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Les Nationalismes Littéraires

Les Nationalismes Littéraires

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Pascale Casanova)

Colloque international

Les Nationalismes Littéraires

19 et 20 octobre 2007

Réseau ESSE, INHA (Institut National d'Histoire de l'Art)

INHA : 2, rue Vivienne, 75002 Paris
Accès : 6 rue des Petits Champs 75002 Paris

Salle Benjamin le 19 octobre 2007
Salle Ingres le 20 octobre 2007

Sous la direction scientifique de Pascale Casanova, chercheur associé au CRAL-EFISAL (Paris) et de Joseph Jurt, professeur à l’Université de Fribourg, en collaboration avec Zahia Rahmani, responsable du programme de recherche «Art et mondialisation », INHA, Paris.

Intervenants :

Terry Eagleton, University of Manchester,
Laurent Jeanpierre, I.U.P Université de Strasbourg,
Dilip Menon, University of Delhi,
Sergio Micelli, Université de Saõ Paulo,
Francesca Orsini, SOAS London,
Anton Figueroa, Université de Santiago de Compostella,
Gisèle Sapiro, CNRS Paris,
Blaise Wilfert ENS Paris,
Norbert Christian Wolf, Freie Universität Berlin,
Michael Einfalt, Université de Fribourg,
Franziska Sick, Université de Kassel,
Ursula Bähler, Université de Zurich.

Le paradoxe du nationaliste
L’évidence paradoxale selon laquelle le nationalisme littéraire est l’une des convictions littéraires et politiques les plus universellement partagées alors qu’il est pensé par ses adeptes comme particularité inaliénable et indéfectible, n’est plus à souligner. En revanche, ce qui est dénié le plus souvent, c’est la nature éminemment concurrentielle de ce phénomène : plus que la revendication des spécificités supposées d’une tradition nationale, ce qui définit chaque nationalisme littéraire, c’est la forme et l’histoire de la lutte concurrentielle qu’un espace littéraire particulier livre à d’autres espaces. C’est en ce sens que l’étude des nationalismes est l’un des chapitres essentiels de l’analyse et de la compréhension des fonctionnements de l’espace littéraire européen, et, plus largement, international. Ces analyses peuvent bien sûr être élargies au monde de l’art et de la critique artistique.

Internationaliser l’étude du nationalisme
Il apparait donc que la seule voie d’appréhension et d’analyse de ce type de croyance, en tant que phénomène (quasi) universel à entendre à la fois dans sa globalité et à travers chaque cas particulier, c’est de l’étudier comme un fait international.
On entend donc aborder, au cours de ce colloque, le nationalisme littéraire à la fois comme un fait de structure international (comme l’ont montré les travaux précurseurs et fondateurs de Benedict Anderson, puis, ceux de Anne-Marie Thiesse) mais aussi, bien entendu, comme un fait relationnel s’incarnant dans des histoires particulières, c’est-à-dire comme l’une des formes des luttes qui se livrent dans la République mondiale des Lettres.

Cela dit, ce fait de structure ne saurait être réduit à une seule dimension ou à une causalité simple. Les nations, et donc les nationalismes littéraires, ne sont ni égaux entre eux, ni symétriques. Ils n’ont pas partout le même poids, le même sens, la même forme, ni la même force et ils diffèrent selon la place que l’espace national occupe dans l’espace mondial.
Ce colloque aura donc pour objet l’examen des formes de la croyance nationaliste quand elle s’objective dans un espace littéraire. Il prendra en compte leurs différentes configurations et les effets qu’elles induisent.

Internationaliser les outils théoriques et les traditions critiques
On propose de travailler selon trois axes principaux :
1 – description des mécanismes d’apparition et d’essentialisation du lien littérature/nation par différentes études de cas qui ne se limiteront pas à l’Europe et pourront aussi inclure les pays européens les plus anciens et les plus dotés (Italie, Allemagne, France, Belgique, Suisse, etc.)

2- Elargissement de la problématique en s’attachant à l’état de la discussion sur ce sujet en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis (Fredric Jameson, Aijaz Ahmad, Edward Said, Homi Bhabha, etc.) : internationaliser la problématique du nationalisme dans son versant littéraire implique, dans la mesure du possible, d’internationaliser et de croiser les méthodes, les traditions, les théories, les méthodologies qui permettent de la penser.

3 – Esquisse d’un modèle général permettant d’établir le lien entre le poids de cette croyance dans chaque espace littéraire (et donc ses effets objectifs) et le degré d’autonomie de l’espace littéraire considéré, c’est-à-dire tenir compte de la place que cet espace national occupe dans l’espace littéraire mondial.

* Les Rencontres Internationales se dérouleront en français et en anglais

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