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Les romans et les récits de Maurice Blanchot

Les romans et les récits de Maurice Blanchot

Publié le par Marion Moreau (Source : Alain Milon)

Colloque du 10 et 11 mars 2011 : « Les romans et les récits de Maurice Blanchot » organisé par Manola Antonioli (Collège International de Philosophie) et Alain Milon (Université de Paris Ouest).


Argumentaire :

Maurice Blanchot est à la fois l'auteur de textes de critique littéraire, d'essais plus philosophiques, de textes de fiction qui portent parfois la mention de « récit » et parfois celle de « roman ». L'oeuvre de fiction comprend à son tour au moins deux époques : d'abord celle des romans (Thomas l'obscur, Aminabad, Le Très Haut), ensuite celle des récits (L'Arrêt de mort, la nouvelle version de Thomas l'obscur, Au moment voulu, Celui qui ne m'accompagnait pas, Le Dernier homme, La Folie du jour). L'intérêt de ces ouvrages réside avant tout dans la recherche d'une forme narrative et d'un style d'écriture qui obligent la narration à rompre avec ses conventions, afin de créer un monde vraisemblable, « qui ne se présente pas comme différent du monde réel mais qui en est cependant assez éloigné puisque les événements qui s'y produisent n'ont à aucun degré un caractère banal » (Faux Pas), dans une subtile capacité de métamorphose qui provoque chez le lecteur une sorte d'étrange « trouble du regard ». On est ainsi fasciné par l'étrangeté d'une histoire à première vue réaliste, et surtout par une démarche narrative qui parvient à écarter toute explication psychologique et à dissoudre la notion de sujet (sujet-écrivain, sujet-personnage et sujet-lecteur). Ce qui est recherché n'est donc jamais une vraisemblance au premier degré, la tentative de se raconter ou de raconter l'histoire d'un personnage emprunté à la vie courante, mais un lien à chaque fois inédit et indissoluble entre une forme littéraire et l'objet d'un récit. Les fictions de Blanchot parviennent ainsi à créer un monde totalement irréel par rapport au monde ordinaire, mais qui aspire à la subsistance dans l'autonomie de la fiction, qui ne cesse paradoxalement de se contester lui-même et de mettre en question jusqu'à la possibilité de produire quelque chose comme le récit d'un ou de plusieurs événements.

Le colloque se propose de questionner cet univers narratif étrange et singulier, souvent trop peu connu et analysé, en privilégiant de façon non exclusive les axes de recherche suivants :

1. La différence entre les « romans » et les « récits ».
2. La présence du corps, de l'érotisme, du féminin.
3. Les noms propres.
4. Les espaces-temps des fictions.
5. La Loi et les lois.
6. Le témoignage.
7. L'usage des pronoms personnels (notamment l'alternance du « Je » et du « Il » ou « Elle », du « Tu » et du « Vous).
8. La mort.
9. La présence/absence de la voix narrative.
10. L'étrange et l'étranger.
11. Le jour et la nuit, la lumière et l'obscurité.
12. Le rôle de l'image dans la photo, la peinture et l'écriture.
13. Les modalités de l'écriture fragmentaire.

L'ouvrage qui suivra ce colloque sera publié aux Presses Universitaires de Paris Ouest dans la collection « Résonances de Blanchot » dirigé par E. Hoppenot et A. Milon. Il fera suite aux volumes déjà publiés :
- Lévinas, Blanchot : penser la différence, 2008, réédition 2009
- Blanchot et la philosophie, 2010
- Blanchot et le politique, (en préparation)

Les propositions de communication doivent être envoyées avant le 30 septembre 2010, sous la forme d'un résumé d'une ou deux pages maximum et d'une brève notice bio-bibliographique de l'auteur (nom, prénom, e-mail, fonction, laboratoire ou institution d'appartenance, liste des publications principales), sous format Word, à l'adresse suivante : antonioli.manola@wanadoo.fr

Responsables : Manola Antonioli (Collège International de Philosophie) et Alain Milon (Université Paris Ouest Nanterre-La Défense).