Collectif
Nouvelle parution
Le rêve médiéval.  Alain Corbellari, Jean-Yves Tilliette (dir.)

Le rêve médiéval. Alain Corbellari, Jean-Yves Tilliette (dir.)

Publié le par Marc Escola

Compte rendu dans Acta fabulaLe rêve médiéval, par Thierry Revol.



Le Rêve médiéval
Etudes littéraires réunies par Alain Corbellari et Jean-Yves Tilliette

Droz, Recherches et Rencontres - 25  
2007
264 p., 15,2/22,2 cm, 8 ill.
ISBN   978-2-600-01166-2
ISSN   1422-7606
prix hors taxe   EUR 30.36


Mario Roques aurait dit un jour à Jean Rychner: “il n'y a pas les fabliaux, il y a des fabliaux”. De la même manière, on serait tenté de dire qu'il n'y a pas le rêve au Moyen Age, mais uniquement des rêves dans la littérature médiévale. Des rêves ou, plus exactement encore, des récits de rêves.
C'est effectivement la variété des visions oniriques dans la littérature du Moyen Age qui est à l'origine de cette étude. Du Xe au XVe siècle, du latin au catalan, en passant par le moyen haut-allemand et bien sûr l'ancien français, les contributions réunies par Alain Corbellari et Jean-Yves Tilliette explorent moins une introuvable norme de l'imaginaire onirique du Moyen Age que le dynamisme d'une pulsion narrative faisant de chaque récit de rêve une aventure du sens et de la raison aux prises avec ce que l'on n'appelait pas encore le “refoulé”. Loin d'être toujours un message de l'autre monde, le rêve consigne, dans la littérature du Moyen Age, une réflexion sur le pouvoir et l'ambiguïté de l'art narratif. En dépit de sa prestigieuse filiation avec la prophétie, il n'échappe que rarement aux dangers du double sens et de l'illusion. Face à des manifestations aussi contrastées de l'imaginaire, l'on se prend à songer moins à une “modernité” problématique du rêve médiéval qu'au fondamental archaïsme des mécanismes remis en lumière par Freud.