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Les intérieurs de l'homme de lettres en vitrine : la vie littéraire sous l'angle du mobilier et de l'immobilier

Les intérieurs de l'homme de lettres en vitrine : la vie littéraire sous l'angle du mobilier et de l'immobilier

Publié le par Vincent Ferré (Source : Marie-Clémence Régnier)

Dans son dernier ouvragesur la célébrité moderne, Antoine Lilti fait remarquer que « la curiosité qu[e la célébrité] suscite porte avec une vivacité particulière sur la vie privée des personnes célèbres, devenue l’objet de l’attention collective ». De cela témoigne la passion des lecteurs pour le quotidien de Voltaire à Ferney et de Rousseau à Montmorency, que les deux écrivains contribuent, chacun à sa façon, à alimenter. Ainsi, dès le dernier tiers du XVIIIe siècle, puis tout au long du siècle suivant, l’intérêt que manifestent les contemporains à l’égard des gens de lettres dépasse de loin le seul auteur pour viser en eux l’homme. On les visite, on leur écrit, on cherche à avoir des autographes, on veut connaître leur apparence physique, on guette le moindre écho de leur vie de tous les jours, on surveille les anecdotes qui les concernent, on s’intéresse jusqu’aux « minuties » (abbé Trublet). On cherche à entrer dans leur intimité, à les connaître de l’intérieur, mais aussi, au sens propre, dans leur intérieur. Parmi les centres d’intérêt divers que mobilise la curiosité biographique, l'« Atelier du XIXe siècle » s’attachera à l’attention portée aux meubles et immeubles de la classe littéraire, croissante tout au long du siècle.

            On assiste de ce fait, à titre de déclinaison populaire du « sacre de l’écrivain », à une sorte d’exposition médiatique des intérieurs d’écrivains tout au long du XIXe siècle, dont l'atelier cherchera à établir les procédures et à suivre les phases successives.

Manuel Charpy (CNRS / Université Lille III) : « Du texte au commerce. Intérieurs d'hommes de l'art et intérieurs bourgeois au xixe siècle »

José-Luis Diaz (Université Paris-Diderot) : « Quelques gens de lettres dans leur intérieur (1835-1866) »

Marie-Clémence Régnier (Paris-Sorbonne), « Chez Flaubert, Zola et Goncourt. Guy de Maupassant : cheval de Troie ou miroir critique de la vogue des reportages à domicile ? (1876-1890) »

Margot Favard (Université Paris-Diderot) : « Au “salon vide” du “Prince des Poètes” : chez M. Stéphane Mallarmé »

Organisation : Margot Favard et Marie-Clémence Régnier, SERD / Doctoriales de la SERD.