Agenda
Événements & colloques
Les genres au Moyen Age : La question de l'hétérogénéité

Les genres au Moyen Age : La question de l'hétérogénéité

Publié le par Florian Pennanech (Source : Valérie Fasseur)

<!>

« Les genres au MoyenAge : la question de l'hétérogénéité. »

A la suite des manifestationsorganisées par l'Université Michel de Montaigne - Bordeaux III sur « Lesgenres en question » (8-9 novembre 2007) et par l'Université Toulouse II –Le Mirail sur « La mouvance des genres au Moyen Age » (7 novembre2008), l'Université de Pau et des Pays de l'Adour voudrait prolonger lesfructueux échanges menés sur le statut des genres au Moyen Age. Ces premièresjournées ont amené à constater la difficulté de dresser une typologierigoureuse des genres littéraires à l'époque médiévale. Fluctuence duvocabulaire, contaminations formelles ou thématiques, fréquence del'hétérogénéité générique : autant de limites à toute tentative moderne declassement des genres médiévaux, autant de ferments de réflexion, qui nous ontconduits à nous interroger sur la réalité de la norme générique au MoyenAge : par delà l'horizon d'attente impliqué par l'appartenance à un genre,le travail sur l'écart esthétique s'avère fondamental dans la visée créatricede l'auteur médiéval. Il est apparu que l'hybridation des genres à l'intérieurd'une même oeuvre était un phénomène répandu, presque une loi esthétique,garante de l'inventivité et du renouvellement formel des oeuvres.

Cela établi, nous souhaiterions nouspencher, lors de cette troisième manifestation, sur les implicationssignifiantes de l'hybridation générique érigée en loi de genre... L'hybridationest-elle elle-même une norme générique – une hybridation que seul le décalagetemporel, au fond, nous amènerait à saisir comme hybridation ? Le lecteurmédiéval percevait-il l'hybridation ou non comme un écart esthétique ? Laquestion n'est certes pas aisée à résoudre, mais du fait de la poser dépend laproblématique sur laquelle nous aimerions réfléchir.

- Si l'hybridation est unetransgression de la norme, elle est un vecteur privilégié du sens de l'oeuvrelittéraire qu'elle informe. Dans ce cas, comment les phénomènes d'hétérogénitégénérique sont-ils mis en oeuvre pour faire sens ?

- Si l'hybridation est la norme,pourquoi l'auteur ou le lecteur médiéval ne percevaient-ils pas comme desfaiblesses ou des carences, longtemps dénoncées par la critique médiéviste, lesphénomènes de rupture qui nous frappent lorsque nous sommes en présence d'untexte formellement hétérogène? Faut-il remettre en question la pertinence descritères qui sont les nôtres pour « parler du Moyen Age », ou dumoins de sa production littéraire ?

Il s'agira donc, par-delà l'hétérogénéité formelle, guidée et ordonnée parune conscience créatrice forge de sens, de découvrir quels pouvaient être, dansl'esprit de l'auteur ou du lecteur médiéval, les facteurs de cohésion – desens, de registre, de voix, ou autre - capables de mettre à distance laperception de la disparate générique, voire d'y reconnaître un atout structurelet esthétique, ferment d'un renouveau dont la préoccupation a constammentinnervé la culture médiévale.