Questions de société

"Les universités françaises bloquées votent sous la menace ". des ministres (reuters 11/05/09)

Publié le par Bérenger Boulay

[En attente de confirmation: Amiens, Lille III, et Reims (qui n'était pas bloquée) auraient voté leblocage aujourd'hui (11/05/09) dans des AG massives (1700 à Reims, 1200 à LilleIII)]

Voir aussi: Nouvellesde quelques universités (en temps réel) - examens, blocages, grèves dela faim : Orléans, Tours, Rouen, Besançon, Aix, Lyon 1, Reims, Nancy 2,Poitiers...

reuters 11/05/09: "Les universités françaises bloquées votent sous la menace ".

Plusieursuniversités françaises bloquées par les étudiants qui protestent contreles réformes du gouvernement ont voté lundi, sous la menace del'exécutif, la reprise partielle des cours.

La fin des blocages, toutefois assortie de conditions, a été décidée à Bordeaux III, Besançon et Lorient.

Leministre de l'Education nationale, Xavier Darcos, a averti les auteursdes blocages qu'ils se verraient privés de leurs diplômes de find'année s'ils persistaient dans le mouvement, commencé parfois depuisplus de trois mois.

"Méfiez-vous, l'opinion se retourne", a-t-ildit lundi sur RTL. "Il n'y aura pas de licence es grève, de mastère enpétition ou de doctorat en blocage, donc on ne donnera pas des diplômesà ceux qui auront fait en sorte que les universités ne fonctionnentpas".

Il estime que les blocages frappant encore une vingtained'universités sur 85 nuisent aux étudiants les plus fragiles et lesplus modestes. Malgré ce discours ferme, le ministre n'a cependant pasexclu une ultime concession sur la réforme du recrutement desenseignants, qui doivent voir leur formation allongée de Bac+3 à Bac+5en 2011.

"Nous sommes en discussion", a-t-il dit. "Est examinél'éventuel recrutement dans la période intermédiaire de la réforme depersonnes à Bac+4".

Face à la grogne dans les lycées et lesuniversités qui dure depuis fin 2008, le gouvernement a déjà reportéune réforme du lycée et accepté de revoir la modification du statut desenseignants chercheurs.

L'Unef, principal syndicat étudiant, acondamné les propos du ministre, dans lesquels il voit "une stratégiede la tension et du pourrissement irresponsable et dangereuse".

Dansde nombreuses universités bloquées totalement ou partiellement, lesexamens devraient se dérouler normalement ou être légèrement repousséscomme à Strasbourg, où il y aura 15 jours de retard dans certainesunités de sciences humaines.

DES VOTES À BULLETINS SECRETS

Des votes ont eu lieu lundi dans des universités en conflit, dans un climat de tension et de confusion.

ABordeaux-III (lettres et sciences humaines), les personnelsadministratifs, enseignants et étudiants ont voté à bulletins secretsen faveur d'une reprise des "activités pédagogiques" tout enconditionnant la tenue des examens à la satisfaction des revendications.

Lamotion adoptée prévoit l'organisation d'activités pédagogiques,d'activités "hors les murs", de débats et une assemblée générale parsemaine. Est également prévu qu'"aucun examen ni contrôle continu nepourra être organisé avant les vacances d'été si nous n'obtenons pas lasatisfaction de nos revendications".

A l'université Jean MoulinLyon-II, seuls quelques cours étaient encore bloqués lundi. De l'aveudes organisateurs, "après 15 semaines de mobilisation, les effectifssont en baisse et l'approche des partielles démobilise les troupes".Une assemblée générale est prévue mardi sur le site des quais du Rhône; une autre est annoncée mercredi sur le site de Bron.

La facultéde lettres et de sciences humaines de Besançon, perturbée depuis ledébut du mouvement, a voté à 63% pour l'organisation des examens et à60% pour la levée des blocages.

Pas de vote en revanche à lafaculté toujours en grève de Nancy, où un plan de reprise des coursproposé par la présidence de l'université a été rejeté à 57% la semainedernière.

Etudiants et enseignants grévistes de l'université deBretagne Sud à Lorient, bloquée depuis des semaines, ont opté àbulletins secrets pour un blocage partiel. Les cours ne seront pasassurés deux après-midi par semaine mais des séances de rattrapage sontprévues en vue des examens repoussés à début juin.

Thierry Lévêque, avec les correspondants régionaux de Reuters, édité par Elizabeth Pineau