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Les nouveaux mondes : un mythe fondateur des littératures de l'ère coloniale

Les nouveaux mondes : un mythe fondateur des littératures de l'ère coloniale

Publié le par Florian Pennanech (Source : Jean-Marie Seillan)

LES NOUVEAUX MONDES

UN MYTHE FONDATEUR

DES LITTÉRATURES DE L'ÈRE COLONIALE

La Société Internationale d'Étude des Littératures de l'Ère Coloniale (SIELEC : http://www.sielec.net/) tient son IVe congrès au mois de mai 2010. Ce congrès comporte deux versants : du 10 mai à 14 h. au 12 mai à midi à l'UFR Lettres de Nice dans le cadre du CTEL (Centre Transdisciplinaire d'Épistémologie de la Littérature) ; les 27, 28 et 29 mai 2010 à l'université de Montpellier III dans le cadre du centre Rirra21. Le présent appel à communications ne concerne que la partie niçoise de ce congrès.

Lieu : université de Nice-Sophia Antipolis, UFR Lettres, 98 boulevard Edouard-Herriot, 06204, Nice Cedex 3.

Responsable : Jean-Marie Seillan, professeur de Littérature française du XIXe siècle. Secrétariat : Danielle Pastor, tél. : 04 93 37 54 82

Le projet de communication (une quinzaine de lignes) sera expédié par voie électronique avant le 28 février 2010 à Jean-Marie Seillan : jms06340@wanadoo.fr. Il précisera auquel des axes de recherche suivants le projet entend se rattacher, afin d'assurer au congrès et à la publication qui suivra la rigueur et la cohérence scientifique nécessaires.

Axes de recherche

(1) Les récits de voyages et d'exploration, leur désir de découvrir de nouveaux mondes, et de rencontrer le « Sauvage » dans sa différence culturelle. L'histoire de ces récits descriptifs, et au travers de ces textes, la mise en place progressive d'un discours préparatoire à la colonisation (Marco Polo, J. de Léry, James Cook, Bougainville, etc..).

(2) Comment ces visions de l'Autre et ce séjour à la colonie ou bien, dans un contexte pré-colonial, outre-mer, vont modifier en profondeur le regard que l'on va alors porter de façon très critique sur la métropole de départ, et sur ce vieux monde que l'on a quitté (K. Blixen, J. Conrad, Pierre Loti, Montherlant, A. Malraux, Théodore Monod, E. Psichari etc.)

(3) Autre avatar, au fil du temps : l'effacement progressif ou brutal des frontières bien marquées qui existaient jusqu'alors entre des univers culturels différents, l'abandon d'anciennes appartenances, suivi d'une ouverture vers des rapports qui aspirent à être fusionnels (cas de certaines missions au Paraguay ou en Chine, V. Segalen T. E. Lawrence, etc.), comme si l'on souhaitait s'identifier à cet Autre. Les phénomènes divers d'acculturation et de « décivilisation », le décentrement culturel que provoque l'expérience des nouveaux mondes

(4) Quelques aspects génériques au sein de ces littératures de l'ère coloniale : à partir du récit fondateur de Robinson, le roman va emprunter des pistes de robinsonnades dans la littérature dite « enfantine » (D. Defoe, M. Tournier, J. M. Coetzee, W. Golding, etc.), ce qui va finir par constituer une métaphore de la situation coloniale. Quel sont le rôle et la fonction de ce genre d'écriture ?

(5) La découverte de nouveaux mondes (Fromentin, Chevrillon, P. Morand, Blaise Cendrars) et la transformation progressive des systèmes de représentation et de description de ces univers. La recherche, l'appropriation de nouvelles formes romanesques (roman d'aventures, exotisme) et de nouveaux canons d'esthétique (V. Segalen, P. Loti, Gauguin, etc..) qui permettraient alors de percevoir ces cultures en se plaçant à l'intérieur d'elles-mêmes.

(6) Les synthèses, les interactions culturelles, les métissages entre les civilisations en présence et les transformations qui en ont résulté, dans le monde de l'architecture, des représentations de l'espace, de l'écriture, et des mentalités collectives ou du sacré dans l'interaction colonisateur/colonisé (S. Gruzinski, et nombre d'écrivains africains, les emprunts multiples aux civilisation africaines, américaines.., en peinture comme en architecture).

(7) L'exploration de ces nouveaux mondes, ou l'histoire d'un regard qui change. La fabrication de nouvelles lunettes. L'apparition de nouveaux savoirs en sciences humaines, avec l'émergence de l'anthropologie culturelle et de l'ethnographie. La connaissance de l'Autre comme une redécouverte de soi (M. Leiris, G. Balandier). Dans le cas des « défricheurs d'empire » (Jean d'Esme), l'émergence d'un discours saint-simonien. Positivisme et colonisation.

(8) Les « nouveaux mondes » de la colonisation vus par les colonisés. Quand ils prennent la plume pour nous répondre… Le changement de point de vue, les personnages de la colonisation, et l'analyse d'une situation nouvelle, émergente (M. Béti, A. Césaire, W. Soyinka), avec, à l'occasion, une reprise satirique de romans de l'ère coloniale (J. Cary et Ch. Achebe).