1835 »

15h50 Olivier Bara (univ. Lyon 2, LIRE)
« Figures d'esclaves à l'opéra : Aïda de Verdi et L'Africaine de Meyerbeer »

 

Regards comparatistes
président de séance : Sarga Moussa

16h50 Roger Little (Trinity College, Dublin, Irlande)
« Une première personne si singulière qu'elle n'existe pas : hypothèses sur l'absence en français de récits autobiographiques de Noirs esclaves ou marrons »

17h30 Françoise Sylvos (univ. de La Réunion)
« Les marrons dans la littérature réunionnaise »



Vendredi 19 juin

 

Perspectives coloniales et postcoloniales
président de séance : Roger Little

9h Anne Dromart (univ. Lyon 3, LIRE)
« Impérialisme et individualisme : la question de l'esclavage chez Daniel Defoë »

9h40 François Specq (ENS-lsh, LIRE)
« “Who aint a slave?” : Esclavage et rhétorique de l'émancipation dans la littérature de la “Renaissance américaine” »

10h20 Klaus Benesch (univ. de Munich, Allemagne)
« Melville's Black Atlantic : Slavery, Seafaring and The Modernity of Billy Bud »

11h20 Doris Kadish (univ. Georgia, Athens, États-Unis)
« La construction du Père abolitionniste : Isaac Louverture et Germaine de Staël »

12h Frédéric Regard (univ. Paris 4-Sorbonne, LIRE)
« Féminine et noire, la voix de la démocratie : l'autobiographie de Mary Prince (1831) »

 

Le combat abolitionniste
président de séance : Philippe Régnier

14h Marie-Laure Aurenche (univ. Lyon 2, LIRE)
« Le discours anti-esclavagiste de la Société de la morale chrétienne dans la première partie du XIXe siècle »

14h40 Frank Estelmann (univ. de Francfort-sur-le-Main, Allemagne)
« L'esclave-poète cubain Juan Francisco Manzano et son traducteur Victor Schoelcher »

15h20 Sarah Al-Matary (ENS-lsh, LIRE)
« Images de l'anti-esclavagisme dans El Abolicionista de Madrid »

 

Un nouveau héros romantique
présidente de séance : Doris Kadish

16h20 Gérard Gengembre (univ. de Caen)
« Bug-Jargal, roman noir »

17h Sarah Mombert (ENS-lsh, LIRE)
« Georges d'Alexandre Dumas. Esclavage et métissage romantiques »

17h40 Corinne Saminadayar-Perrin (univ. Montpellier 3, RIRRA 21)
« L'épouse et l'esclave : l'épisode de Zeynab dans le Voyage en Orient de Nerval »


 

Samedi 20 juin

 

L'Amérique et l'Orient
président de séance : Pierre Michel

9h Marie-Claude Schapira (univ. Lyon 2, LIRE)
« Gustave de Beaumont, Marie ou l'esclavage aux États-Unis : la servitude en démocratie »

9h40 Michèle Fontana (univ. Lyon 2, LIRE)
« L'esclavage dans Outre-Mer. Notes sur l'Amérique (1895) de Paul Bourget »

10h40 Daniel Lançon (univ. Grenoble 3, Traverses 19-21)
« Paradoxes des discours occidentaux et orientaux sur l'esclavage en terre d'islam au XIXe siècle »

11h20 Stéphanie Dord-Crouslé (CNRS, LIRE)
« Flaubert et l'esclavage »


Après l'esclavage

12h10 Judith Misrahi-Barak (univ. Montpellier 3, Cerpac, EA 741)
« Postérités anglophones et francophones des récits d'esclaves : regards vers le XXe et le XXIe siècles »

12h50 Conclusions



colloque international
18-20 juin 2009

organisé par
LIRE, UMR 5611 (CNRS, Lyon 2)
responsable Sarga Moussa

lieu du colloque
Institut des Sciences de l'Homme
14 avenue Berthelot, Lyon 7e
(amphi Marc Bloch, 4e étage)
accès tram T2 (Perrache - St Priest Bel Air)
arrêt Centre Berthelot

contact
Sarga.Moussa@ish-lyon.cnrs.fr
informations
http://lire.ish-lyon.cnrs.fr
LIRE, UMR 5611
14 avenue Berthelot
69363 Lyon cedex 07