Le temps fait son œuvre : récits, temporalités et narrativité en littérature (colloque étudiant, Montréal)
Appel à communications
Le temps fait son œuvre : récits, temporalités et narrativité en littérature
Deuxième colloque étudiant du Département des littératures de langue française de l’Université de Montréal
21 et 22 avril 2016
Université de Montréal
Comité organisateur : Thara Charland, Marie-Hélène Constant et Caroline Loranger.
À la croisée de l’historiographie et de la littérature, l’art du récit met en fiction et en diction certaines expériences du temps : « Le temps devient humain, écrit Ricœur, dans la mesure où il est articulé de manière narrative; en retour le récit est significatif dans la mesure où il dessine les traits de l’expérience temporelle[i] », rappelle Jean-François Hamel. Selon les époques et les cultures, l’imaginaire de l’histoire fait appel à différentes conceptions des rapports entre le passé, le présent et le futur chez les écrivaines et les écrivains. Cet ensemble de représentations trouve, dans la littérature, un terreau fertile où prendre forme : de la représentation de l’origine et de la fin des temps, aux horloges sur lesquelles on tire à la Révolution (Benjamin), aux poétiques modernes de revenances (Hamel), en passant par les théories de la narrativité, la notion de « temps » renvoie, dans le domaine littéraire, à un ensemble de considérations heuristiques, éthiques et esthétiques.
La deuxième édition du colloque étudiant du Département des littératures de langue française (DLLF), qui se tiendra les 21 et 22 avril 2016, a pour but de doter les étudiants des cycles supérieurs d’un lieu de parole et de réflexion à occuper.
Nous proposons aux participants de penser le rapport entre temps et littérature en s’inspirant des axes de réflexion suivants, sans nécessairement s’y restreindre :
1. Mettre en scène le temps
L’étude proposée pourra se pencher sur les enjeux esthétiques ou poétiques soulevés par la question de la mise en scène de temporalités, voire sur les différents procédés de « mise en texte » d’un ou de plusieurs temps. Elle pourra faire appel à l’analyse de la narrativité ou des chronotopes, par exemple, dans différents genres (fiction, prose d’idées, théâtre, etc.).
2. Tisser l’Histoire et les histoires
Il serait intéressant de s’interroger sur les rapports que peuvent entretenir les textes et l’Histoire, c’est-à-dire d’analyser les représentations de l’Histoire que peuvent véhiculer, reproduire, détourner ou subvertir les écrits. De surcroît, il serait pertinent de réfléchir à la manière dont la fiction et l’historiographie peuvent se rencontrer ou se compléter, à la suite des travaux de Paul Ricœur notamment.
3. Penser les traditions et les ruptures
Ce dernier aspect appelle des études touchant aux questions d’histoire littéraire, de genres et de mémoire. Plus largement, comment peut-on penser les traditions et les ruptures au sein de la littérature? Comment ces continuités revendiquées ou ces points d’achoppement se manifestent-ils et que mettent-ils en scène? Quels avatars de la tradition ou de la rupture habitent les textes?
Les collaborateurs sont invités à réfléchir aux formes et aux imaginaires du temps et de la temporalité dans et à travers les littératures de différents corpus, genres et époques. Les présentations, d’une durée de 20 minutes, se feront en français. Nous vous invitons à nous faire parvenir une proposition de communication d’un maximum de 250 mots, accompagnée du titre de votre communication et d’une courte notice biobibliographique incluant votre nom, votre université d’attache, le sujet de vos recherches ainsi que le nom de votre directeur/directrice de thèse ou de mémoire.
Ces propositions de communications devront être envoyées au plus tard le 15 janvier 2016 à l’adresse suivante : colloque.temps.2016@gmail.com.
Veuillez noter qu’il est possible que les actes de colloque fassent l’objet d’une publication.
Comité organisateur : Thara Charland, Marie-Hélène Constant et Caroline Loranger.
[i] Paul Ricœur Temps et récit 1. L’intrigue et le récit historique, Paris, Seuil, 1991 [1983], p. 17, cité dans Jean-François Hamel, Revenances de l’histoire. Répétition, narrativité, modernité, Paris, Les Éditions de Minuit, 2006, p. 26.