Actualité
Appels à contributions
Le surréalisme : un baroque du vingtième siècle ?

Le surréalisme : un baroque du vingtième siècle ?

Publié le par Natalie Maroun (Source : Naudeix)

Appel à communication : Séminaire Paris III, 2010-2011
Centre de recherches sur le surréalisme,
Université Paris III EA 4400/CNRS (Directeur : Henri BEHAR)


APPEL A COMMUNICATIONS pour le séminaire 2010-2012


Thème : Le surréalisme : un baroque du vingtième siècle ?


Né de la Contre-réforme, captant « l'absence d'harmonie du monde », le baroque se présente comme « quelque chose » – objet historique, catégorie esthétique, « trait », « fonction opératoire », essence – qui doit « faire retour » et qu'il nous faudrait penser « en rapport avec quelque chose d'autre », à quoi il s'opposerait mais dont il « emprunterait partie au moins de son sens » (Hubert Damisch). Pensée et pratiques baroques, faisant retour au XXe siècle, entrent-elles en résonance avec le surréalisme ? Sur quels plans, selon quelles procédures et suivant quels traits ?


Dans son histoire, le baroque a oscillé entre « deux pulsions créatrices, marquées par Eros et Thanatos », observe Christine Buci-Glucksman. D'un côté, « un baroque du vide et de l'entropie », animé par un principe destructif, privilégie « l'énergie de dislocation et de fragmentation figurale » (« le vide et le rien », le « décentrement entropique, trou noir, vide ou spirale »). De l'autre, même si l'opposition est moins tranchée qu'il paraît, « un baroque du plein plus leibnizien, celui de l'horror vacui », du « pli à l'infini », fait du sombre « une matrice et une potentialité dynamique, donnant naissance au clair-obscur des représentations et au passage des “replis de la matière” aux “plis de l'âme” ».


Art figural s'il en fût, le baroque aime les lignes à l'infini. La ligne baroque est « l'aventure et le champ expérimental de cette esthétique ». « Errante », « à l'état libre », elle est « ligne de sorcière » de cette pensée (Buci-Glucksman). La spirale, le tourbillon, la courbure, la turbulence, soulignent l'élasticité des corps, l'hybridité des genres, la fluidité de la matière. La forme baroque est « impermanence », elle renvoie à « l'écoulement des choses » et à « un art des passages ». Une telle forme se constitue dans une « tension vers », mais cette tension, « faite d'échos, de reflets miroiriques, de plis et de tressages, de métamorphoses et d'anamorphoses », n'est jamais « linéaire et nette ». « Improportion » et « dissonance » la définissent. L'oeil baroque dès lors « ne re-présente pas », il « exprime ». La lumière y est « instable », « pur flux ourlé d'ombres toujours sujet à des déformations prismatiques » (Buci-Glucksman). Clair et obscur y sont inséparables ; les contours s'effacent, la matière déborde l'espace et « se concilie avec le fluide » (Deleuze).


Tout au long de ce séminaire, mettant surréalisme et baroque en résonance, nous examinerons les rapports, les tensions, les refus, les oppositions qu'il serait légitime d'établir entre l'un et l'autre. Hybridité des formes, couplage des « matières » et des « manières », espaces labyrinthiques, passages, exploration nouvelle de l'horizontalité ; plénitude et destruction, asymétrie et fluidité, fragmentation et totalité ; jeux de lumière entre noirceur et clarté, entre rêve et réalité ; décentrement et « formation d'un univers infini qui n'a plus de centre » (Deleuze) ; dépliement des plis de la vie humaine (Michaux), traversée des plis de conscience, quête du « point suprême » (Breton) et « conceptueuse dissemblance » (Gracián) : le champ des recherches (écriture, peinture, photographie, urbanisme, architecture, sculpture, cinéma) est ample et varié.


Vos suggestions et propositions de communications seront les bienvenues. Si vous êtes intéressé par ce thème, veuillez adresser votre proposition pour la fin septembre 2010, par mail ou par courrier postal, à Olivier Penot-Lacassagne ou à Françoise Py ou à Maryse Vassevière.


Olivier PENOT-LACASSAGNE o.penot.lacassagne@gmail.com
Françoise PY francoise.py@univ-paris8.fr
Maryse VASSEVIÈRE maryse.vasseviere@wanadoo.fr


Université Paris III- Sorbonne Nouvelle, Institut de littérature française
13 rue Santeuil F- 75231-PARIS Cedex 05

  • Responsable :
    Henri Béhar
  • Adresse :
    Université Paris III- Censier Sorbonne Nouvelle