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Les Mille et une nuits d'Antoine Galland et Hanna Diyab

Les Mille et une nuits d'Antoine Galland et Hanna Diyab

Publié le par Arnaud Welfringer (Source : Aboubakr Chraïbi)

Call for Papers / Appel à communication

Copenhagen 2012: May 31 – June 2

International Conference

Organization : University of Copenhagen – Institut du Monde Arabe (IMA, Paris) – Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO, Paris)

The Syrian-French Connection: Antoine Galland’s and Hanna Diyab’s Arabian Nights

Sources, Transmissions and Influences of the First Occidental Corpus of the Nights

 

What are the Arabian Nights today? There are several possible answers to this question. There is no doubt that this piece of literature is the outcome of medieval Islamic civilization, the richest and most influential in the literary sphere, in cinema and the arts. It is also in the field of the imaginary a symbol at an international level. It is perhaps first of all a fruitful cooperation between several languages, several cultures and several geographic areas encompassing the Occident as well as the Orient…

The idea of this colloquium is to take as a point of departure the creation that involved several cultures and to follow how the result was transformed and in various ways had its impact in several fields of the arts. In the 8th century, when the book was adapted from middle Persian into Arabic, the result was a new work that involved both cultures, Persian and Arabic. The focus of the colloquium is another transformation, when, many centuries later, Arabic and European cultures interacted in a highly significant manner, i.e. at the beginning of the 18th century, when a manuscript of the Arabian Nights was brought from Aleppo to Paris, and a dozen new tales was told by a learned Syrian, Hanna Diyab, to a French oriental scholar, Antoine Galland, who chose eight of them and added them to his translation of the Nights. The manuscript from Aleppo is one of the oldest and most important of the Nights. It was edited in 1984 (Mahdi, Leiden). The eight new tales have been called the ‘orphan tales’ (Gerhardt, 1963), since they were not included in any of the manuscript versions of the Nights - a somewhat curious denomination, since there were actually two fathers, Hanna Diyab, who knew the stories by heart and in his own manner told them to Galland, who then created his own French adaptations. The volumes published by Galland thus include tales from the Nights as well as new tales. These volumes turned out to be a major cultural and literary event that would have a profound impact on European literature at the time and lasting effects all the way into contemporary culture. Some of the eight new tales have had a particularly remarkable fate, Ali Baba has, e.g., after several dozens of cinematic adaptations (25 versions in Urdu between 1930 and 1980, just to quote one example), also recently been turned into a movie (Pierre Aknine, 2007). A similar success does obviously raise a number of questions. Yet Ali Baba is not the only French-Syrian tale that has been remarkably successful. Aladdin has similarly sparked a number of adaptations, of particular importance is the Danish case, where Oehlenschlaeger’s drama-version, Aladdin and the Magic Lamp (1805), not only is a major classic, the Aladdin-character has moreover been a point of reference all the way through the 19th century for numerous literary texts as well as important cultural controversies. Another example: one of the outstanding works of silent cinema, The Thief of Bagdad (1926), is also based on one of the Diyab-Galland-tales, i.e. Prince Ahmed, but also on the story about Aladdin. All of this invites us to ask two essential questions:

What was the role of the Syrian community in Paris at the beginning of the 18th century in the transfer of culture from the Orient to the Occident? What did the orally transferred tales and the manuscripts of the Nights that were brought from Aleppo to Paris (in particular the so called Galland-manuscript - number 3609-3611 at the Bibliothèque Nationale de France) represent?

What are the characteristic features of the new tales that were brought to Antoine Galland by Hanna Diyab? What is their ‘history’, their narrative organization, their function? What was the cultural influence of the ‘mixed’ or ’hybrid’ tales, like Aladdin or Ali Baba? What is in general the afterlife of this new material in literature, cinema, and the arts? How can we grasp the reasons for the immense success of these tales?

Participation : Those who wish to participate are kindly requested to send an abstract of no more than 500 words or one A4 page (double-spaced) to Peter Madsen (pmadsen@hum.ku.dk ) and Aboubakr Chraïbi (aboubakr.chraibi@inalco.fr ) before 2011 December 15.

 

Appel à communication

Copenhague 31 mai – 2 juin 2012

Organisation : Université de Copenhague – Institut du Monde Arabe (IMA, Paris) – Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO, Paris)

Colloque international

La composante franco-syrienne : Les Mille et une nuits d’Antoine Galland et de Hanna Diyab.

Sources, transmissions et influences du premier corpus occidental des Nuits

 

Qu’est-ce que les Mille et une nuits aujourd’hui ? Plusieurs réponses sont possibles. C’est sans doute l’ouvrage de l’islam médiéval, comme civilisation, le plus riche et le plus influent sur la littérature, le cinéma et les arts. C’est aussi un symbole, dans l’imaginaire, à l’échelle internationale. C’est peut-être surtout l’histoire d’une coopération réussie entre plusieurs langues, plusieurs cultures et plusieurs espaces géographiques, qui englobent Orient et Occident …

 

L’objectif de ce colloque est précisément de prendre comme point de départ la perspective d’une création commune, et de continuer ensuite vers les transformations successives de l’ouvrage, jusqu’aux modalités de sa diffusion et de son influence sur les différents arts. Au VIIIe siècle, lorsque le livre a été adapté du moyen persan en arabe, il en a résulté une création nouvelle, partagée par les deux cultures, arabe et persane. Pour nous, il s’agit de nous situer au moment d’un autre passage, lorsque, bien plus tard, les cultures arabe et européenne vont jouer ensemble un rôle significatif, c’est-à-dire au début du XVIIIe siècle, avec le transfert d’un manuscrit des Mille et une nuits d’Alep à Paris, et la transmission d’une douzaine de contes nouveaux par un lettré syrien, Hanna Diyab, à un orientaliste français, Antoine Galland, qui en choisira huit et les ajoutera à sa traduction des Mille et une nuits. Le manuscrit importé d’Alep est l’un des plus anciens et des plus importants des Nuits. Il a été édité en 1984 (Mahdi, Leyde). Et ces huit contes nouveaux ont souvent été appelés orphan stories  (Gerhardt, 1963), car ils ne se trouvaient naturellement dans aucune version manuscrite des Nuits, ce qui est en soi assez plaisant, lorsqu’on sait qu’ils avaient en réalité non pas un mais deux pères : Hanna Diyab qui les connaissait par coeur et les a racontés à sa manière à Galland, et celui-ci qui les a adaptés en français. Au total, la traduction de Galland, qui mêle donc contes des Nuits et contes nouveaux, représente un événement majeur qui va affecter profondément la littérature européenne de l’époque et dont les effets se poursuivront jusqu’à aujourd’hui. Parmi les huit contes ajoutés, certains ont eu en effet un destin particulièrement remarquable. Par exemple, Ali Baba, après avoir été adapté au cinéma des dizaines de fois (25 versions différentes tournées par exemple en ourdou entre 1930 et 1980), a encore fait l’objet récemment d’un nouveau film (Pierre Aknine, 2007). Un tel succès suscite bien entendu de nombreuses questions. Mais Ali Baba n’est pas le seul conte franco-syrien à être devenu aussi célèbre, Aladdin est une création du même genre, en particulier au Danemark où la pièce d’Oehlenschlaeger Aladdin ou la lampe merveilleuse (1805) est un grand classique et où ce personnage a été tout au long du 19e s. une référence récurrente dans de nombreux textes littéraires et de débats savants. L'une des oeuvres majeures du cinéma muet cinéma, Le voleur de Bagdad (1926), est basée sur Le prince Ahmed et la Fée Péri Banou (autre conte de Galland-Diyab), mais aussi sur Aladdin. Et leur parcours, qui commence naturellement à partir du moment où ils ont été conçus par Hanna Diyab et Antoine Galland, se poursuit donc jusqu’à nos jours. Autrement dit, cela invite à traiter deux questions essentielles :

 

1 – Quel était le rôle de la communauté syrienne présente à Paris au début du XVIIIe siècle dans le passage du savoir d’Orient en Occident ? Que représentaient alors les contes oraux et les manuscrits des Mille et une nuits transférés d’Alep à Paris (en particulier le manuscrit de la BnF n° 3609-3611 dit de Galland) ?

 

2 – Comment peut-on identifier ces contes nouveaux rapportés par Hanna Diyab à Antoine Galland ? Quelle est leur « histoire », leur composition, leur fonction ? Comment ces contes « mixtes » ou « hybrides », comme Aladdin et Ali Baba, ont-ils influencé d’autres ouvrages ? Qu’elle est plus généralement la postérité dans la littérature, le cinéma et les arts de cette matière nouvelle ? Comment doit-on comprendre son immense succès ?

Participation : Les personnes désireuses de participer sont priées d'envoyer le titre de leur communication, accompagné d'un abstract (maximum 500 mots ou une feuille A 4, interligne double), à Aboubakr Chraïbi (aboubakr.chraibi@inalco.fr ) et à Peter Madsen (pmadsen@hum.ku.dk ) avant le 15 décembre 2011.