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Les fleuves dans l'oeuvre romanesque de Jean-Marie Gustave Le Clézio

Les fleuves dans l'oeuvre romanesque de Jean-Marie Gustave Le Clézio

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Karin Hannukainen)

 


Thèse de doctorat: Les fleuves dans l'oeuvre romanesque de Jean-Marie
Gustave Le Clézio

Fredrik Westerlund

Université de Helsinki, Finlande Faculté de Lettres Départment de Langues Modernes

Dans notre thèse, nous explorons les fleuves dans l'écriture romanesque de
Jean-Marie Gustave Le Clézio d'un point de vue phénoménologique, à partir
des idées de Maurice Merleau-Ponty et d'un point de vue symbolique en nous
appuyant sur le travail de Mircea Éliade.

Après une introduction au domaine de recherche dans le premier chapitre,
nous traitons de la subjectivité radicale et de l'instabilité des sujets
percevants dans le texte le clézien. Puis, nous esquissons un
rapprochement entre les idées de Merleau-Ponty et celles de Le Clézio.

Le deuxième chapitre traite du fleuve comme expérience, en tant qu'espace
topographique et comme monde sonore. Ensuite, nous arrivons à l'eau du
fleuve en tant que phénomène visuel et tactile. Suit une discussion sur
l'usage humain du fleuve, en tant qu'espace d'immersion et en tant que
voie de communication. La fin du chapitre est consacrée à l'emploi
métaphorique de la notion de fleuve, en tant que représentation des rues
vides, de la circulation dans un contexte urbain et en tant qu'expression
des phénomènes célestes dans un contexte non-urbain.

Le troisième chapitre est organisé autour du fleuve comme Centre du monde
dans une cosmogonie religieuse où le fleuve représente l'origine du monde
et des êtres humains. Le coeur de l'analyse démontre comment le milieu du
fleuve joue un rôle de lieu symbolique d'un nouveau commencement. Sacré,
le fleuve abolit le cours du temps, d'une part contemplé de la rive, et
d'autre part vu d'une immobilité relative de la perspective par un
personnage à bord d'un radeau à la dérive. L'idée de l'abolissement du
temps est combinée à celle d'un nouveau commencement dans les immersions
symboliques. À la fin du chapitre, nous explorons d'autres espaces
symboliques : la destination inconnue de la dérive et le fleuve en tant
que Centre de l'utopie. Finalement, nous expliquons l'angoisse
existentielle qu'éprouvent les personnages en milieu urbain comme le
résultat du manque de Centre.

Dans le dernier chapitre, nous comparons le fleuve aux autres cours d'eau:

la rivière, le ruisseau, le torrent. Le fleuve sert davantage de repère
spatial et topographique tandis que les cours d'eau mineurs invitent les
personnages à un contact plus intime avec l'eau, lors d'immersions et dans
l'acte de s'abreuver.
À la fin, nous situons le fleuve dans le contexte plus large des espace
fictifs propres au texte le clézien.