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Les arts visuels, le web et la fiction

Les arts visuels, le web et la fiction

Publié le par Camille Esmein (Source : Bernard Guelton)

« LES ARTS VISUELS, LE WEB ET LA FICTION » - mise à jour : 26/10/2006

Colloque international
Université Paris 1, Panthéon-Sorbonne

Salle des conseils et Amphithéâtre Turgot

- 24 et 25 NOVEMBRE 2006 –

Ce colloque sur les arts visuels, le web et la fiction a pour ambition d'interroger les oeuvres artistiques appartenant aux arts visuels mais également celles réalisées sur l'internet dans leurs rapports à la fiction.

Les arts visuels

Si la littérature et le cinéma ont nourri une réflexion approfondie sur la fiction, d'autres domaines liés aux arts visuels sont largement restés inexplorés. Ainsi l'exposition peut recourir aux fictions canoniques (vidéo, cinéma, dispositifs textuels), mais aussi à l'image fixe, l'installation ou la performance. Quelle est l'importance respective de chacun de ces éléments en rapport avec la fiction ? Que produisent leurs éventuelles cohabitations ? Quelle est la place dévolue au « scénario », celle relative au concepteur ou au visiteur de l'exposition ?

Deux lieux communs informent massivement l'art contemporain dans son rapport à la fiction. Le premier consiste à qualifier l'oeuvre d'art comme suspendue entre réalité et fiction. Le second justifie cette indétermination comme une conséquence de la spectacularisation du monde, l'indistinction entre le vécu et sa représentation. Que recouvrent ces lieux communs ? Quelles sont les limites du tout fictionnel ?

Dans quelle mesure l'élaboration et le vécu collectif des oeuvres sont-ils contradictoires ou constitutifs d'une fiction ? Ludiques, politiques, les oeuvres collectives peuvent impliquer un assujettissement fort différent au monde. L'univers du jeu est susceptible d'engager un rapport direct à la fiction. L'interrogation d'un univers social peut procéder d'une utopie, d'une « micro - utopie » ou d'une action directe sur le monde.

Le web

Les travaux artistiques réalisés sur l'internet modifient-ils notre appréhension de la fiction ? Le brouillage des différences entre auteur et utilisateur, original et duplication ne demandent-ils pas de reconsidérer notre approche de la fiction ? L'autonomie toujours croissante du web, son auto-référentialité, permettent-ils toujours de distinguer entre domaines factuels et fictionnels ? Les distinctions entre réalité et vérité, falsification et fiction qui ont permis de construire diverses approches de la fiction semblent confondues dans les discours qui tentent d'approcher l'univers de l'internet.

Dans quelle mesure l'élaboration et le vécu collectif des oeuvres sont-ils contradictoires ou au contraire constitutifs d'une fiction ? Cette question évoquée à propos de l'art contemporain retrouve dans l'univers du web une résonance particulièrement vive. Il suffit d'évoquer l'importance du jeu en ligne, créateur « d'univers persistants », le recyclage et l'appropriation de fictions traditionnelles, la multiplication des identités fictives pour entrevoir la complexité que peut revêtir la fiction lorsqu'elle est partagée en réseaux. Trois registres de questions pourront être envisagés : 1) le rapport réalité / fiction sur internet, 2) les nouvelles formes artistiques développées sur le web et leurs rapports à la fiction, 3) la création de fiction sur internet et le rapport à l'hypertexte.

La question des représentations

La question des représentations est au coeur des arts visuels et de la fiction. De par sa puissance métaphorique, le mot se prête à de très nombreuses définitions selon les contextes où il est utilisé. Si la relation de correspondance, de renvoi ou de substitution sont communes aux représentations factuelles et fictionnelles, quelles sont alors les particularités de ces dernières ? Si l'absence de référence ou de dénotation dans notre monde ordinaire ne nous aide guère à caractériser la fiction, comment appréhender les aspects positifs et créatifs de celle-ci ? Comment, en dépit de l'inexistence de toute dénotation, l'objet fictionnel est-il malgré tout apte à modifier l'univers de croyance de celui ou celle à qui il est destiné ? Et puisque ce qui est conçu à un moment comme vérité peut devenir ultérieurement simple croyance ou affabulation comme dans le mythe, ne faut-il pas alors considérer avant toute chose l'usage et le niveau de croyance comme ce qui vient fonder un objet comme fictionnel ?

Dans leurs situations aux marges des fictions canoniques, les fictions artistiques et visuelles viennent nous interroger sur le statut de la croyance et l'importance des niveaux de représentations dans la génération des univers fictionnels. Filmer une troisième fois l'attaque d'une banque sous la directive de son auteur et braqueur (Pierre Huyghe) ; réaliser comme artiste les actions de l'héroïne d'un livre qu'un écrivain avait pris préalablement pour modèle chez cette même artiste (Sophie Calle) ; juxtaposer plusieurs films et autant de trajets vers un même événement (Melik Ohanian) ; Parodier le site de l'Organisation Mondial du Commerce (The Yes Men), construire un espace réel en trois dimensions en miroir de celui du spectateur (Leandro Erlich) ; ou plus simplement figurer la sieste du peintre (Jean Le Gac), (etc…), n'est-ce pas de façon à chaque fois différente, nous mettre dans et devant le passage d'un monde à un autre ? Et gommer un peu à chaque fois la priorité de notre monde ordinaire en l'ouvrant vers une pluralité de mondes possibles ?

Vendredi 24 novembre

Université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne
Salle des conseils (1)
12, place du Panthéon, escalier M

Nombre de places limitées à 70

9h 15 Accueil des participants et ouverture du colloque

PRATIQUES ARTISTIQUES EN REGARD DE LA FICTION


1) 9h 45 Jacinto LAGEIRA, Université Paris 1, France, « En réalité. Sur le fictionnalisme et ses hybrides.

2) 10h15 Chantal PONTBRIAND, revue Parachute, Canada, « Le performatif et la fiction, territoires et déterritorialisation ».

3) 10h45 Joana HADJITHOMAS et Khalil JOREIDGE, cinéastes, Liban, « A perfect Day ».

11h 15 Questions

4) 11h 30  Pierre GINER, artiste, France
5) 12h  Alain DECLERCQ, artiste, France, « Etat de siège ».

12h 30 Questions et déjeuner

6) 14h 30 Yann TOMA, artiste, Université Paris 1, « Entreprise Ouest lumière ».

7) 15h  Richard CONTE, artiste, Université Paris 1, « Richard Conte2 ».

8) 15h30 Jean-Pierre MOUREY, CIEREC, Université St Etienne, « Fiction de l'encyclopédie — De la véridicité des images ».

16h  Questions

9) 16h15 Melik OHANIAN, artiste, France, « Seven minutes before » (sous réserve).

10) 16h 45 Lorenzo Menoud, artiste suisse, "Mes fictions - entre théorie et pratique"

 




17h15 Questions
18h Fin de la première journée

Samedi 25 novembre 2006

Université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne
Amphithéâtre TURGOT
1, rue Victor Cousin

(Nombre de places limitées à 200)

FICTIONS « EN LIGNE »

1) 9h30 Yannick MAIGNIEN, « Vérité et fiction sur le web ».
2) 10h Monique MAZA, CIEREC, Université St Etienne,
3) 10h 30 Alexandra SAEMMER, CIEREC, Université St Etienne, « Espaces intimes en réseau ».

11h Questions

4) 11h 15 Andy BICHLBAUM, artiste, USA-France, « Welcome to Halliburton.com ».
5) 11h45 Marie-Laure RYAN, Chercheur, USA, « Mondes fictionnels à l'âge de l'Internet ».

12h 30 Questions et déjeuner


FICTIONS ET REPRÉSENTATIONS

6) 14h 15 Peter HILL, artiste, Australie, « Superfictions - the myth of the frame ». (anglais/français)
7) 15h 30 Walton KENDALL, Université du Michigan, USA, « When Fiction and Reality Coincide ». (anglais/français ; titre sous réserve)

16h30 Questions

8) 16h45 Jérôme PELLETIER, Institut Jean Nicod (CNRS/EHESS/ENS), « Image, interactivité et fiction » (titre sous réserve)
9) 17h30 Jean-Marie SCHAEFFER, C.N.R.S., « Quelles fictions ? »

18h 30 Questions, FIN DU COLLOQUE, SYNTHÈSE ET OUVERTURE

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UNIVERSITÉ PARIS 1 PANTHÉON – SORBONNE

U.F.R. 04

Centre d'Etude et de Recherche en Arts Plastiques
47/53 rue des bergers, 75015 Paris
Université de St Étienne : CIEREC

Bernard Guelton
Bernard.Guelton@univ-paris1.fr
01 69 39 06 97