Conférence internationale organisée avec l’aide de L’AUF
Lieu : Bucarest (Roumanie)
Date : 10 – 11 iunie, 2016
Le stéréotype: Est-il bon? Est-il mauvais ?
Le sens premier du mot « stéréotype » en langue française désignait (au XVIIIe siècle) un procédé typographique, consistant à imprimer à l’aide de caractères en relief. Le sens dérivé gagnera de plus en plus un caractère péjoratif, désignant : «une opinion toute faite, un cliché» (cf. au Petit Robert, 1990) ou «une formule banale, dépourvue d’originalité», (cf. Encyclopédie Larousse, 1998). Les synonymes signalés par les dictionnaires, à savoir cliché, préjugé, poncif, sont tous porteurs d’une charge péjorative.
La transformation du mot en concept a lieu seulement au XXe siècle, sous la plume du journaliste et écrivain américain Walter Lippmann qui, dans son ouvrage L’Opinion politique (1922), accorde une large place à la mise en évidence du rôle de certaines « images mentales » préconçues, qu’il appelle «stéréotypiques» et qui, constate-t-il, ne sont pas isolées, mais se constituent en véritables systèmes de croyances qui peuvent devenir le noyau de nos traditions personnelles ou collectives.
Mais malgré le fait que l’objectif principal de Lippmann était de mettre en garde contre le caractère potentiellement dangereux des stéréotypes et de la manipulation possible à travers eux, il soulignait également qu’il ne fallait pas toujours les incriminer et que leur production répondait parfois à une nécessité psychique incontournable.
Les derniers temps, les études sur les stéréotypes ont enregistré des progrès notables dans le domaine des sciences humaines. Ainsi, la stéréotypie est devenue un concept-clé, qui se situe à la croisée de plusieurs disciplines telles que: la psychologie sociale, l’analyse de l’argumentation, la critique littéraire, la théorie de la lecture, l’anthropologie culturelle, etc.
Nous vous proposons une rencontre qui mette en discussion la diversité et les particularités de ces approches, insistant sur un problème qui ne semble toujours pas résolu de manière définitive, à savoir celui de la valeur éthique accordée aux stéréotypes. Nous attendons ainsi des contributions qui prennent en compte les stéréotypes non seulement comme des contenus (le plus souvent à réprimer), mais aussi comme une démarche cognitive naturelle, pouvant conduire à des résultats bénéfiques.
Les approches littéraires, linguistiques et pédagogiques (à caractère théorique ou appliqué), nous intéressent tout particulièrement, mais d’autres démarches (sociologiques, psychologiques etc.) sont les bienvenues, car la stéréotypie est un processus qu’on ne saurait cerner en s’enfermant entre les frontières d’une seule discipline.
Les propositions de communications (résumé de 10-15 lignes) seront envoyées avant le 29 février.
Les communications seront présentées en français ou anglais.
Les articles seront publiés dans un délai de quatre mois après la date de la conférence.
Taxe de participation : 30 euros
Personne de contact :
Mihaela Chapelan
Courriel : chapelanmihaela@yahoo.com