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Les petites formes réflexives des écrivains contemporains

Les petites formes réflexives des écrivains contemporains

Publié le par Alexandre Gefen

APPEL À COMMUNICATION
COLLOQUE : « Les petites formes réflexives des écrivains contemporains »

  SAINT-ÉTIENNE (Université Jean Monnet)

11-12-13 mai 2006

 Non, ce ne sera pas un colloque sur l’essai ; mais plutôt sur les « marges » contemporaines de l’essai, sur « ces petites formes » étranges et attachantes que Quignard, Macé, Drevet, Millet (pour ne citer que les auteurs travaillés pendant notre séminaire) pratiquent avec bonheur, et par intermittence. Quignard, Drevet, Millet sont aussi des romanciers reconnus ; Macé, un polygraphe inspiré, goûtant à tous les genres.

Tâchons d’y voir clair. Pourquoi « petites formes » ? L’adjectif n’est certes pas méprisant. Il est d’ailleurs assumé par les auteurs : Petits traités (Quignard) ou Huit petites études sur le désir de voir (Drevet). Les œuvres que nous souhaitons étudier sont en effet des recueils de textes brefs, écrits par des prosateurs ou des poètes. Ces textes brefs relèvent-ils d’une esthétique mineure ou minimaliste ? Dans tous les cas, la brièveté fait sens ; elle ne suffit pourtant pas à constituer notre objet ; car ces textes s’organisent eux-mêmes en série – série interne du recueil, série externe du recueil se dupliquant. Pour introduire Le Sentiment de la langue, qu’il présente comme un « traité du crépuscule », Millet évoque ces livres « comme Mallarmé disait ne pas les aimer : “épars et privés d’architecture” ». Mais cette composition n’est désinvolte qu’en apparence. Et le défaut pourrait bien s’inverser en vertu.

Pourquoi « formes » et non « genres » ? Le « traité », « l’étude », le « récit critique » de Mathieu Lindon, mais aussi la célébration, le commentaire, les considérations, les divagations, l’éloge, les méditations, le mélange, la note, les propos, les rêveries, les variétés (j’en oublie) sont des genres. Leurs frontières sont indécises, parfois ; mais ces (petits ?) genres n’en sont pas moins revendiqués comme tels. Comment s’inscrivent ces dénominations ? Quels en sont les enjeux ? Quelles formes produisent-elles ? L’un de nous proposa cette formule, énigmatique et sagace : « un genre se cherche dans la question de ses formes ». Il faudra, n’en doutons pas, articuler ces deux notions.

Disons enfin que ces formes seront réflexives – ou ne seront pas. Que réfléchissent-elles ? Elles-mêmes ? Le corps de leur auteur, son humeur, son esthétique ? La littérature et, en particulier, la littérature d’aujourd’hui ? Ou la langue ? Et pourquoi pas le monde comme il va ? Ou tout cela ? ou rien de tout cela ? On le voit : nos « petites formes » se situent à la frontière entre réflexion et réflexivité. C’est pourquoi elles sont bigarrées : elles font apparaître et disparaître le « je », la fiction, l’argumentation ; elles s’ouvrent au dialogue avec les autres genres littéraires, le roman, l’autobiographie, l’essai ; elles citent, récrivent, commentent, parodient ; elles aiment l’histoire, l’actualité, la politique ou s’en détournent. Sont-elles novatrices ou conservatrices ? Frileuses ou audacieuses ?

Intelligemment réflexives, ces petites formes nous ont semblé être un bon symptôme de la manière qu’a la littérature d’être (ou de ne pas être) présente à notre présent, parfois qualifié de postmoderne. En cela, elles méritent toute notre attention.

ÉQUIPE « Texte et intertextes » - CIEREC

Responsables du colloque :

Date de remise des projets

La date limite de remise des propositions de communication est fixée au 1er décembre 2005 (2000 signes maximum). Après décision rapide du Comité Scientifique, nous répondrons à tous ceux qui nous auront soumis une proposition.

Comité scientifique

  • Stéphane CHAUDIER, Maître de Conférences, Université de Saint-Étienne
  • Gilles ERNST, Professeur des Universités, Université Nancy2
  • Jacques POIRIER, Professeur des Universités, Université de Bourgogne
  • Dominique VIART, Professeur des Universités, Université Lille3
  • Jean-Bernard VRAY, Professeur des Universités, Université de Saint-Étienne