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Les intermittences du sujet :  écritures de soi et discontinu (1913-2013)

Les intermittences du sujet : écritures de soi et discontinu (1913-2013)

Publié le par Perrine Coudurier (Source : philippe weigel)

                                  Les intermittences du sujet :  écritures de soi et discontinu (1913-2013)

Colloque international organisé par les équipes :

LIS (Université Paris-Est Créteil), Etudes de la modernité (Université de Paris 3-Sorbonne Nouvelle) et ILLE (Université de Haute-Alsace, Mulhouse)

Lieux du colloque :

- Université Paris-Est Créteil (UPEC) et  Paris-3 Sorbonne Nouvelle : les jeudi 21 mars, vendredi 22 mars, samedi 23 mars 2013

- Université de Haute-Alsace (UHA) : les jeudi 4, vendredi 5, samedi 6 avril 2013

Cent ans après la publication de la Recherche du temps perdu, qu’en est-il, sinon des intermittences du coeur , du moins , des intermittences du sujet, dans ces nouvelles écritures de soi ? Tandis que s’effacent les genres littéraires, des formes et des thèmes émergent en écho à des préoccupations esthétiques, éthiques aussi bien que scientifiques ou philosophiques. Penser l’écriture autobiographique aujourd’hui ne nécessite-t-il pas de dépasser le cadre du genre, voire la polémique déjà vieille de l’autofiction ?

Cette question s’est imposée logiquement à nous depuis le colloque sur Serge Doubrovsky (Université de Haute Alsace, 2008, colloque organisé par Ph. Weigel et R. Battiston) et sur l’Invention de soi (UPEC, 2009, colloque organisé par S. Jouanny et R. Poma ) :  à être interrogée  à la lumière de notions plus larges, au croisement  des sciences dures,  des sciences humaines et des arts, l’écriture de soi gagne en perspectives qui valorisent sa singularité et  sa nécessité. La notion de discontinu, qui concerne tous les champs disciplinaires et caractérise l’époque moderne, nous semble susceptible d’apporter des éclairages nouveaux sur les écritures du sujet, telles que nous invite à les penser Paul Ricoeur. Quand Proust tente de représenter la subjectivité du sujet et les données immédiates de la conscience, Apollinaire et le cubisme, las du monde ancien, fragmentent la représentation du monde. Lacan emprunte aux mathématiques le schéma du discontinu de l’anneau de Möbius ou de la bouteille de Klein, Ionesco écrit un Journal en miettes, Foucault met en évidence les ruptures épistémologiques dans les processus d’élaboration des savoirs, Barthes donne sa légitimité à la notion de fragment, Perec écrit la disparition, Quignard, le silence, Novarina, la parole et l’idiotie.

Après une  séance inaugurale sur la notion de discontinu dans les sciences dures et les sciences humaines, et la manière dont elles peuvent éclairer la réflexion sur le discontinu dans l’écriture du sujet aujourd’hui, ce colloque s’interrogera sur les mouvements, les oeuvres ou les auteurs des XXe et XXIe siècles qui, de loin ou de près, dans des écritures de nature autobiographique au sens large, témoignent d’une interrogation du sujet sur lui-même et sur son écriture, qu’il la pratique ou la pense sur le mode de la rupture, de la recomposition, ou de l’entre-deux. La réflexion s’articulera autour de quatre axes majeurs :

1- Entre sciences dures et sciences humaines, identités et enjeux du discontinu aux XXe s. et XXIe s. : anneaux de Möbius  et Lacan, architecture, urbanisme  et écriture, « égodocuments », ou bien encore répercussions de la pensée de Foucault et de Ricoeur sur discontinu et  « intermittences du sujet » dans l’écriture et les arts. Il s’agit ici de replacer la question dans un contexte de civilisation, de mettre en exergue le phénomène du discontinu, de l’identifier et d’en percevoir les enjeux littéraires et artistiques.

2- « Intermittences proustiennes » à l’épreuve du siècle : un siècle après la Recherche, peut-on mesurer comment les « intermittences proustiennes » ont modelé ou infléchi les  écritures du sujet tout au long du XXe s. et aujourd’hui encore? Continuités, discontinuités esthétiques, ruptures, recompositions ou  fragmentations ? selon quels modes ? Quels jalons littéraires pour un panorama des « intermittences proustiennes » ?

3- Intermittences artistiques ou allers et retours entre art et écriture de soi : dans ces innutritions, métamorphoses ou hybridations, le parti pris artistique dans l’écriture du sujet est-il facteur d’unité ou de discontinuité ? La question pourra être posée dans des domaines aussi divers que arts plastiques et arts visuels, théâtre , art dramatique et arts du spectacle, musique etc., dans leurs rapports à l’écriture de soi et à l’avènement du sujet (journal, correspondance, autobiographie ou autofiction…).

4- Intermittences dans une poétique de l’espace aujourd’hui : passage, impasse, traversée ? Poétique du discontinu dans quelques écritures significatives en France et en Europe : thèmes, formes, voix et voies ( passage,  vide, épreuve de soi,  traversée…) .

Les propositions de communication sous la forme d’un titre et d’un argumentaire de 250 mots environ, accompagnées d’une notice bio-bibliographique devront parvenir au Comité d’organisation au plus tard le 1er octobre 2012 à l’adresse suivante :   intermittencesdusujet@yahoo.fr

Responsables : Sylvie Jouanny et Philippe Weigel

Comité d’organisation :

Sylvie Jouanny, Professeur de littérature française et  Elisabeth Lecorre, Maître de Conférences  en littérature française (UPEC, Lettres Idées Savoirs , EA 4395) ;

Jean-Yves Guérin, Professeur de littérature française (Université Paris3-Sorbonne Nouvelle, Etudes de la modernité , EA 4400) ;

Philippe Weigel, Maître de conférences en Arts du spectacle et Frédérique Toudoire-Surlapierre, Professeur de littérature comparée (UHA, Institut de recherche en Langues et Littératures Européennes, ILLE, EA 4363 ).

Comité scientifique :

Claude Burgelin, Jean-Yves Guérin, Jacques Lecarme, Philippe Lejeune