Actualité
Appels à contributions
Le style simonien: des formes singulières, une nouvelle vision du monde

Le style simonien: des formes singulières, une nouvelle vision du monde

Publié le par Camille Esmein (Source : Ilias Yocaris)

 

Le style simonien : des formes singulières, une nouvelle vision du monde

 

Le développement exponentiel des études simoniennes depuis une quinzaine d’années a eu un impact considérable sur le plan herméneutique : aux traditionnelles approches phénoménologiques, psychanalytiques et textualistes sont venues s’ajouter des lectures s’inspirant de la narratologie post-genettienne, la théorie goodmanienne de l’exemplification, la sémiotique de l’image, la théorie des systèmes, la mythocritique, l’histoire de l’art du XXème siècle etc. Reste toutefois un domaine qui se présente encore largement à l’heure actuelle comme une terra incognita : il s’agit du style de Claude Simon. Les spécificités proprement formelles de l’écriture simonienne ne sont abordées que dans un nombre d’articles et d’ouvrages somme toute assez restreint (v. p. ex. Fitch 1964, Ricardou 1967, 1971, 1978a, Roubichou 1976, Jost 1977, Neumann 1983, Sarkonak 1986, 1994, Bertrand 1987, Evans 1988, Riffaterre 1988, Orr 1993, Hubert de Phalèse 1997, Rannoux 1997, Viart 1997, Yocaris 2002, 2006a, 2006b, Zemmour 1998, 2008, Orace 2005 etc. ; cf. également Ricardou 1978b, Gignoux 2003, Piat 2005). Or, les progrès incessants de la linguistique textuelle et de la linguistique de l’énonciation depuis le début des années 1980 ouvrent en la matière un vaste champ de recherches, dont nous proposons d’entreprendre l’exploration dans le premier numéro de la revue en ligne Sofistikê : à titre purement indicatif, les contributions peuvent porter sur 

 

¤ la syntaxe et la ponctuation dans les romans simoniens

¤ la (dis)cohérence textuelle

¤ l’utilisation des figures de style

¤ le cadre énonciatif

¤ la construction narrative

¤ la métaphorisation des structures textuelles

¤ les phénomènes d’imbrication isotopique

¤ les effets de polyphonie bakhtinienne

¤ les références intertextuelles et les phénomènes de transformation topique

¤ le développement de microsystèmes et de macrosystèmes analogiques

¤ la mise en relief de « prédicats stylistiques » renvoyant à un genre et/ou un mouvement littéraire donnés

¤ les phénomènes d’ellipse et d’effacement énonciatif, le recours à des « tropes implicitatifs »

¤ les manipulations portant sur le signifiant verbal, etc.

 

Les articles soumis au comité scientifique de la revue doivent être envoyés à l’adresse suivante : y.ilias@wanadoo.fr. Leur évaluation sera effectuée en fonction de trois critères : (a) l’apport de l’étude sur le plan herméneutique ; (b) la maîtrise du discours critique portant sur l’œuvre simonienne ; (c) la qualité des analyses techniques proposées. La date limite pour envoyer une contribution est fixée au 31 mai 2008.

 

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

 

Michel Bertrand (1987) : Langue romanesque et parole scripturale. Essai sur Claude Simon, Paris, Presses Universitaires de France, coll. « Littératures modernes ».

Michael Evans (1988) : Claude Simon and the transgressions of modern art, New York, Saint Martin’s Press.

Brian T. Fitch (1964) : « Participe présent et procédés narratifs chez Claude Simon », in Situation III : un Nouveau roman ?, John Herbert Matthews éd., La Revue des lettres modernes, 94-99, 1964 (1), pp. 199-216.

Anne-Claire Gignoux (2003) : La Récriture : formes, enjeux, valeurs, Paris, PUPS, coll. « Travaux de stylistique et de linguistique françaises : études linguistiques ».

Hubert de Phalèse, pseudonyme collectif (1997) : Code de « La Route des Flandres » : examen du roman de Claude Simon, Paris, Nizet, coll. « Cap’ agreg ».

François Jost (1977) : « Les Aventures du lecteur », Poétique, 29, 1977, pp. 77-89.

Guy A. Neumann (1983) : Échos et correspondances dans Triptyque et Leçon de choses de Claude Simon, Lausanne, L’Âge d’Homme.

Stéphanie Orace (2005) : Le Chant de l’arabesque : poétique de la répétition dans l’œuvre de Claude Simon, Amsterdam/New York, Rodopi, coll. « Faux titre ».

Mary Orr (1993) : Claude Simon : the intertextual dimension, Glasgow, University of Glasgow French and German Publications.

Julien Piat (2005) : « Conscience phrastique et faits de prédication : l’illisible linguistique dans le Nouveau Roman », in Claire Badiou-Montferrand et al. dirs, La Langue, le style, le sens. Études offertes à Anne-Marie Garagnon, Paris, L’Improviste, coll. « Les aéronautes de l’esprit », pp. 203-214.

Catherine Rannoux (1997) : L’Écriture du labyrinthe : Claude Simon, La Route des Flandres, Orléans, Paradigme, coll. « Références ».

Jean Ricardou      (1967) : Problèmes du nouveau roman, Paris, Seuil, coll. « Tel Quel ».

–     (1971) : Pour une théorie du nouveau roman, Paris, Seuil, coll. «Tel Quel » .

–     (1978a) : Nouveaux problèmes du roman, Paris, Seuil, coll. « Poétique ».

–     (1978b) : Le Nouveau Roman, Paris, Seuil, coll. « Écrivains de toujours ».

Michael Riffaterre (1988) : « Orion voyeur : l’écriture intertextuelle de Claude Simon », MLN, 103, 4, septembre 1988, pp. 711-735.

Gérard Roubichou (1976) : Lecture de L’Herbe de Claude Simon, Lausanne, L’Âge d’Homme, coll. « Lettera ».

Ralph Sarkonak   (1986) : Claude Simon : les carrefours du texte, Toronto, Paratexte.

                            –     (1994) : Les Trajets de l’écriture : Claude Simon, Toronto, Paratexte.

Françoise Van Rossum-Guyon (1971) : « De Claude Simon à Proust : un exemple d’intertextualité », Marche Romane, 21, 1971, pp. 71-92.

Dominique Viart (1997) : Une mémoire inquiète. La Route des Flandres de Claude Simon, Paris, Presses Universitaires de France, coll. « Écrivains ».

Ilias Yocaris (2002) : L’Impossible totalité. Une étude de la complexité dans l’œuvre de Claude Simon, Toronto, Paratexte.

−    (2006a) : « La discohérence dans Triptyque et Leçon de choses », in Cohérence et discours, Frédéric Calas dir., Paris, PUPS, coll. « Travaux de stylistique et de linguistique françaises : études linguistiques », pp. 399-408.

−    (2006b) : « Une poétique de l’indétermination : style et syntaxe dans La Route des Flandres », Poétique, 146, pp. 217-235.

David Zemmour (1998) : « Le participe présent dans La Route des Flandres : écriture du souvenir et quête de l’instant », L’Information Grammaticale, 76, p. 42-45.

−    (2008) : L’Écriture de la perception dans les romans de Claude Simon : une syntaxe du sensible, Paris, PUPS, à paraître.