Actualité
Appels à contributions
Lectures plurielles de Jacques Spitz (Bordeaux)

Lectures plurielles de Jacques Spitz (Bordeaux)

Publié le par Bérenger Boulay (Source : François Ouellet)

LECTURES PLURIELLES DE JACQUES SPITZ

Colloque international à l’Université Bordeaux Montaigne

21-22 mars 2019

Méconnue, l’œuvre de Jacques Spitz appelle à la redécouverte dans la foulée de l’ouvrage d’introduction que vient de lui consacrer Patrick Guay aux Presses Universitaires de Bordeaux : Jacques Spitz, le mythe de l’humain (décembre 2016). Écrivain atypique des années 1920-1950, s’inscrivant à la fois dans le champ littéraire le plus restreint et dans celui d’une littérature de grande consommation, d’abord praticien de récits profondément originaux, menés hors des sentiers battus, Jacques Spitz devient par la suite une figure imposante de la science-fiction française, à une époque où les principales références étaient anglo-saxonnes. Porté par la crise du roman de l’entre- deux-guerres et la tradition des romans azymes, Spitz se tient en équilibre sur les genres, héritier tardif de Swift et de Sterne, légataire du symbolisme, détracteur de ce qu’il appelle le roman bourgeois, très tôt marqué au sceau du surréalisme (sa fascination pour le rêve et l’idéalisation de la femme), influencé par l’intellectualité tragique de Lautréamont et de Valéry, attiré par le développement de la physique. La SF trouve chez lui une œuvre traversée par une même vision du monde caustique et inquiète. Spitz est peut-être surtout un moraliste avec sa thématique de fin du monde, son désenchantement et une nostalgie qui transparaissent dans les reproches à l’endroit de ses semblables.

L’œuvre de Spitz reste inexplorée, aussi bien sur le plan thématique que dans des perspectives formelles, des fictions aux essais romancés, du Voyage muet (1930) à Ceci est un drame (1947), de La Forêt des Sept-Pies (1946) à Albine au poitrail (1956), en passant par les nouvelles de science- fiction éparpillées dans des magazines, sans parler de l’immense journal intime, encore inédit. Spitz a constamment cherché à produire autre chose, à se définir par opposition : il faut examiner l’activité littéraire de cet « être de ruptures et d’écarts volontaires et cultivés » (François Ouellet, préface à Jacques Spitz, le mythe de l’humain), de cet homme des expériences littéraires, il faut voir comment s’articule sa pensée, de manière à inscrire l’œuvre dans les enjeux esthétiques et institutionnels de son époque.

Toute proposition concernant l’œuvre publiée ou inédite de Spitz ou portant sur les rapports de l’écrivain avec l’Institution littéraire, ses influences ou ses «amitiés littéraires» (Benjamin Crémieux, Gaston Derycke, etc.), la SF, la droite, etc., sera la bienvenue.

Pour la bibliographie de l’œuvre publiée et inédite de Jacques Spitz, on consultera Patrick Guay, Jacques Spitz, le mythe de l’humain, Presses Universitaires de Bordeaux, 2016. Ou encore, le site officiel Jacques Spitz : http://www.uqac.ca/jspitz/

Faites parvenir votre proposition de communication avant le 1er mars 2018 à tous les membres du Comité organisateur du colloque: Patrick Guay: patrick.guay@uqac.ca + François Ouellet: francois_ouellet@uqac.ca + Natacha Vas Deyres : natvd@cegetel.net