Actualité
Appels à contributions
Le sujet digital : temporalités

Le sujet digital : temporalités

Publié le par Ivanne Rialland (Source : Claire Larsonneur)

Colloque international :”Le sujet digital: temporalités”

Université Paris 8 Vincennes Saint Denis - Archives Nationales

12 novembre - 14 novembre 2014

 

Organisateurs :

Pierre Cassou-Noguès (Département de philosophie, LLCP, SPHERE)

Claire Larsonneur (Département d’études des pays anglophones, Le Texte Étranger, EA1569)

Arnaud Regnauld (Département d’études des pays anglophones, CRLC, EA1569)

 

Ce colloque s'inscrit dans un projet pluri-annuel Labex Arts H2H “le sujet digital” (http://www.labex-arts-h2h.fr/), dont il est le troisième moment après Hypermnésie en 2012 et Scriptions en 2013. Le projet explore comment le développement réel ou imaginaire des machines numériques, de Babbage à Internet, modifie la conception du sujet et ses représentations, dans son statut comme dans ses attributs. Pluridisciplinaire, ce projet accueille des contributions des champs suivants : philosophie, littérature, archivistique, arts, histoire des sciences et techniques, neurosciences.


Les langues utilisées seront le français et l'anglais. Les contributions peuvent être proposées dans l'une ou l'autre langue, en moins de 3000 signes, accompagnées d'une brève présentation biographique de l'auteur.


Merci d’envoyer vos propositions via le lien vers EasyChair sur notre site web.

http://www.labex-arts-h2h.fr/fr/le-sujet-digital-temporalites-390.html

N’oubliez pas de télécharger le document au format PDF.

 

Pour  tout autre renseignement, merci de nous contacter à l’adresse suivante: temporalites@univ-paris8.fr

Date limite de soumission des contributions : 30 juin 2014

Réponse : 15 juillet 2014

 

Le sujet digital (3) : Temporalités

 

            Vitesse contre rétention, l’instantanéité de l’accès à l’information contre l’inflation

hyper-­ ou hypo­-mnésique du stockage de données. Temps gagné contre temps perdu, gagné dans une efficacité apparente, perdu dans l'oubli ou englouti par un dispositif, une machine, littéralement chronophage. Temps du dedans et temps du dehors, temps d'une vie supposée intérieure que  les  dispositifs  techniques  modifient,  temps  propres d'un environnement technique en mutation, mais temps aussi d'un environnement géologique, où cette même technique se dépose finalement sous forme de déchets destinés à durer.

 

            Quels nouveaux régimes de temporalité ouvrent les technologies numériques ? Quels  rapports  entretiennent­-ils  entre  eux,  et  aux  temporalités  que  la  littérature,  la philosophie,  les  sciences  humaines  et  sociales  ont  prêtées  au  sujet  humain,  et  aux temporalités enfin de  l'environnement  vivant,  géologique,  cosmique  peut­-être,  dans lequel ces technologies s'inscrivent ?

 

            Ces questions suggèrent d'emblée mais sans exclusive plusieurs types de problèmes.

 

            Le sujet multi-­temporel. Au travers de jeux, de nouvelles formes de littérature ou bien dans l’interaction avec les “machines apprenantes”, le sujet entre dans une boucle

avec  la  machine  qui  régule  ses  flux  en  fonction  des  réactions  du  sujet,  comme  si  les modulations  de  ce  qui  s’affiche  à  l’écran  pouvaient rendre  compte  de  sa  pensée.  Des phénomènes  comme  le  cloud  ou  le  crowdcomputing  supposent  une  construction temporelle complexe, de multiples simultanéités voire une forme de “multinaéité” où les temporalités propres à l’inscription et au déchiffrement du sens par le sujet se téléscopent et se superposent avec celles d’autres utilisateurs et des supports connectés.

Autrement dit,  il  est  possible  désormais  de  faire  l’expérience  intime  d’une  temporalité  partagée  à plusieurs, distribuée à la fois immédiatement et de manière asynchrone, ce qui amènerait à formuler l’hypothèse d’une nature intrinsèquement polyphonique des nouvelles identités numériques.

 

            Le contrôle politique. Si le nouveau régime de temporalité ouvert par la diffusion de  flux  en  «  temps  réel  »  emprisonne  l’utilisateur  dans  un  présent  sans  mémoire  qui n’autorise  pas  une  vision  synoptique  des  données,  seulement  l’échantillonnage,  cette limite  posée  au  sujet  joue  contre  l’illimitation  de  la  machine  (Internet  ou  bases  de données) hypermnésique, dont les possibilités techniques inouïes soulèvent la question du contrôle politique de la conservation de l’information et notamment des traces de soi.

 

            Des environnements. La démultiplication des temporalités subjectives, si elle a bien lieu, peut­-elle contribuer à décrire les environnement éco­techniques dans lesquels s'inscrit  le  sujet  et  à  mettre  en  question  l'éternel  présent  dans  lequel  se  répéterait  la nature. Comment penser le temps propre de l'éco­technie (Nancy) ? Comment penser le hiatus entre l'image de la vitesse qui s'associe aux technologies numériques et celle de l'inertie qui appartiendrait à la nature ? Nous associons spontanément l’idée de vitesse aux technologies numériques, et par contraste percevons la nature comme plus lente. Cette intuition est-elle valide ?

 

            À partir de ces exemples, et en ouvrant la réflexion à toutes sortes d'expériences temporelles  numériques  littéraires,  artistiques,  philosophiques,  nous  nous  interrogerons sur  l’évolution  des  dispositifs  numériques,  dans  leurs  aspects  techniques, sociaux, politiques.  Quelles  médiations  du temps  ou des temporalités  proposent-­ils? Quelles figures du sujet polyphonique et/ou multi­-temporel suggèrent-­ils?


Mots clefs : vitesse, rétention, récursivité, accumulation, multiples simultanéités, temporalités partagées, éco-technies, environnement, illimitation, médiations, contrôle.