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Ligature, n° 18 :

Ligature, n° 18 : "La photographie dans le livre d’artiste"

Publié le par Marc Escola (Source : associationLAAC)

Appel à contribution

Ligature n° 18 : La photographie dans le livre d’artiste

La question de la présence de photos dans le livre d’artiste est polémique et pose la nécessité de la distinction entre ce livre et les diverses formes de l’album photographique, même très expérimentales. L’interrogation proposée se construit autour des critères de cette distinction. Il semble très douteux que la narration mise en suite de photos puisse être une condition déterminante pour classer tel ou tel ouvrage parmi les livres d’artistes. L’assemblage des images photographiques ne paraît pas répondre pleinement à l’idée que l’on s’en fait.

C’est le processus de création même (l’acte de création) qui nous intéresse par la présence de l’artiste dans cet acte, et non pas les effets de visualisation par la photo, ni même par une narrativité de la photo.

Le livre accompagné de photos se situe-t-il plutôt, tout naturellement, dans le domaine du livre illustré ? L’attribution de la griffe « livre d’artiste » est-elle aujourd’hui automatique, à la limite du chaotique ? Comment peut-on mettre en évidence les caractéristiques propres au livre comme œuvre d’art ?

Pour entamer cette discussion, il faudrait examiner plus attentivement quelques exemples de la première moitié du xxe siècle sous l’angle de leur correspondance avec le livre d’artiste en général. Plus exactement, pour rappeler la tradition, on peut citer quelques œuvres surréalistes, comme les Raygrammes de Man Ray pour L’Ange Heurtebise de Jean Cocteau (Paris, Stock, 1925) ; ou les célèbres livres de photos de Guyla Halász (alias Brassaï) sur Paris (cf. Paul Morand, Paris de nuit, Paris, Arts et métiers graphiques, 1932) ; ou aussi les études de nus photographiques de Laure Albin-Guillot pour le livre de Henri de Montherlant, La Déesse Cypris (Paris, H. Colas, Bordeaux, Rousseau frères, 1946) ; ou encore les clichés de Lucien Clergue pour le Corps mémorable, de Paul Éluard (Paris, Seghers, 1957) ; ou même les épreuves argentiques de Henriette Grindat pour La Postériorité du noir d’Albert Camus (Genève, Engelbert, 1965)…

Dans cette perspective-là, au sens strict du terme, les albums avec des photos, même les plus élaborés, accompagnés ou non par des textes, ne touchent que partiellement au domaine du livre d’artiste. L’avantage de ces ouvrages est simplement technique, ou –   et banalement économique, car le phototype offre une possibilité de tirage élevé et plus facile que la gravure, et surtout que le dessin original. Or la photographie, étant une branche de l’art graphique, est souvent appliquée à la création des livres.

Nous attendons donc des propositions de contribution ciblant cette thématique, abordée sous l’aspect soit historique, soit théorique. Comme point de départ pour la réflexion sur le livre-œuvre et le livre-production, nous nous orientons vers l’essai de Walter Benjamin, Das Kunstwerk im Zeitalter seiner technischen Reproduzierbarkeit, « L’œuvre d’art à l’époque de sa reproduction mécanisée », 1935.

Les publications de la revue Ligature sont ouvertes aux chercheurs, post-doctorants, critiques, aussi qu’aux artistes et poètes. À ce jour, éditée par l’association « LAAC : Livre d’artiste & art contemporain », la revue a connu 22 numéros (parution semestrielle) au total, dont 5 spéciaux. Ils sons diffusés par abonnement dans les collections spécialisées de l’art du livre à cinq pays d’Europe (France, Suisse, Belgique, Pays-Bas, Allemagne).

CONTRIBUTIONS

Adresse pour les contributions : museedulivre@hotmail.fr

(résumés 3000 signes maximum)

Date limite de proposition : le 1 mars 2020.

Sélection par le comité de rédaction de la revue : fin mars 2020.

Texte de l’article à envoyer avant le 1 août 2019.

Publication : novembre 2020.

Responsable :

association LAAC (Livre d'artiste & art contemporain)