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Le théâtre postdramatique & la question du posthumain

Le théâtre postdramatique & la question du posthumain

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Isabelle Barbéris et Françoise Dubor)

Le théâtre postdramatique et la question du posthumain
(Les mondes possibles de la scène contemporaine)


Rencontres 21-22 novembre 2014

 

Organisation: Isabelle Barbéris; Françoise Dubor

Laboratoires: CERILAC (Paris Diderot); FoRell (université de Poitiers)


Depuis une quinzaine d’années, on a beaucoup parié sur la défiguration que la scène contemporaine imposait à l’art théâtral, en pointant un « après » diversement compris, mais qui radicalisait une rupture temporelle dans les pratiques scéniques. Or l’espace de jeu qui s’ouvre donne à penser, plutôt que le devenir du drame, l’évolution de l’humain dans les œuvres. Qu’on la nomme « post-humain », « performatif », interartistique, émancipé, la nouvelle scène intègre en son sein d’autres étendues, crée des communautés artistiques renouvelées ou arts, sciences, recherche, corporéité dialoguent, et se fixent de nouveaux enjeux de transformation sociale, produisant des connaissances, voire des utopies spéculatives en re-fictionnant le monde dans lequel nous vivons.

Placé à la marge du plateau, soumis à divers types d’intempéries – par le retour à son animalité, sa réification supplétive par la technologie, ce corps flottant, inerte, morcelé, renvoyé à une nature recomposée qui rappelle les préceptes des philosophes présocratiques – l’humain passe au crible des sciences dans les arts qui proposent le spectacle d’un naufrage avec spectateur (pour reprendre le titre d’un essai de Hans Blumenberg). Le théâtre, cette mer agitée, éprouve les lignes de résistance de l’humain, jusque dans son exclusion formelle. Il devient donc nécessaire de recourir aux théories de la physique quantique, à la philosophie de Lucrèce, à la métaphore de Blumenberg, aux visions de l’homme de Nietzsche, entre autres références, pour penser ce théâtre définitivement détaché d’Aristote, outre sa dimension interartistique et interdisciplinaire. Les propositions de Castellucci, de Goebbels, y croisent celles d’auteurs comme Beckett et d’artistes comme Philippe Quesne, Cyril Teste ou Katie Mitchell, Guy Cassiers, tant d’autres encore. Des pièces souvent dépeuplés où l’humain se trouve décentré, débordé et ainsi re-questionné dans son rapport au monde.

Nous envisageons d’observer et d’analyser comment l’humain se trouve, sur cette scène contemporaine, relayé, suppléé, parfois absenté, dans une perspective anthropologique repensée, et selon des lignes scientifiques nouvelles comme l’écocritique, ou nouvellement convoquées pour penser le théâtre comme les sciences de la terre et du vivant (géologie, météorologie, cosmologie, biodiversité, économie…). C’est donc la totalité de la procédure théâtrale qui nécessite sa réévaluation – un chantier dont l’ambition sera ici à la fois de synthétiser les lignes déjà tracées et d’ouvrir un domaine profondément novateur.

 

Suggestions d'approches épistémologiques et de transversalités:

Anthropologie

Dramaturgie

Ecologie et écocritique

Esthétique

Histoire de l'art

Histoire des sciences

Philosophie

Robotique, intelligence artificielle

Sciences de l'information et de la communication

Sciences politiques et histoire des sociétés

Sciences du vivant

 

Les propositions d'intervention sont attendues pour le 30 août 2014 et doivent être envoyées au deux adresses suivantes:

isa.barberis@gmail.com ET  francoise.dubor@noos.fr

 

Elles recouvrent par exemple:

- des propositions de communication, sous la forme d'un résumé d'une vingtaine de lignes précisant l'angle d'approche et le corpus

- des propositions d'intervention artistique, de performance conférence, de mapping, de webconférence...

- des propositions de format libre

 

Les auteurs des propositions recevront une réponse dans la première quinzaine du mois de septembre 2014, ainsi que des informations complémentaires concernant l'organisation des rencontres.