Revue
Nouvelle parution
Les Lettres et les Arts. Cahiers suisses de critique littéraire et artistique, n°16, 2014

Les Lettres et les Arts. Cahiers suisses de critique littéraire et artistique, n°16, 2014

Publié le par Emilien Sermier

Les Lettres & les Arts, n° 16

Cahiers suisses de critique littéraire et artistique

N° 16, printemps-été 2014

"Alberto Nessi, Philippe Jaccottet, Charles Dantzig, Gustave Doré,..."

 

Sommaire:

 

  • Entretien avec Charles Dantzig— Par Vincent Gogibu

    Ce pourrait être une invitation au voyage dépouillée de tout exotisme, cette «notion mesquine et peureuse qui réduit l’autre à un pittoresque ».
    Ces «visites d'idées» formulées en 1995 (Il n'y a pas d'Indochine), Charles Dantzig les a relues et y a ajouté quelques brèves notes ainsi qu'une préface inédite. Tout Dantzig est là. Déjà. Le sens aigu de l’observation, le verbe corrosif, le don de la formule et de l’aphorisme, le maniaque capricieux épris de listes, l’insatiable lecteur et l’érudit vire- voltant. Pour une œuvre de jeunesse, voilà qui était prometteur.

  •  
  • Art désincarné et emprise du marché— Par Jérôme Meizoz

    Dans un article d’opinion, l’écrivain Jérôme Meizoz s’interroge sur la «désin- carnation» de certaines propositions d’art contemporain et pose l’épineuse question de l’emprise du marché sur la création actuelle.

  •  
  • La pause de Décapage

    Proposée en partenariat avec la revue littéraire Décapage (Éditions Flammarion), la présente rubrique reprend à l’intention de nos lecteurs les notes de lecture que Jean-Baptiste Gendarme (texte) et Alban Perinet (illustration) proposent sur leur site La Pause de Décapage.

  •  
  • Une autre façon de resplendir: Philippe Jaccottet dans la Pléiade— Par Émilien Sermier

    Au firmament des poètes, le voici qui s’élève et rayonne, enfin, aux côtés de Hölderlin, de Novalis, de Rilke – ses maîtres révérés – et de son ami Francis Ponge. Oui, Philippe Jaccottet prend désormais place parmi les écrivains classiques : depuis peu, son œuvre resplendit sous les reliures en cuir dorées de la Bibliothèque de la Pléiade.

  •  
  • Charles-Ferdinand Ramuz, une œuvre complètement rénovée— Par Timothée Léchot

    C’était le «chantier Ramuz». Une quarantaine d’ouvriers, une vingtaine d’années de labeur et un budget équivalant à la construction d’une villa au bord du Léman : il n’en fallait pas moins pour que l’écrivain vaudois rejaillisse dans le paysage littéraire suisse et français, et s’y inscrive durablement comme auteur de premier ordre. Après la publication de deux volumes de romans dans la Bibliothèque de la Pléiade, les Œuvres com- plètes imprimées aux Éditions Slatkine se sont closes sur un vingt-neuvième volume.

  •  
  • «Art de l’égarement» au hasard des solitudes— Par Alice Bottarelli

    Ce livre, qu’on ne peut qu’appeler livre, car lui donner un nom plus déterminé serait endiguer les richesses de l’inclassable, on ne le quitte pas serein et repu. Manifeste incertain 2 est à la hauteur de son titre. On ne le ferme pas avec la sensation satisfaite d’avoir suivi un parcours complet et cohérent, le long d’un fil rouge solide et bien tendu. D’abord, le fil n’est pas rouge, il est noir. Ensuite, il n’est ni solide ni bien tendu. C’est un faufil, qui coule et se déroule sur son fond blanc en dessins et en mots déliés. Un fil qui est fait pour se défaire et qui, par moments, ne se défait même pas. Il forme de grosses pelotes de sens ou d’ombres. Ou alors un tas de nœuds, semblable à l’esprit emmêlé dans sa propre densité de Walter Benjamin, personnage phare de Pajak, emmêlé dans sa propre densité. Un tas de nœuds qui flotte dans le dédale des caniveaux de Paris, sans parvenir à trouver l’issue de la capitale inextricable.

  •  
  • L’art protéiforme de Gustave Doré— Par Daniel Couty

    « je suis humilié de ne compter pour rien dans mon pays » avait laissé tomber Gustave Doré alors qu’une nouvelle fois ses toiles ne recevaient pas au Salon la reconnaissance qu’il estimait devoir leur être rendue. Même si ce dépit est causé par le rejet – longtemps durable – de sa peinture (pour ne pas parler de sa sculpture), on comprend mal une telle réaction chez un artiste qui, via l’illustration, amplifiée grâce au développe- ment du livre à l’ère industrielle et à la reproduction par la xylographie, connut une gloire internationale, fut introduit dans les sphères mondaines où il fréquenta toutes les célébrités du temps, eut pour maîtresses chanteuses lyriques, artistes dramatiques et « grandes horizontales » qui faisaient la réputation des salons parisiens.

  •  
  • De la Pastorale au Complot: plongée dans les tréfonds américains— Par Alice Bottarelli

    C’est un gros livre. Lourd. Souple. Le papier est très fin, la police d’écriture étroite et dense. C’est donc à une course interminable le long des lignes que se prépare l’œil du lecteur. L’Amérique de Philip Roth semble à l’ouverture une épopée de longue haleine où il s’agira de se retrouver chez soi à la fin «heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage» après avoir écorné les pages le long d’une lointaine et fictive route qui nous aurait bringuebalés à travers les USA, jusqu’à ce qu’on y sente l’éreintement serein du voyageur qui a tout vu et se dit, enfin, que ce territoire pourrait s’appeler « home ».

  •  
  • Une imagination sans histoire(s)— Par Nathalie Dahn

    « Kamazh ār khem » : « Le Livre des Rêves ». Langue berbère ? Forme archaïque d’ouzbek peut-être? Que nenni, ces sonorités rêches appartiennent à un autre royaume: ce sont celles du wardwesân, l’idiome des Wards, peuple imaginé par un amoureux des langues. Frédéric Werst nous livre avec Ward, IIIe siècle, deuxième tome d’une anthologie de la littérature des Wards, un ouvrage très complet, aux réalisations paradoxalement plus linguistiques que littéraires.

  •  
  • Charbon et ata[visme littéraire— Par Valentin Jeanneret

    Héritage consenti du cycle des Rougon-Macquart, Noces de charbon peut se lire comme une version moderne et allégée du romanesque d’Émile Zola. L’auteure y retrace en effet les trajectoires héréditaires et sociales de deux familles qui gravitent autour du monde de la mine. Contrairement à l’œuvre naturaliste de Zola, la visée de Sophie Chauveau n’est pas de saisir les dyna- miques humaines et génétiques à travers des descriptions ultra-réalistes, mais de peindre les destins aussi bien ordinaires que remarquables de ses aïeux, avec pour dessein de mieux se comprendre elle-même.

  •  
  • Un trésor d’orfèvrerie médiévale suisse à Paris— Par Sabine Utz

    Dans le hall du Louvre, un saint Candide immense nous scrute de son œil sévère et scep- tique. Il annonce l’exposition du trésor de l’Abbaye de Saint-Maurice d’Agaune. Ainsi, après le peintre vaudois Félix Vallotton l’an dernier, l’orfèvrerie médiévale du Valais prend le chemin de Paris. Et comme le veut la longue tradition romande, ce pèlerinage lui donne soudain une nouvelle notoriété, non seulement en France, mais surtout aussi en Suisse même.

  •  
  • Gerhard Richter, le choix d’un connaisseur— Par Valérie Clerc

    Dans l’attente de l’exposition que lui consacrera cet été la Fondation Beyeler, le Kunstmuseum de Winterthour ouvre ses portes au peintre de Dresde pour une double exposition. En présentant à la fois ses créations les plus récentes et une rétrospective de son œuvre graphique, Dieter Schwarz effectue un choix de connaisseur et livre un commentaire avisé sur l'un des artistes les plus en vue de l’après-guerre.

  •  
  • Redon, pape des flous!— Par Yves Guignard

    En 2011, la France a consacré au girondin discret mais non moins capital que fut odilon redon une même grande exposition, en deux étapes, à Paris et Montpellier. qu’ajouter aujourd’hui, si peu de temps après, à cette célébration majeure? Conformément à sa politique d’expositions, la Fondation beyeler continue d’explo- rer avec méthode les marges de sa période de prédilection, à savoir le xxe siècle au sens large. Il lui arrive en effet d’accueillir de l’art très contemporain (dont cer- taines œuvres ont vu le jour après le décès du père fondateur Ernst Beyeler), comme ce fut le cas avec Thomas Schütte dernièrement, et, à l’autre extrémité, il lui arrive de s’aventurer étonnamment loin dans le xIxe siècle, pour évoquer des artistes qui furent des précurseurs et des prémisses des grandes révolutions picturales qu’on a l’habitude de montrer entre ces murs.

  •  
  • Charlemagne, la Suisse et l’Europe— Par Loïc Chollet

    Depuis sa mort en 814, l’empereur Charlemagne est resté une figure majeure de l’histoire euro- péenne. Maître de la plus puissante entité politique d’Europe occidentale, parrain de nombreuses réformes politiques et intellectuelles, protecteur de la culture, de la science et de la religion chrétienne, chef de guerre redoutable, Charles le grand parachève son œuvre en se faisant couronner empereur en 800, des mains d’un pape en son pouvoir.

  •  
  • Alberto[ Nessi— Par Renato Weber

    Né en 1940 dans l’extrême sud de la Suisse, à Mendrisio, là où l’Italie n’est jamais loin, juste quand l’Europe allait sombrer dans une de ses périodes les plus noires, Alberto Nessi est une référence de la littérature tessinoise depuis bientôt un demi-siècle, et l'un des plus lus en dehors des frontières cantonales – au nord des Alpes, tout comme chez le grand voisin de même langue.

 

 

Présentation de la revue:

 

Fondée à Bâle en mai 2009, l’association Les Lettres et les Arts est un organisme de presse culturelle qui publie une revue semestrielle et un dossier thématique par année.

Les rédacteurs s’attachent à défendre une vision à la fois jeune et exigeante de l’actualité éditoriale et muséale de Suisse, de France et d’ailleurs. La rédaction de la revue est assurée par des professeurs universitaires, des écrivains et des étudiants. Elle accueille à chaque numéro des plumes de renom, notamment dans sa Carte Blanche, qui a publié des textes inédits notamment de Richard Millet, Pierre Péju, Daniel de Roulet, Etienne Barilier, Philippe Forest et Thomas Sandoz.

 

Une vitrine pour la jeunesse

Les Lettres et les Arts met un point d’honneur à accorder dans chacune de ses parutions une part importante aux jeunes plumes, leur permettant ainsi de côtoyer des écrivains et des professeurs de renom. La revue se veut de la sorte un tremplin pour le débutant et un lieu de partage pour les contributeurs dont la réputation n’est plus à faire.

 

Une publication pluridisciplinaire

La revue souhaite proposer à son lectorat des comptes rendus d'expositions et de livres, des textes et des images inédits, mais aussi des articles de fond rédigés par des spécialistes reconnus. Elle propose de la sorte une pluralité de propos et de sujets qui en fait sa richesse.

On découvre, outre la cohabitation entre arts plastiques et littérature, autant de billets attachés à une tradition critique que de textes créatifs. Pour les expositions comme pour les livres, la restriction à un genre précis n’est pas de mise : comptes-rendus de romans, de recueils poétiques, de biographies, d’ouvrages d’exégèse et d’essais (historiques, philosophiques, littéraires, d’actualité, etc.) se côtoient dans la partie consacrée aux lettres, tandis que la section réservée aux arts accueille les critiques d’expositions de peinture, de sculpture, de sujets historiques ou de thèmes généraux.

 

Un regard suisse romand

Bien que les sujets traités soient de nature diverse et que les rédacteurs proviennent d’horizons variés, Les Lettres et les Arts veut défendre un regard proprement romand sur l’actualité muséale et littéraire d’Europe. Alors que la plupart des médias du même marché s’attachent à un système centraliste gravitant autour de Paris, la revue s’efforce de garder un point de vue propre et unique. C’est pourquoi elle accorde autant d’importance aux grandes manifestations parisiennes qu’à des manifestations plus locales de Suisse romande.