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Le Regard à l'oeuvre. Lecteurs de l'image, spectateurs du texte

Le Regard à l'oeuvre. Lecteurs de l'image, spectateurs du texte

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Baptiste Villenave)

APPEL À COMMUNICATIONS

COLLOQUE INTERNATIONAL

16-17-18 novembre 2011

Université de Caen Basse-Normandie

LASLAR (Lettres, Arts du Spectacle, Langues Romanes, EA 4256). Directrice : Brigitte Diaz

Comité d'organisation : Teresa Orecchia Havas, Anne Surgers, Marie-José Tramuta, Julie Wolkenstein, Baptiste Villenave

LE REGARD À L'OeUVRE

Lecteurs de l'image, spectateurs du texte

Né du souhait de faire dialoguer et se rencontrer les approches spécifiques de la relation texte/image dans les études littéraires, théâtrales, cinématographiques et iconographiques, ce colloque propose d'explorer les relations possibles entre visibilité du texte et lisibilité de l'image. L'expression de « regard à l'oeuvre » implique qu'une oeuvre n'existe que dans l'échange, la coïncidence ou la confrontation de plusieurs regards : celui des auteurs, celui de l'énonciateur, celui des personnages, celui des acteurs, celui du spectateur, celui du lecteur. En rapprochant les modalités de production et de réception de l'image dans le texte (soit que le texte se substitue, avec ses moyens propres, à l'image, pour donner à voir, représenter une oeuvre picturale, théâtrale, cinématographique, photographique, qu'elle soit réelle ou fictive, soit qu'il intègre, juxtapose l'image à l'écriture), et du texte dans l'image (là encore, par mimétisme ou par inclusion de la structure textuelle dans la mise en scène, théâtrale ou cinématographique), on étudiera les propriétés et les similitudes des regards du lecteur et du spectateur. Y a-t-il équivalence ? Donne-t-on à voir pour donner à lire ? Donne-t-on à lire comme on donne à voir ? Le colloque s'interrogera sur ces différents regards et leurs interactions historiques, culturelles, techniques, poétiques.

Axes principaux :

- Histoire du regard : dans quelle mesure le regard est-il culturellement construit ? Comment la définition et le rôle du regard évoluent-ils en fonction des époques, des cultures et des contextes ? Y a-t-il extension du domaine de l'image ? Les effets d'image créés par le discours littéraire se sont-ils transformés, depuis le XIXème siècle où Balzac évoque l'hypertrophie de l'oeil comme organe essentiel à la saisie de la modernité, « l'organe le plus avide et le plus blasé qui se soit développé chez l'homme depuis la société romaine et dont l'exigence est devenue sans bornes, grâce aux efforts de la civilisation la plus raffinée », jusqu'à l'écriture de la poésie contemporaine comme image, en passant par les avant-gardes et le privilège qu'elles accordent à l'oeil ? Le regard convoqué par le texte s'est-il modifié ? Quelles ont été les fonctions successives de l'image (illustrations picturales ou photographiques) insérées dans l'oeuvre littéraire ? Et, inversement, celles du texte comme élément, référent ou modèle d'une représentation théâtrale ou d'une oeuvre cinématographique ?

-      - Définition du regard : en quoi le regard se démarque-t-il de la vue et de la vision ? L'oeuvre programme-t-elle, ou du moins oriente-t-elle le regard que l'on doit porter sur elle ? En les comparant, peut-on articuler l'image produite par le texte ou dans ses marges et le texte tel que le donnent à voir les mises en scène théâtrales ou cinématographiques ? Y a-t-il une perspective commune au récit littéraire du visible et à la narration dramaturgique ou cinématographique ?

-      - Scénographies du regard : peut-on identifier les personnages génériques de l'observateur, du voyeur, du peintre, du photographe dans les oeuvres littéraires et ceux du lecteur ou de l'écrivain dans les arts du spectacle ? Les effets et la réception de l'image dans un texte littéraire ont-ils des points communs avec ceux du texte mis en scène au théâtre ou au cinéma ?

-      - Limites du regard : on évoquera aussi ce qui échappe à l'image, ou l'excède. Au théâtre comme au cinéma, la primauté accordée à la vue n'est-elle pas l'arbre qui cache la forêt ? Qu'en est-il de l'écoute, de l'architecture de la salle, du corps de l'acteur ? Le regard contribue-t-il à agencer ces diverses composantes du spectacle ? Comment, d'autre part, envisager la relation nécessairement destructrice que le texte littéraire entretient avec l'image qu'il prétend « montrer » ? Dans les deux cas, pour reprendre les termes de Jean-Pierre Guillerm, lorsqu'on « ramène » l'image au texte ou le texte à l'image, n'est-ce pas « boucler l'opération de référence par l'effacement décisif du référent » ? Autrement dit, la convocation du modèle scriptural dans les arts du visible et celle du modèle iconique dans la littérature ne sont-elles pas toutes deux « d'habiles dévorations » ?

Les propositions de communication (titre et résumé de 300 mots environ + CV et liste des publications significatives en une page maximum) sont à envoyer, sous format word, avant le 31 mars 2011 à Catherine Bienvenu (catherine.bienvenu@unicaen.fr) pour transmission au comité scientifique du colloque. Préciser « Colloque Le Regard à l'oeuvre » dans la rubrique « Objet ».