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Les pratiques itinérantes dans l'art contemporain

Les pratiques itinérantes dans l'art contemporain

Publié le par Julia Peslier (Source : Laurent Buffet)


Journée d'étude organisée par le Centre de philosophie de l'art (EA Philosophies contemporaines) université de Paris I — Panthéon-Sorbonne

Juin 2009 (date à préciser), INHA

« Les pratiques itinérantes dans l'art contemporain »

Pour découvrir l'appel à communication, ouvert jusqu'au 28 février 2009.

Les pratiques itinérantes sont au coeur de nombreuses démarches artistiques contemporaines. Ce que nous désignons par l'expression de « pratiques itinérantes » concerne non pas des oeuvres dans lesquelles le déplacement serait traité comme un sujet de représentation plastique, mais bien des activités consistant en une occupation cinétique de l'espace, ces dernières pouvant à leur tour faire l'objet de représentations plastiques, mais de manière dérivée. Si la marche en représente la forme la plus courante, cette notion intègre aussi les voyages en train, en voiture et par tout autre moyen de locomotion.

Engagées dans les années 1950 par les dérives urbaines que l'Internationale Lettriste envisage comme une forme de dépassement de l'art, les pratiques itinérantes occupent une place croissante dans l'art des années 1960 et 1970, à travers certaines démarches conceptuelles (André Cadere, Stanley Brown, On Kawara), fluxus (Robert Filliou, Allan Kaprow, Wolf Wostell) ou relatives à diverses formes d'intervention dans l'espace naturel (Richard Long, Hamish Fulton, herman de vries, Robert Smithson), pour se prolonger aujourd'hui encore dans le travail d'artistes aussi variés que Sophie Calle, Janet Cardiff, Francis Alÿs, Simon Starling et bien d'autres. Partant de l'hypothèse selon laquelle ces pratiques itinérantes seraient à interpréter, dès leur origine, comme une forme représentative de la rupture, accomplie à l'âge contemporain, avec un certain modernisme dont la vulgate repose sur une prétendue autoréflexivité de l'art, l'objet de cette journée d'étude est d'interroger les ouvertures géographiques, contextuelles et politiques du champ artistique dont elles ont accompagné le mouvement.

Divers enjeux sont repérables et méritent d'être analysés. D'abord, le déplacement du corps de l'artiste dans l'espace met en cause l'importance acquise par les lieux traditionnels de création et d'exposition que représentent l'atelier, la galerie et le musée : la sortie hors de ces lieux, même provisoire, implique en effet un élargissement du champ géographique de l'art. Ensuite, cet élargissement du contexte artistique est également l'occasion d'une interaction de l'artiste avec le milieu où il intervient : espace naturel, urbain ou social. Enfin, en raison de la proximité qu'ils instaurent entre l'art et la vie quotidienne, les déplacements dans l'espace ont souvent été la manifestation et le véhicule de conceptions utopiques de l'être-ensemble, dont la dimension politique est évidente.

À une époque et dans une société où la mobilité constitue l'un des principaux mots d'ordre, il importe d'engager une réflexion sur la nature des pratiques itinérantes issues des démarches artistiques les plus récentes. Comment les artistes actuels abordent-il le déplacement quand, une fois perdue la dimension utopique qui s'y rattachait, celui-ci répond désormais à une incitation permanente ? Les pratiques itinérantes comme formes artistiques ont-elles encore la capacité d'engendrer de la différence dans le champ de l'art et au sein du monde dans lequel nous vivons ?

Coordination : Laurent Buffet

Comité scientifique : Françoise Bonardel, professeur, université Paris 1 ; Leszek Brogowski, professeur, Université Rennes 2 ; Anne Moeglin-Delcroix, professeur, université Paris 1.