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Le son des autres mondes : les ailleurs sonores dans la littérature, le théâtre, la musique, le cinéma, les arts numériques…

Le son des autres mondes : les ailleurs sonores dans la littérature, le théâtre, la musique, le cinéma, les arts numériques…

Publié le par Laure Depretto (Source : Laboratoire LISAA EA 4120)

Lorsque nous écoutons nous voyageons. Le son, après avoir voyagé jusqu’à l’auditeur, le fera voyager vers une destination qu’il n’est pas toujours aisé de localiser. D’où un voyage par le son vers un ailleurs, d’où l’idée d’un ailleurs sonore puisque l’ailleurs se manifeste par le son. Sans prétendre à l’exhaustivité, donnons quelques exemples d’ailleurs sonores, lesquels peuvent notamment être temporels, spatiaux, psychiques, virtuels ou spirituels. La résurrection musicale du Médée de Carninos nous permet d’entendre des sons venus de l’antiquité, ce qui nous amènerait à parler d’ailleurs temporel.  La technologie moderne nous permet « d’entendre » le son d’autres planètes, l’ailleurs serait alors spatial. Le chant grégorien sert de médiation vers le sacré, l’ailleurs serait donc spirituel. L'installation sonore Akousmaflore de Scenocosme mêle réalité et imaginaire, le contact du spectateur avec les plantes permet de provoquer des flux sonores, l’ailleurs serait le fruit d’une réalité virtuelle. Enfin, lorsqu’un son réveille des souvenirs enfouis ou stimule l’inconscient de l’auditeur, l’ailleurs pourrait être dit psychique. Ajoutons que l’ailleurs sonore ne dépend pas forcément de l’ouïe d’un auditeur réel, puisque l’ailleurs peut notamment se manifester dans la littérature. Ainsi dans le roman de Villiers de l’Isle-Adam l’Ève Future, le personnage d’Edison songe à l’effet que produirait l’écoute de l’enregistrement de la voix du Seigneur, ce qui nous amène à l’ailleurs sonore spirituel. Dans ce même roman, Edison regrette que son phonographe ait été créé si tardivement, ce qui nous amène à l’ailleurs sonore temporel. Enfin, le laboratoire du savant est relié à l’extérieur par une invention qui était encore révolutionnaire au moment de l’écriture du roman, à savoir le téléphone, lequel nous amène à l’idée d’ailleurs sonore spatial.

         Certaines pistes de réflexion sont d’ores et déjà envisageables :

- L’ailleurs impliquerait qu’il y ait un univers premier. Quand et comment bascule-t-on de l’un à l’autre ? Parlerait-on de rupture ou de continuité ?

- Comment un ailleurs peut-il se manifester par le son ? Dans quelle mesure est-il localisable ? Dans quelle mesure dépend-t-il de la subjectivité ou de l’imaginaire de l’auditeur ? Est-ce un ailleurs par le bruit, la parole ou la musique ? Le théâtre et le cinéma ne sont-ils pas les domaines à privilégier pour mener notre réflexion ? En littérature, passe-t-on par un travail particulier sur la langue ? En arts numériques, peut-on parler d'expérimentation vers un nouvel ailleurs ? Comment se manifeste-t-il au travers de l’interactivité ?

La journée se tiendra le mercredi 23 avril à Paris

Chaque proposition de communication, comprenant un résumé de 300 mots, une notice bibliographique et les coordonnées complètes de l’auteur (adresse postale, adresse électronique et numéro de téléphone), est à envoyer aux organisateurs de la journée d’étude, Romain Garcia, Adélaïde Jacquemard-Truc, Narjes Khemir et Guillaume Lonchampt, avant le mercredi 19 février à l’adresse suivante : <ailleurs.sonores@gmail.com>.