Questions de société

"Les Célébrations nationales 2012 inaugurées par une polémique", par P. Assouline (blog)

Publié le par Marc Escola

Sur le blog de P. Assouline, le 20/1/12:

Les « Célébrations nationales 2012″ inaugurées par une polémique

Vous avez aimé les polémiques sur les « Commémorations nationales 2011 » ? Vous adorerez celles sur les « Commémorations nationales 2012 ». Incroyable ce que ce petit livre gratuit, inventoriant les évènements que la République a l’intention de célébrer avec F-M-460x250-300x163.jpgles pompes de rigueur (cérémonies, colloques, discours et trompettes) peut susciter comme controverses. Un vrai brûlot sur papier glacé ! Il n’est pourtant constitué que de textes au ton assez monocorde commandés le plus souvent à des universitaires rompus à ce genre d’exercice. On se souvient du hourvari déclenché l’an dernier par l’affaire Céline. A l’orée de 2012, on peut déjà prévoir que ce ne sont pas tant l’édit de Caracalla, le traité de Fès, Rousseau, Sigebert de Gembloux, ni même vraiment Jeanne d’Arc qui déchaîneront la controverse mais la guerre d’Algérie. D’ailleurs, c’est déjà parti sans même attendre le jour anniversaire de l’indépendance cet été.

Guy Pervillé, professeur d’histoire contemporaine à l’université de Toulouse/Le Mirail et l’un des meilleurs connaisseurs français du sujet, s’était donc vu commander il y a plus d’un an par le directeur chargé des Archives de France la notice relative à la fin de la guerre d’Algérie « sur le ton le plus objectif possible ». Il rendit son pensum de 6000 signes à la date demandée ; on lui demanda quelques corrections mineures ; il s’exécuta de bonne grâce. Le 17 avril dernier, son texte était en boîte. Mais quelle ne fut pas sa surprise en apprenant par la bande que, sans l’en informer, « on » l'avait amputé des quatre cinquièmes et qu’il paraîtrait ainsi sans signature, contrairement aux autres contributions du recueil (mais sa bibliographie, elle, a été entièrement reproduite). « C’est le premier acte de censure que j’ai subi en plus de quarante ans de carrière » assure Guy Pervillé qui n’en revient pas. On peut juger sur pièces en comparant l’original qu’il vient de mettre en ligne ici sur son site et ce que le ministère en a fait à la page 56 du recueil. Ont sauté notamment les évocations du rôle de l’OAS, des enlèvements des Français, des massacres de harkis et de leur abandon… Le nom même du général De Gaulle n’y est plus, un exploit !

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