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"Les Revues littéraires et artistiques (1880–1900). Questions de patrimonialisation et de numérisation" (Thèse Ph. Leu, dir. É. Stead)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Evanghelia Stead)

Philipp Leu soutiendra sa thèse

Les Revues littéraires et artistiques (1880–1900). Questions de patrimonialisation et de numérisation

dir. Évanghélia Stead

le 5 novembre prochain à 13h30

à la Bibliothèque nationale de France, salle 70, entrée Est

 

 

Travailler aujourd’hui sur un fonds numérique de revues c’est être confronté à des artefacts. Numérisées en noir et blanc, débarrassées de leurs couvertures, des pages vierges, des encarts, des publicités, des bulletins et hors-texte divers, les revues numérisées offrent souvent une physionomie très différente des documents originaux, surtout quand les fichiers numériques ont été produits à partir de reproductions antérieures (réimpressions ou microformes). Le présent travail tourne autour d’une question de méthode : quels sont les principes à retenir pour la numérisation des revues littéraires et artistiques de la fin du xixe siècle afin que l’accord subtil entre forme et contenu ne soit pas rompu lorsque les supports sont dématérialisés ?

La revue littéraire et artistique s’inscrit dans la communication littéraire au croisement de traditions éditoriales hybrides. Sa matrice oscille entre le journal, le livre, l’album d’art et la revue, mobilisant et exploitant les caractéristiques de ces quatre référents. Ces référents sont ici représentés à travers un corpus de quatre périodiques : les revues françaises La Plume (1889–1914) et L’Épreuve (1894–1895), le trimestriel britannique The Yellow Book (1894–1897), et le périodique berlinois Pan (1895–1900). Ces publications déclinent l’objet revue dans trois aires culturelles, et permettent d’en explorer les spécificités ainsi que les enjeux économiques liés à son essor au sein des sociabilités littéraires et artistiques et au contact des doctrines esthétiques. Cette étude de cas débouche sur une analyse de la matérialité, de l’économie et des pratiques revuistes dans la période fin-de-siècle qui amène à s’interroger sur les implications culturelles, historiques et sociologiques de ces objets.

Fragilisée par l’usage fréquent, la revue, lieu d’innovations graphiques et textuelles, est confrontée à la nécessité de la dématérialisation pour rester accessible à la recherche. L’examen de six bibliothèques numériques (Gallica, la Bibliothèque numérique de l’Université de Heidelberg, Internet Archive, The Yellow Nineties Online, le Blue Mountain Project et Jugend Wochenschrift) souligne que le numérique n’est en aucune manière une opération neutre et doit être constamment accompagné d’une approche scientifique de l’objet ouvrant à des recommandations et à de « bonnes pratiques ».

Outre la question technique, toujours capitale, l’accent est mis dans cette thèse sur les procédures de numérisation en vue à la fois d’une restitution optimale de l’original et de la possibilité de disposer d’interfaces et de fonctionnalités dotant le chercheur de nouvelles approches heuristiques, permises par les nouvelles technologies, au service du patrimoine.

 

Le jury sera composé de :

Évanghélia Stead – Professeure, UVSQ ; membre de l’IUF, directrice
Anne-Rachel Hermetet – Professeure, Université d’Angers ; présidente du CNU, 10e section, rapporteur
Isabelle Krzywkowski – Professeure, Université de Stendhal-Grenoble 3, rapporteur
Pascal Liévaux – Chef du département de pilotage de la recherche et de la politique scientifique, Ministère de la Culture et de la Communication ; membre de la Fondation des Sciences du Patrimoine, examen
Serge Linarès – Professeur, UVSQ, examinateur
Alain Vaillant – Professeur, Université Paris-Ouest, examinateur
Jean-Didier Wagneur – Coordonnateur scientifique de la numérisation, Bibliothèque nationale de France, examinateur
Michael Zimmermann – Professeur, Katholische Universität Eichstätt, examinateur