Les voies du silence
dans l'Espagne des Habsbourg
Colloque international
organisé par Alexandra Merle et Araceli Guillaume-Alonso (CLEA)
27, 28 et 29 novembre 2008
MAISON DE LA RECHERCHE DE PARIS-SORBONNE
28, rue Serpente, 75006 Paris (Métro Odéon)
Salle D-035
Jeudi 27 Novembre
9h : Ouverture du colloque par M. le Professeur Georges Molinié, Président de l'Université Paris-Sorbonne
Francis Wolff (ENS, Paris), De quoi le silence est-il l'absence ?
Pause
Éloge du silence
10h30-12h
Michèle Guillemont (Université de Lille-III / UNSAM Argentine), Les catégories du silence chez les moralistes et les casuistes du XVIe siècle.
Frédéric Gabriel (CNRS, UMR 5037), Silence du crâne. Hypothèses pour une théologie du silence en images.
Fátima Halcón (Universidad de Sevilla), El signum harpocraticum o la representación del silencio en la Sevilla barroca.
Discussion
Une rhétorique du silence ?
14h30-15h30
Philippe Meunier (Université Jean-Monnet, Saint-Étienne), Le silence rhétorique, la parole muette ou le « desempeño » de la guerre du pouvoir et des sexes dans El Vergonzoso en palacio.
Yves Germain (Université Paris-Sorbonne), La question du silence dans les autos caldéroniens, ou l'impossible mutisme.
Pause
16h-17h
Paloma Bravo (Université de Dijon), Censure, autocensure et secret dans la production littéraire d'Antonio Pérez, vers une poétique du silence.
Karl Kohut (Katholische Universität Eichstätt), El supuesto silencio de los humanistas españoles sobre las Indias.
Discussion
Vendredi 28 Novembre
Imposer le silence
9h30-10h30
Maria Teresa Cacho (Universidad de Zaragoza), Educar para el silencio.
María Soledad Arredondo (Universidad Complutense, Madrid), Silencios femeninos en la ficción áurea: "Calla, niña", Calla, necia", "Señora mía, no grite".
Pause
11h-12h30
Encarnación Sánchez García (Università degli Studi di Napoli l´Orientale), Retórica del silencio en ambientes cartujanos del barroco hispánico.
Donatella Gagliardi (Università della Calabria), La censura de las ficciones caballerescas en la España del XVI.
Alicia Oïffer-Bomsel (Université de Reims Champagne), Francisco de Enzinas (1518-1552), un Espagnol confronté aux dangers de la liberté de conscience et d'écriture dans l'Europe de Charles Quint.
Discussion
Des stratégies du silence
14h30-15h30
Jaime Contreras (Universidad de Alcalá de Henares), Encantamiento, certeza, disimulo en el « judaismo » español (siglo XVII).
Marina Mestre (ENS-LSH, Lyon), Sur la censure inquisitoriale de l'Examen de ingenios de Huarte de San Juan.
Pause
16h-17h30
Elena Cantarino (Universitat de Valencia), Del silencio de la razón a las razones del silencio. Aspectos para una teoría del silencio en el Barroco.
Araceli Guillaume-Alonso (Université Paris-Sorbonne), Le silence du roi et la parole feutrée du peintre : le portrait de Philippe IV à Fraga.
Alexandra Merle (Université Paris-Sorbonne), De la liberté de blâmer le roi selon la littérature doctrinale au temps des Habsbourg.
Discussion
Samedi 29 Novembre
Rompre le silence dans l'Espagne des Habsbourg ?
9h30-10h30
Antonio Castillo Gómez (Universidad de Alcalá de Henares), Los muros de la discordia. Ideología y censura de la escritura expuesta en el Siglo de oro.
Elise Monjarret (Université de Rennes II), La parole pamphlétaire à la Cour de Philippe III : une rhétorique du silence pour rompre le secret. L'exemple du Discurso de las privanzas de Francisco de Quevedo.
Pause
11h-12h
Paola Volpini (Université de Pise), La biographie de Philippe II par Orazio della Rena.
Philippe Rouached (Lille), Les satires politiques de Villamediana : les voix de la contestation en quête de légitimité.
Conclusions du colloque
Ce colloque, qui s'inscrit dans le programme du centre de recherches CLEA dirigé par Annie Molinié, réunira des chercheurs de quatre pays européens, spécialistes de la pensée, de l'histoire et de la littérature de l'Espagne du siècle d'or, afin de réfléchir sur une image fréquemment associée à l'Espagne des Habsbourg, qu'il faudra peut-être remettre en question : celle d'une société marquée par le silence et la censure. On étudiera la portée du silence dans la vie spirituelle, politique et culturelle du temps, les voies par lesquelles il est imposé ou cultivé, les stratégies auxquelles il répond, celles auxquelles il a pu donner lieu. L'on s'interrogera sur les possibilités qu'eurent des voix dissidentes ou subversives de se faire entendre. Et l'on se demandera si la pensée et la littérature y furent aussi profondément imprégnées de cette notion que peuvent le faire croire la richesse de la langue et les nombreuses dérivations du vocable silencio.
Illustration : Francisco Ribalta, San Bruno (détail), c. 1625-27, Museo de Bellas Artes, Valencia.