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Líneas n° 9 – Filiation, imaginaires et sociétés

Líneas n° 9 – Filiation, imaginaires et sociétés

Publié le par Université de Lausanne (Source : Pascale Peyraga)

Líneas n° 9 – Filiation, imaginaires et sociétés

Résumé : Se plonger dans l'étude du lien social, sous l'angle de la filiation, à travers les témoignages et les traditions orales, les textes juridiques, historiques, les représentations littéraires et artistiques revient à affiner nos connaissances sur la complexité de sociétés en perpétuelle évolution : la filiation et ses représentations témoignent-t-elles d’un désir de reproduction à l’identique ou engagent-elles des dynamiques de transformation venant créer des brèches dans l’ordre sociopolitique institué, visant parfois à le révolutionner ?  

Ce numéro 9 de Líneas, « Filiation, imaginaires et sociétés », s’intéressera aux formes et aux représentations de la filiation, en Espagne et en Amérique latine, dans une perspective diachronique. Seront particulièrement appréciées les contributions faisant dialoguer représentations sociales (sociologie, anthropologie, histoire, études culturelles…) et représentations esthétiques  (littérature, cinéma, photographie…).

Toute l’ontologie occidentale est marquée par l’idée de filiation du moment où nous pensons, depuis Aristote, en termes de genre et d’espèces. A chaque fois que nous nous demandons ce qu’est une chose, nous sommes en train de nous demander à quelle « famille » elle appartient: nous nous posons donc la question de son origine (generis, gens, genèses...). La question de l’« être » est, pour nous, la question de la « filiation », de la « généalogie », de l’« ascendance », de la « branche » de la famille, du « lignage », de la « lignée », de l’« extraction », de la « souche », voire de la « maison ». Or, étant donné que la question de la filiation est une question ontologique, elle est la plus générale des questions: du moment où nous voulons définir quelque chose (une œuvre littéraire, un régime politique, un phénomène social, etc.), nous évoquons le genre, la famille ou la filiation.

Ainsi la filiation définit-elle une forme de lien biologique, social, juridique et culturel, historique, mais aussi symbolique ou spirituel, projeté, tantôt accepté, parfois rejeté, et qui définit, à travers un processus de continuité, l'identité d'un individu, d'un personnage imaginaire, d’un groupe social, etc.

La filiation peut être interne, personnelle, propre à une famille, à l’économie propre d’une œuvre de fiction ; mais elle peut également œuvrer de façon plus transversale. Le lien social de la filiation, qu'il ait une fonction d'intégration des individus, ou de régulation des tensions sociales, réelles ou potentielles, quelle que soit la diversité des phénomènes dont il est issu, quelles que soient ses stratégies de pérennisation, est avant tout un révélateur de l'identité de la société dont il émane.

Se plonger dans l'étude du lien social, sous l'angle de la filiation, à travers les témoignages et les traditions orales, les textes juridiques, historiques, les représentations littéraires et artistiques revient donc à affiner nos connaissances sur la complexité de sociétés en perpétuelle évolution : la filiation et ses représentations témoignent-t-elles d’un désir de reproduction à l’identique ou engagent-elles des dynamiques de transformation venant créer des brèches dans l’ordre sociopolitique institué, visant parfois à le révolutionner ?  

Ce numéro 9 de Líneas, « Filiation, imaginaires et sociétés », s’intéressera aux formes et aux représentations de la filiation, en Espagne et en Amérique latine, dans une perspective diachronique.

Seront particulièrement appréciées les contributions faisant dialoguer représentations sociales (sociologie, anthropologie, histoire, études culturelles…) et représentations esthétiques  (littérature, cinéma, photographie…), qui pourront se développer à partir des thématiques suivantes :

- Les définitions anthropologiques des filiations, induisant des découpages sociaux unilinéaires. Les lignages patrilinéaires, matrilinéaires. Les solidarités de lignage et leurs représentations.

- la question de l'identité, liée à celle de la filiation: la nation (la gens), la race, la souche, la « estirpe », etc.

- Toujours dans l’optique d’une identité déterminée par la filiation: les mythes de filiation ou d'origine (identités nationales).

- La filiation régissant un ensemble de niveaux politiques et juridiques, en tant qu’expression d'une forme de différenciation des statuts et des rôles dans la société. La filiation comme outil de pouvoir et de transmission de celui-ci.

- Une question clef du droit : le droit de sang (nom de famille) ou droit du sol (lieu de naissance). La différence entre lignée et autochtonie: ou bien la « fraternité » descend d'un ancêtre commun, ou bien tous les frères descendent de la même mère-terre.

- La dimension sociale de la filiation, qui est l'ensemble des conséquences normatives qu'une société donnée en tire : nom de l'enfant, responsabilité des parents, liens de parenté, héritage, fils légitimes, bâtards, etc.

- La représentation des générations dans les arts, à savoir des degrés successifs d'une filiation (galeries de portraits, les portraits dynastiques comme expression de la transmission du pouvoir)

- Les relations filiales au cœur des fictions : leur symbolique, et leur fonction dans les récits (Œdipe, bien sûr, mais aussi toute la tragédie, le drame et les feuilletons…)

- Les filiations spirituelles, représentées par la parole, l’écrit, des vestiges ou des symboles

- Les différents modes de contestation des filiations (légaux, sociaux, historiques…)

- Les héritages et transmissions patrimoniales, leur critique ou leur remise en question en littérature, au théâtre, dans la musique… 

Procédure de soumission

1. Les propositions (titre de la contribution et résumé́ de quinze à trente lignes) sont à envoyer à la revue Líneas (revue.lineas@orange.fr) avant le 15 juin 2016. Elles seront soumises au comité́ de rédaction, qui évaluera l’adéquation entre l’appel à contribution et les propositions envoyées.

2. Les contributions définitives seront à remettre avant le 30 septembre 2016. Elles seront alors anonymement soumises à la double expertise de membres du comité́ scientifique de la revue, pour une publication à l’hiver 2016.

3. Les textes pourront être rédigés en langue française ou espagnole. Les articles ne dépasseront pas les 10000 mots (format Word.doc sans stylage exclusivement), notes et bibliographie incluses. Ils devront suivre impérativement les normes éditoriales de Líneas (document de « consignes aux auteurs » en ligne : http://revues.univ-pau.fr/lineas/401).

Contacts : revue.lineas@orange.fr