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Les enfants de Caïn : la figure du criminel, de la naissance de l’imprimerie à l’anthropométrie judiciaire

Les enfants de Caïn : la figure du criminel, de la naissance de l’imprimerie à l’anthropométrie judiciaire

Appel à communication

Les enfants de Caïn : la figure du criminel,
de la naissance de l’imprimerie à l’anthropométrie judiciaire

15-16 janvier 2015
Colloque international organisé par l’Académie de France à Rome – Villa Médicis, en
partenariat avec le Centre d’Études Supérieures de la Renaissance (Tours).

 

L'un des mythes fondateurs de la culture judéo-chrétienne est un fratricide : le meurtre par Caïn de son frère Abel. Comme Robert Badinter le souligne dans son
introduction au catalogue de l’exposition Crime et châtiment (Orsay, 2010), ce
passage de la Genèse (4, 3-8) montre que « le crime est consubstantiel à l’être
humain [et que] tout meurtrier est le fils de Caïn » (p. 17). Aussi fascinante soit-elle
depuis des siècles, la figure du criminel – dont Caïn ne constitue que l’un des
multiples visages – n’a pas encore été étudiée avec l’attention qu’elle requiert, en
particulier pour les siècles qui précèdent la naissance de la photographie.
Ce colloque, organisé à l’Académie de France à Rome – Villa Médicis en regard de
l’exposition intitulée Les Bas-fonds du baroque. La Rome du vice et de la misère, se
propose de faire le point sur cette question de manière diachronique et
transdisciplinaire. Les aires géographiques de la France et de l’Italie seront
privilégiées. Deux inventions majeures devront servir de bornes chronologiques à la
réflexion. D’un côté, l’invention de l’imprimerie (fin du XVe siècle), suivie de près par
la naissance du fait-divers (vers 1529), qui permet la diffusion, à une échelle plus
importante que la peinture, de la figure du criminel assortie de la narration de son
méfait. De l’autre, la naissance, grâce à la photographie, de l’identification
anthropométrique (fin du XIXe siècle), qui vise à créer des portraits génériques de
criminels : « une pictographie des sauvages », comme Cesare Lombroso l’écrit dans
L’Homme criminel.
Entre ces deux termini, l’iconographie criminelle, où se conjuguent peinture, dessin,
estampes ou photographie révèle-t-elle une physionomie particulière ; une constance
des habitudes de représentations et donc du fantasme lié à cette figure du mal ?
Afin de répondre au mieux à ces problématiques – qui ne sont aucunement des axes
thématiques fermés –, les communications n’excédant pas 30 minutes devront se
concentrer principalement sur la figure du criminel et non sur le crime perpétré ou sur
la victime. Les communications sur la littérature ou sur des champs spécialisés tel
que la médecine, la justice, l’opéra ou le théâtre sont les bienvenus si tant est
qu’elles permettent de réfléchir sur la fonction et l’évolution de ce qu’on pourrait
appeler le « portrait du criminel ».

Les langues du colloque seront le français, l’italien et l’anglais.
Les propositions sont à envoyer au plus tard le 20 septembre, au format PDF à
Amélie Bernazzani (melbeng@hotmail.com) et à Annick Lemoine
(annick.lemoine@villamedici.it). Elles comporteront un titre, un texte d’au maximum
2500 signes et une courte biographie de l’auteur (environ 350 signes). Une réponse
sera apportée mi-octobre à l’ensemble des propositions.