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Lire Proust aujourd'hui

Lire Proust aujourd'hui

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Université Paris 7 Diderot)

La littérature et l’expérience des limites

 

LIRE PROUST AUJOURD'HUI

Séminaire doctoral de Julia Kristeva ouvert au public

à partir du 31 janvier 2013

Jeudi de 10h30 à 12h30

UNIVERSITE PARIS DIDEROT - PARIS 7

Bât. "Les grands moulins"

5, rue Thomas Mann 75013 Paris

Bât. C, 6e étage, salle Pierre Albouy

contact: 01 57 27 64 40

plan d'accès )

 

SÉMINAIRE (2013)

Université Paris Diderot-Paris 7

Bâtiment « Les Grands Moulins »

Jeudi 10h30-12h30, Salle Pierre Albouy

La littérature et l'expérience des limites

La littérature comme expérience est-elle encore possible aujourd'hui ? Le cours se propose d'interroger la sublimation à l'œuvre dans les textes littéraires, à la lumière de la linguistique, de la sémiologie et de la théorie freudienne. L' œuvre de Proust sera la base et l'horizon de cette investigation.
Pourquoi Proust ? Son temps sensible interroge le nôtre.
En effet, dans quel temps vivez-vous ? Celui de vos projets ou celui de vos rêves ? Du souci ou du plaisir? Du métro ou de la grève ? De votre journal ou de votre religion ? Plus que jamais unifiés par l'information, les hommes n'ont pourtant jamais vécu des temporalités aussi disloquées, hétéroclites, inconciliables.
À la charnière du XIXe et du XXe siècle, Marcel Proust a recherché le « temps perdu » dans le « temps incorporé » du roman, répondant ainsi aux questions les plus actuelles. Tissé de perceptions et de fantasmes, le temps proustien - qui n'est ni celui de Bergson ni celui de Heidegger - devientsensible. À l'imaginaire avide du lecteur, le narrateur offre l'appât savoureux de ses personnages : Swann et Odette, Bloch, Oriane, Verdurin, Albertine, Charlus dont cet essai aide à retrouver les caractères mêlés aux paysages, églises, dalles et aubépines.
Pourtant, dans les plis de longues phrases, dans le cumul des brouillons et des lettres, dans la cruauté et le ridicule des passions, l'insignifiance des amours et le néant des êtres brusquement s'imposent. Les personnages se contaminent et se brouillent, une profondeur secrète les attire. Telle la madeleine trempée dans le thé, ils perdent leur contour absorbé par le style. Ces héros, ces visions, fruits d'une imagination dont Proust disait qu'elle était son seul organe pour jouir de la beauté, finissent par nous laisser un goût, un seul, acre et tonique : le goût de l'expérience littéraire. Du roman comme thérapie, comme transsubstantiation.


31 janvier 2013 : L'épisode de la madeleineCf. J.K., Le temps sensible (TS), p.13-36


7 février : Politique du roman, selon Marcel Proust : cf. Le TS, pp.167-177


14 février : Quels « caractères » ? L'attraction classique et la stratégie des « personnages » chez Proust. Cf. Le TS, pp.152-167


21 février : Swann et Bloch. Cf. Le TS, pp. 36-65


28 février : Innombrable et profonde AlbertineCf. Le 94, pp.94-109


28 mars : Tout sexe et hors sexe CharlusCf. TS, pp.110-128.

4 avril : Le centre et la périphérie : quelle identité ? L'Affaire DreyfusCf. Le TS, pp.178-184

11 avril : Rouge et blanc : judaïsme et transsubstantiation. Cf. Le TS, pp. 185-203

18 avril : L'écriture comme expérience. Le TS , pp. 239-245 ; 246-205

25 avril : La transsubstantiation selon Proust. Cf. JK, article in la NRF, printemps 2013

16 mai : Les rêves de Proust : le « second appartement » et la « flagellation ». Cf. Le TS, pp. 291-296

23 mai : L'écriture et la psychanalyse comme thérapies de la caverne sensorielle. Cf. Le TS, pp. 296-306

Bibliographie :

Julia Kristeva, Le temps sensible, Proust et l'expérience littéraire, Gallimard, coll. folio essais n° 355, 1994