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"Les erreurs de traduction en temps de guerre", par T. Samoyault (enattendantnadeau.fr)

Publié le par Marc Escola

Sur le site enattendantnadeau.fr, le 4 février 2015

Les erreurs de traduction en temps de guerre

par Tiphaine Samoyault

Publié en 2006 aux États-Unis, Zones de traduction a immédiatement donné à Emily Apter, son auteure, une grande notoriété, en raison du discours neuf qu’elle y tenait sur la traduction. En s’intéressant en particulier à son rôle politique dans le contexte de la guerre lancée par les États-Unis contre l’Irak, elle renonce au discours lénifiant sur la traduction comme rencontre avec l’autre et compréhension de l’étranger pour montrer que celle-ci peut prendre sa part dans les raisons et les non-résolutions des conflits.

Sur : Emily Apter, Zones de traduction. Pour une nouvelle littérature comparée. Trad. de l’anglais par Hélène Quiniou. Fayard éd., coll. « Ouvertures », 406 p., 26 €

La guerre s’accompagne presque toujours d’un problème de traduction, d’autant plus lorsque, dans un contexte mondialisé, les armées, la propagande, les récits, impliquent la réunion de plusieurs nations et de plusieurs langues. Après le 11 septembre 2001, les institutions états-uniennes responsables de la sécurité ont eu du mal à recruter des spécialistes compétents pour décoder la masse de documents en arabe qui leur arrivait. Elles ont espéré compenser ce manque en recourant à des logiciels de traduction automatique qui avaient déjà été utilisés massivement au moment de la guerre en Bosnie : « L’un des logiciels les plus prisés, rappelle Emily Apter, portait le nom optimiste de “Diplomate”. Mais les résultats se sont révélés peu fiables, voire tragiquement erronés. Les enjeux de la métraduction sont une question de vie ou de mort, car, sur le théâtre d’opérations de la guerre, une erreur de logiciel peut facilement déclencher des “tirs amis” provoquant la mort de ceux qui ont été pris pour des cibles ennemies. »

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