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Les commentaires de la poésie grecque par les Anciens : transmission culturelle et transferts linguistiques

Les commentaires de la poésie grecque par les Anciens : transmission culturelle et transferts linguistiques

Les commentaires de la poésie grecque par les Anciens : transmission culturelle et transferts linguistiques.
Synonymie et parasynonymie dans les scholies aux poètes grecs.


Colloque international organisé par l'ISTA (EA 4011) : Vendredi 9 et samedi 10 novembre 2012
UFR SLHS Salon Préclin 20 rue Chifflet - 25000 BESANÇON


Avec le soutien du Conseil Régional de Franche-Comté, de la Ville de Besançon et de la Direction des Relations Internationales de l’Université de Franche-Comté

Les scholies de Pindare se présentent pour une grande part comme une traduction intra-langue, ce qui leur confère un intérêt linguistique et littéraire majeur.
Les commentateurs de Pindare usent en effet de plusieurs méthodes pour accéder au sens des formules poétiques qu'ils étudient, et pour transmettre le plus possible de sens à leurs auditeurs et lecteurs. Nous avons pensé aussi qu’il était intéressant d’étudier ces méthodes dans les scholies à d’autres textes poétiques grecs.
L'un des procédés favoris des commentateurs de Pindare sur le plan du lexique, outre la glose épilinguistique, est de proposer des synonymes pour les mots ou expressions qu’ils trouvent obscurs. Avertis en général de la polysémie du texte pindarique, ils se contentent rarement d'un seul synonyme, se servent aussi des antonymes, et tissent ainsi autour du texte des réseaux de significations nouvelles. D’autre part, le commentaire a très souvent recours à la réécriture, et se présente comme une suite de variations ; dans ces énoncés paraphrastiques, l'étude de la synonymie peut être étendue à toutes sortes de parasynonymies : il devient nécessaire alors de prendre en considération l’ensemble de l'énoncé, celui de Pindare et celui de la scholie.
Les alexandrins et leurs continuateurs d’époque romaine étaient grands amateurs et producteurs de lexiques et dictionnaires. On voit cependant que les processus ici relevés ne concernent pas seulement l'étude du grec en tant que koinê, à l'intérieur de laquelle on peut observer quels éléments sont ou non proposés en diachronie comme plus ou moins équivalents à la langue de Pindare. Liens logiques, ordre des mots, figures, catégories grammaticales, fournissent aussi leur lot de substitutions ou de similitudes, observables dans un contexte spécifique, et susceptibles d’éclairer ainsi tant la poésie mélique que la perception qu'en ont les commentateurs et leur façon de la réactualiser. Les efforts d’explication étymologique en synchronie, les variantes métaphoriques apportées aux métaphores mêmes de Pindare, les incertitudes sur le référent, les glissements sémantiques, le discours figuré, font aussi partie de la transposition opérée par le commentaire. Les faisceaux de paradigmes et de connotations nouvelles font apparaître le différentiel spécifique entre le langage commun et ses règles, et ce qui advient dans le lieu poétique propre à Pindare.
Le terme de synonymie ne se trouve pas dans les scholies anciennes de Pindare. On peut cependant étudier aussi comment les grammairiens enchaînent et organisent les différentes traductions proposées d’une même expression pindarique, et dans quelle mesure ils thématisent leur pratique. On peut enfin se demander comment cette pratique se rattache à la réflexion proprement métalinguistique initiée par les philosophes depuis Platon, Aristote et les Stoïciens, ainsi qu’aux prolongements de celle-ci dans les traités rhétoriques d’époque alexandrine et romaine.
L’étude de la pratique synonymique, en tant qu’effort de transmission d’une culture, non seulement dans les scholies à Pindare, mais aussi dans les scholies à d’autres poètes grecs, offre donc un vaste champ d’investigations, que nous souhaitons ouvert à des approches très diverses.

Vendredi 9 novembre 2012

9h30 : Accueil des participants.
10h : Allocution d’ouverture par Antonio Gonzales, Directeur de l’ISTA.
Introduction du colloque par Michel Fartzoff, Directeur de l’axe « Textes, imaginaires et représentations dans l’Antiquité » de l’ISTA.

Première partie : données linguistiques
(Président de séance : Michel Briand)


10h15-10h45 : Daniel Lebaud et Katja Ploog (Université de Franche-Comté) : « Synonymie, gloses et paraphrases ».
10h45-11h15 : Jean Schneider (Université Lumière – Lyon II) : « Les équivalences syntaxiques dans les scholies pindariques : une confrontation entre la réflexion d’Apollonius Dyscole et la pratique des scholiastes ».
11h15-11h-30 : Discussion.
(Président de séance : Guy Lachenaud)
11h30-12h : Paola Bernardini (Université d’Urbino) : « La langue poétique et la syggraphè dans les scholies à Bacchylide et à Pindare ».
12h-12h30 : Michel Casevitz (Université Paris Ouest-Nanterre-La Défense) : « Que savaient les scholiastes de la langue d’Hésiode ? ».
12h30-12h45 : Discussion.
12h45-14h15 : Déjeuner pris au Restaurant Universitaire de la Faculté des Lettres, 36 rue Mégevand.

Fin de la première partie : données linguistiques et deuxième partie : contenus culturels
(Président de séance : Jean Schneider)


14h15-14h45 : Isabelle Boehm (Université Lumière – Lyon II) : « De la synonymie à la glose : présence, utilisation, manipulations du vocabulaire spécialisé dans les scholies aux Olympiques I-VI de Pindare ». .
14h45-15h15 : Claire Muckensturm-Poulle (Université de Franche-Comté) : « Métonymie et paraphrase explicative dans les scholies aux Olympiques I-VI ».
15h15-15h45 : Guy Lachenaud (Université Paris Ouest-Nanterre-La Défense) : « Les mots synonymes dans les scholies à Apollonios de Rhodes : pour quoi faire ? ».
15h45-16h15 : discussion, puis pause-café.
(Présidente de séance : Paola Bernardini)
16h15-16h45 : Glenn Most (Université de Chicago et École Normale Supérieure de Pise) : « À propos des scholies anciennes et des commentaires byzantins à la Théogonie d’Hésiode ».
16h45-17h15 : Oretta Olivieri (Université d’Urbino) : « Les récits mythiques de la poésie pindarique réécrits, expliqués et remodelés par les scholiastes ».
17h15-17h45 : Charles Delattre (Université Paris Ouest-Nanterre-La Défense) : « Les noms mythiques dans les scholies ».
17h45-18h : Discussion.
20h : Dîner pris au Restaurant « Les 4 saisons », 22 rue Mégevand.

Samedi 10 novembre

Fin de la deuxième partie : contenus culturels et troisième partie : processus de transmission
(Président de séance : Glenn Most)


9h-9h30 : Suzanne Saïd (Columbia University et Université Paris Ouest-Nanterre-La Défense) : « Les épithètes d’Ulysse et d’Achille dans l’Iliade et l’Odyssée : synonymes et commentaires dans les scholies ».
9h30-10h : Michel Briand (Université de Poitiers) : « L’ambiguïté créatrice dans les scholies anciennes à Pindare : sur quelques images d’or et de lumière ».
10h-10h30 : Orlando Poltera (Université de Fribourg) : « Les corneilles, l’aigle et Hiéron : les attaques supposées de Pindare contre ses rivaux dans les scholies ».
10h30-11h : Discussion, puis pause-café.
(Président de séance : Michel Casevitz)
11h-11h30 : Kristina Tomc (Université de Ljubljana) : « La synonymie dans les descriptions de la création poétique chez Pindare ».
11h30-12h : Sylvie David (Université de Franche-Comté) : « Les scholiastes et la concision pindarique ».
12h-12h15 : Discussion.
12h15-14h : Déjeuner pris à la Brasserie 1802, place Granvelle.

Fin de la troisième partie : processus de transmission
(Présidente de séance : Suzanne Saïd)


14h-14h30 : Ekaterini Vassilaki (Université de Strasbourg) : « Vainqueur glorieux, tyran puissant, oikistes, homme affaibli par la maladie : le portrait de Hiéron de Syracuse dans les scholies pindariques ».
14h30-15h : Elsa Bouchard (Université de Montréal) : « Aristarque et l’étymologie des noms divins ».
15h-15h30 : Cécile Daude (Université de Franche-Comté) : « Objets de sens : synonymie et thématique dans les scholies aux épinicies de Pindare ».
15h30-16h : Synthèse et conclusion.
16h45 : Visite des collections archéologiques du Musée des Beaux-arts et d’Archéologie de Besançon, 1 place de la Révolution (si nombre de participants suffisant).