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Léon-Gontran Damas (1912-1978)

Léon-Gontran Damas (1912-1978)

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Kathleen Gyssels)

Avec le décès d'Aimé Césaire, il convient de rendre hommage au mouvement de la négritude et de revenir sur celui qui est resté toujours à l'ombre des fondateurs du mouvement: Léon-Gontran Damas. Toujours à l'ombre de L.S. Senghor dont on fêta le centenaire de la naissance en 2006, à l'ombre d'Aimé Césaire dont le décès reconfirma l'oubli du co-fondateur guyanais[1], Léon-Gontran Damas (1912-1978) mérite d'être revisité.

Dans cet hommage et forum international et interdisciplinaire, nous voulons réunir des témoins ( Lilian Pestre de Almeida, Femi Ojo-Ade, V.Y. Mudimbe) qui l'ont connu et les critiques qui ont su mesurer à sa juste hauteur l'homme et l'oeuvre. Bien que sa poésie soit « moins sophistiquée » (Senghor ), et qu'il y ait « du Prévert en lui » (Corzani 1976), Damas reste « the ultimate multicultural intellectual » (Ojo-Ade 1995). L'« étonnante dis-symphonie de ces trois paroles » (Glissant, le 17 avril 2008), d'une part, le « feu sombre toujours » qu'incarna Damas (Césaire dans Moi, Laminaire), d'autre part, incitent à dresser le bilan de trois générations d'intellectuels et de littéraires de la Caraïbe, toutes langues confondues. De fait, à l'ère de la post-Eloge, il convient de dresser le bilan de trois générations littéraires qui ont marqué la Caraïbe en particulier, et le « Tout-monde » en général.

Plusieurs pistes centrales seront l'objet d'échanges et de réflexions :

· Damas, l'ethnographe anti-eurocentriste (Veillées noires et Retour de Guyane)

· Damas, le poète post-négritudiniste (surréaliste, queer (Black-Label) et go-between (Harlem Renaissance, Alain Locke, …)

· Damas, le politicien controversé et le professeur consacré de black literature à Howard University (Washington, D.C.)

· Facteurs contribuant à la canonisation ou au contraire à l'ombre et à l'ombrage de certains auteurs et critiques caribéens

· Passes et im/passes dans le monde pancaribéen: îles/continents, Guyanes et îles caribéenes ; nouveaux indépendantismes (Porto Rico, Guadeloupe…)

· Pourquoi les Guyanes (anglo-, franco- , néerlandophone) restent-elles le parent pauvre des littératures caribéennes et postcoloniales ?

· Quelle postérité et quelle relève : post-créolité ?

· Damas et l'Afrique ; Damas et les Amériques noires (le Brésil)

· Damas en traduction et en éducation : comment traduire et enseigner ?


[1] Voir les nombreux articles, entre autres dans Le Monde. En ligne : http://www.lemonde.fr/web/recherche_resultats/1,13-0,1-0,0.html?dans=dansarticle&num_page=1&booleen=et&ordre=pertinence&query=c%E9saire&periode=30&sur=Lemonde

Plusieurs auteurs semblent ignorer le troisième membre du mouvement (cf. Edition du 19 avril du Monde) : « La France célébrera, dimanche 20 avril, des obsèques nationales en l'honneur d'Aimé Césaire, mort à Fort-de-France (Martinique), jeudi 17 avril. Le président de la République assistera aux cérémonies qui salueront la mémoire du « poète de la négritude ». Cette affirmation de l'« identité nègre », qu'il partagea avec un autre poète, le Sénégalais Léopold Senghor, lui survivra longtemps, comme l'ensemble de son oeuvre littéraire saluée, en leur temps, par Jean-Paul Sartre et André Breton. »