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Les Anciens Canadiens, 150 ans après : préfigurations et réfractions

Les Anciens Canadiens, 150 ans après : préfigurations et réfractions

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Claude La Charité)

Colloque Les Anciens Canadiens de Philippe Aubert de Gaspé, 150 ans après :

Préfigurations et réfractions

Musée de la mémoire vivante, Saint-Jean-Port-Joli, 4-5 octobre 2013

Appel de communications

 

À l’occasion du 150e anniversaire de la publication des Anciens Canadiens, ce colloque invite à relire ce premier classique de la littérature québécoise en le replaçant à la fois dans les réseaux textuels dont il est tributaire et dans ceux qu’il a suscités. Il s’agira tantôt d’en étudier les préfigurations, notamment à l’aide de lectures axées sur la genèse de l’œuvre et l’intertextualité qui l’a générée et qu’elle génère, tantôt d’en répertorier et analyser les réfractions depuis 1863, que celles-ci soient le résultat d’adaptations (en particulier théâtrales, mais aussi ad usum delphini), de traductions ou de relectures.

Force est de constater le succès durable de ce roman historique auprès d’un large lectorat, comme en témoignent les trente-deux rééditions parues depuis l’édition princeps. Un succès qui fut tout à la fois critique, commercial et instantané. Imprimé à 2000 exemplaires en avril 1863, ce premier tirage fut épuisé en quelques mois. Dès l’année suivante, les imprimeurs Desbarats donnèrent une nouvelle édition, tirée cette fois à 5 000 copies.

Malgré leur nombre et leur diversité, les contributions sur Philippe Aubert de Gaspé père sont loin d’avoir épuisé tout le champ des possibles du discours critique sur Les Anciens Canadiens. La rédaction, les traductions, les adaptations et la réception constitueront les trois axes du colloque qui se tiendra au Musée de la mémoire vivante dans la reconstruction du manoir de Saint-Jean-Port-Joli.

Axe 1 : Rédaction. Dans une perspective génétique, que nous révèlent les avant-textes des Anciens Canadiens, qu’il s’agisse des manuscrits ou des chapitres publiés en revue ? En quoi la composition des Mémoires peut-elle éclairer rétrospectivement celle du roman et, en particulier, des « Notes et compléments » ? Qu’est-ce que les récits publiés de façon posthume dans Divers (1893) ou les épaves conservées en manuscrits du troisième opus peuvent nous révéler a posteriori des Anciens Canadiens et plus largement de l’écriture d’Aubert de Gaspé ? En quoi la traduction de Walter Scott faite par l’auteur à temps perdu est-elle perceptible dans le roman de 1863[1] ? Quelle appréciation critique peut-on faire du rôle de mentor que l’abbé Casgrain s’attribue dans la relecture du manuscrit et des épreuves des Anciens Canadiens ?

Axe 2 : Traductions. À ce jour, Les Anciens Canadiens ont fait l’objet de trois traductions anglaises : la première parut par les soins de Georgiana M. Pennée en 1864, la seconde, due à la plume de Charles G. D. Roberts, fut publiée en 1890, alors que la plus récente, de Jane Brierley, date de 1996[2]. Le roman a aussi été traduit en espagnol dans l’Argentine de Perón[3] et en roumain sous le régime de Ceausescu[4]. En quoi ces traductions témoignent-elles d’une réception différente du roman ? S’agit-il de traductions intégrales ? Quels partis pris ont été adoptés par les traducteurs ?

Axe 3 : Adaptations et réception. Les Anciens Canadiens ont aussi fait l’objet d’adaptations à la scène et pour un public scolaire. Dès 1865, les élèves du Collège de L’Assomption interprétèrent Archibald Cameron of Locheill, pièce écrite par Camille Caisse et J.-Arcade Laporte[5]. En 1894, Joseph George Walter McGown[6] tira un drame en trois actes du roman d’Aubert de Gaspé. En 1931, George Monarque[7] publia un drame versifié en cinq actes, intitulé Blanche d’Harberville. Enfin, en 1956, Guy Boulizon[8] donna une version abrégée du roman, qui fut rééditée trois fois. Que nous révèlent ces différentes réécritures de l’interprétation des Anciens Canadiens entre 1865 et 1963 ? Au-delà de la réception retracée par Maurice Lemire[9], quelles sont les ruptures et les continuités d’interprétation dont Les Anciens Canadiens ont fait l’objet depuis 150 ans au Québec, au Canada et à l’étranger ?

Les propositions d’intervention d’au plus 350 mots, s’inscrivant dans l’un ou l’autre des trois axes, doivent être soumises au plus tard le 15 mars 2013 par courrier électronique, à l’adresse suivante  : claude_la_charite@uqar.qc.ca.