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Les sociabilités intellectuelles

Les sociabilités intellectuelles

Publié le par Pascal Brissette (Source : Benoît Melançon)


FRA 6443
Sociocritque
Sociabilités intellectuelles
Automne 2002-Hiver 2003

BENOÎT MELANÇON (514) 343-5665

1. OBJECTIFS ET CONTENU DU SÉMINAIRE

Contrairement aux amoureux, les intellectuels ne sont jamais seuls au monde. On s’interrogera dans ce séminaire sur les types de relations qu’ils établissent entre eux, sur les lieux qui les réunissent, sur les pratiques qu’ils partagent.

On procédera de deux façons.
D’une part, le professeur consacrera les séances initiales à réfléchir aux sociabilités intellectuelles du XVIIIe siècle en France, notamment à leur forme la plus connue, du moins en apparence, celle du salon. À partir de la représentation du salon dans des textes de littérature célèbres (Marivaux, Diderot, Rousseau, Mme du Deffand, Mlle de Lespinasse) ou pas (Rutlidge, Poinsinet, Palissot, le marquis de Bièvre), on essaiera de comprendre comment le salon s’est constitué comme image idéalisée de la sociabilité des Lumières. On réfléchira aussi à des questions comme celles de la lecture à haute voix ou de la codification de la civilité à l’âge classique.

D’autre part, les étudiants pourront travailler sur les formes de sociabilité de leur choix. Ils pourraient, par exemple, étudier des salons littéraires (du XVIIIe siècle, mais aussi d’autres périodes), suivre l’histoire des cafés littéraires, analyser la représentation de l’intellectuel dans ce que les Anglo-saxons appellent les «campus novels», essayer de comprendre le rôle des revues dans la vie culturelle, s’interroger sur les sociabilités intellectuelles que crée Internet, se demander ce que c’est qu’un banquet littéraire, etc.

Sur le plan théorique, il s’agira de mettre la sociocritique en relation avec d’autres approches sociales des faits de culture, l’histoire des mentalités, l’analyse des réseaux ou la médiologie, voire la psychologie sociale.

Ce séminaire s’inscrit dans la programmation scientifique du Collège de sociocritique de Montréal. En plus des étudiants réguliers, il accueillera des chercheurs du Collège et des chercheurs de passage à Montréal.

2. BIBLIOGRAPHIE CRITIQUE TRÈS PRÉLIMINAIRE

  • Elias, Norbert, la Civilisation des mœurs, Paris, Pocket, coll. «Agora», 49, 2000 (1976), 342 p. Traduction de Pierre Kamnitzer.

  • Gladwell, Malcolm, The Tipping Point. How Little Things Can Make a Big Difference, Boston, New York et Londres, Little, Brown and Company, 2000, 279 p.

  • Goodman, Dena, The Republic of Letters. A Cultural History of the French Enlightenment, Ithaca (NY) et Londres, Cornell University Press, 1994, xii/338 p. Ill.

  • Gordon, Daniel, Citizens without Sovereignty : Equality and Sociability in French Thought 1670-1789, Princeton, Princeton University Press, 1994, 270 p.

  • Goulemot, Jean M. et Daniel Oster, Gens de lettres, écrivains et bohèmes. L’imaginaire littéraire 1630-1900, Paris, Minerve, 1992, 199 p.

  • Habermas, Jürgen, l’Espace public. Archéologie de la publicité comme dimension constitutive de la société bourgeoise, Paris, Payot, coll.
    «Critique de la politique», 1978 (1962), 324 p. Traduction de Marc B. de Launay.

  • Hamon, Hervé et Patrick Rotman, les Intellocrates. Expédition en haute intelligentsia, Paris, Éditions Complexe, coll. «Complexe poche», 1, 1985 (1981), x/369 p.

  • Masseau, Didier, l’Invention de l’intellectuel dans l’Europe du XVIIIe siècle, Paris, Presses universitaires de France, coll. «Perspectives littéraires», 1994, 172 p.

  • Racine, Nicole et Michel Trebitsch (édit.), Sociabilités intellectuelles. Lieux, milieux, réseaux, Paris, Institut d’histoire du temps présent, coll. «Cahiers de l’Institut d’histoire du temps présent», 20, mars 1992, 220 p.

  • Rajotte, Pierre (édit.), Lieux et réseaux de sociabilité littéraire au Québec, Québec, Éditions Nota bene, coll. «Séminaires», 13, 2001, 335 p.

3. ÉVALUATION

  • Une courte présentation orale (dix minutes) d’un article critique : 10%

  • Un exposé d’une trentaine de minutes : 30%

  • Une dissertation finale d’une quinzaine de pages : 60%